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Final Fantasy

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Angie, episode Geostigma

Darkangel Guard

Résumé : Je n\'étais qu\'une gosse de riche sans importance, et du jour au lendemain, je me retrouve projetée sans défense sur Gaïa, sauvée in extremis par cet énergumène énervant qu\'est Vincent Valentine. Outre le fait que j\'ignore la raison de ma présence ici, Geostigma a envahi la planète et possédé les monstres, et quelque chose me dit que je vais devoir y faire quelque chose...quand il est évident que je ne sais rien faire. Je ne maîtrise pas mes pouvoirs, et je vais *probablement* mourir avant d\'y arriver, je le dis. \"Je te protégerai.\" dit Vincent...mais la vérité est qu\'on ne se supporte pas. Dystopie.Post Advent Children. VincentxOC

Disclaimer : L\'univers de Final Fantasy appartient de droit à Square Enix Corporation.

J'ai décidé après mon manque de zèle que je publierais 3 chapitres à une semaine d'intervalle sur cette fic (je ne sais pas encore pour les autres) ce mois-ci. Et 3 chapitres très, très longs ;) . Une excellente lecture à tous, et bon annif Vincent bien sûr ^^. Fiuuuuu...Chapitre hyper long. J'étais pressée d'en finir à la fin et de passer à...et oui ! Pour ceux qui s'en souviennent, c'est bientôt l'anniversaire de Vincent ! On commence à découvrir au fur et à mesure avec plus de précision les pouvoirs d'Angelina. Mais pour ceux qui s'en rappellent, j'avais donné un pouvoir de régénération aussi à notre héroïne, que j'ai finalement décidé d'enlever. Plus j'y réfléchissais, plus je trouvais ça illogique et inutile, alors que pour le Lifestream et la téléportation, j'avais réussi à trouver une explication (que je n'ai jamais eu l'occasion de partager bien sûr puisque nous ne sommes jamais allés aussi loin vous et moi). Et puis ça me donne une excuse pour rapprocher physiquement bon gré mal gré nos deux adversaires...lol Comme vous pouvez le voir, il y a maintenant un décalage avec les chapitres d'avant, ce qui veut dire que leur nombre est pas près de dégrossir... Mais n'ayez crainte, toute aventure a une fin, bien sûr.

Chapitre 8 :: Costa de Los Monstruos

(Music : Timelaspe de Two Steps from Hell)

Tout à coup, mon cœur s'arrête un instant, chambranle deux battements douloureux, bruyants et incertains dans ma poitrine contractée, avant de s'arrêter à nouveau...et le temps semble ralentir. Ma respiration se bloque, la douleur se répandant à tout mon buste, bloquant tous mes mouvements. Mon verre m'échappe de la main et se brise lentement au sol, et je vois alors avec étonnement chaque éclat de verre briller tout à tour sous les rayons jaunes et lumineux du soleil.
Est-ce ce à quoi ressemble une attaque cardiaque ? Ma tête se renverse légèrement en arrière, les yeux écarquillés, me faisant voir le ciel bleu clair aux minces nuages presque étincelants au-dessus de nous, tandis qu'un son étouffé s'échappe douloureusement de ma gorge lorsque j'essaie d'avaler une goulée d'air.
Je sens soudain des bras me rattraper de justesse et l'image trouble et incertaine du visage de Vincent m'appelant apparaître au-dessus de moi, sûrement alerté par le bruit de verre brisé. Lentement, comme un poison grappillant jusqu'à la dernière bribe de ma vision chamboulée, une autre image aux couleurs pâles et changeants la remplace.

C'est une grande plaine verte, comme celle qui s'étend au-delà de Costa del Sol vers Corel, qui se remplit encore et encore d'énormes œufs aux rayures sombres et dégageant une aura noire se mouvant par eux-même et approchant notre direction. Alors qu'un œuf allait semble-t-il m'écraser, une autre vision m'assaille : comme si je sors de l'eau, recule sur une plage noire de monde en pleine panique. Et devant moi, des dizaines et des dizaines de monstres envahissant la plage, dégageant la même aura polluée et empoisonnée.
Brusquement, je reprends une goulée d'air, mon cœur repart avec difficulté, renvoyant le sang qui manquait tant dans mes muscles et en clignant des yeux, la vue de Vincent réapparait tout aussi soudainement. J'avais le visage et le haut de ma robe complètement trempés, mais je remarque aussitôt que le soleil ne me brûle qu'à moitié les yeux et que Vincent avait eu la gentillesse de me mettre à l'ombre, sur la chaise.
Lorsque je cligne des yeux vers lui, je regagne peu à peu des sensations et le vois approcher sa tête pour soupirer lourdement en frottant son front puis en passant sa main dans ses cheveux. Il est accroupi près de moi, son bras droit derrière ma nuque et sa main droite tenant à nouveau ma tête et sa greffe autour de mon estomac me scindant à la chaise.

(Music : Beyond the Wasteland de Advent Children Complete ACC version)

« Bon sang, quoi encore ? » Lance-t-il d'un ton volubile assez rapide. Ma gorge était sèche et mes pulsations rapides. J'avale difficilement ma salive. Je n'arrive pas encore à répondre. Je tente peu à peu de bouger, comme me redresser sur ma chaise et faire autre chose que regarder devant moi avec des yeux hagards. Je me sens lourde comme la pierre, mais Vincent me laisse reprendre mes esprits tout en vrillant sur moi un regard fixe.
Je regarde alors le broc d'eau par terre comme étant la meilleur drogue jamais inventée sur Gaïa. Suivant mon regard, il me sert rapidement un verre que je tiens faiblement avant d'en boire tout le contenu. Il ne me quitte pas des yeux alors que je repose le verre par terre et se tient toujours agenouillé dans mon espace vital, comme si je menace de tomber à tout moment encore une fois. Il est fébrile, comme s'il avait paniqué un instant, ce qui ne lui ressemble pas.

« Ça...ça ne m'était encore jamais arrivé. J'ai cru que j'étais en train de mourir. Encore une fois... maugréai-je.
-T'emmener ici était une mauvaise idée, répond-t-il en hochant la tête. La chaleur...
-Non. Non, c'est pas ça, j'en suis sûre. J'ai eu...comme une sorte de...vision ? expliquai-je en fronçant les sourcils. Ça me fait penser...à tous ces cauchemars que j'ai fait. Mais là, c'était...beaucoup plus précis. »
Il fronce les sourcils à son tour. Je vois la transpiration perler légèrement à la surface parfaite de sa peau comme une fine couche brillante d'étoiles à la réverbération du soleil sur les pierres environnantes. La vision ne m'a semble-t-il pas assez esquinté l'oeil : il a toujours autant le don de me scotcher sur place, quelques soient les circonstances...
« Des cauchemars. Oui, j'ai cru le remarquer. Qu'as-tu vu ?
-J-j'ai vu, bredouillai-je en tentant cette fois de reprendre ma concentration. » Le voir envahir ainsi mon espace vital me rend tellement nerveuse. « J'ai vu des...monstres ? Des monstres atteints de Geostigma, envahir la plaine et la plage. Il y avait des sortes, d'oeufs géants et des...bêtes marines à tentacules.
-Des grangalans et bondes de mer. C'est déjà arrivé par le passé, dit-il en se levant, l'air rassuré. Mais rien que nous n'ayons jamais pu maîtriser.
-Il y en avait des dizaines, défendis-je.
-C'est impossible, assura-t-il. Même entre eux, les monstres sont devenus agressifs. C'est pourquoi il ne peut jamais y avoir de si grand groupe de population de monstre. »

Néanmoins, il vérifie diligemment à l'aide du sniper l'étendue de la plaine. Pour finir, il regarde la ville et ses agitations avec attention, jusqu'à l'étendue turquoise des eaux en plissant les yeux.
« Je ne vois rien d'alarmant. Peut-être as-tu vu un souvenir ? Questionne-t-il en m'observant m'éventer de la main, avant de relever subitement les yeux, l'air mal à l'aise.
-Je t'assure qu'ils étaient vraiment nombreux. »
Finalement, il soupire, sort habilement son PHS de sa poche et appuie sur deux boutons (sûrement un raccourci) pour appeler. Il obtient rapidement une réponse :
« Cloud, quelque chose d'étrange vient de se produire. (Pause.) Je t'expliquerai plus tard. Pour l'instant, je te demanderai juste d'être prudent et de surveiller la plage, éventuellement avec un renfort et la vigilance des radars de Cid. (Pause.) Bien. Merci. »
Puis il se repositionne à son sniper, plus alerte qu'il n'aimerait l'admettre, mais surtout, en ignorant soigneusement de me regarder.

Plusieurs minutes passent, sans la moindre interaction, apparition ou attaque de monstre. Mais mon mauvais pressentiment ne s'allège pas pour autant avec le temps qui passe et la fin d'après-midi qui s'approche.
« Ah, dit-il soudainement. » Je ne peux m'empêcher de sursauter, décroisant mes bras et me lever de ma chaise pour m'approcher de lui et regarder la plaine.
« Combien sont-ils ? Demandai-je activement.
-À peine quatre. Des grangalans. Rien d’inhabituel. » Il se tourne vers moi. « Néanmoins, nous allons quand même les éliminer pour continuer de les dissuader d'approcher la ville. Approche-toi. »
Je m'approche encore d'un pas de lui et du sniper de façon incertaine, presque contre sa chaise et sa jambe.
« Viens ici, ordonne-t-il en éloignant légèrement sa chaise. » Je me place alors entre lui et le sniper comme il me le pointe puis en tirant sur mon bras et enfin en appuyant sur mon épaule, me force à m'agenouiller.
Il prend mes mains et les positionne sur la longue arme, tout en me poussant ici et là de sorte à me placer correctement agenouillée en tant que sniper. Je me retiens de rougir à la proximité. Même si c'était le cas, je pourrais toujours prétexter être touchée par la chaleur...
Finalement, il me laisse regarder à travers la visée de l'arme et je vois aussitôt quatre œufs géants dégageant quelques volutes de Lifestream noir s'égarant avec hésitation sur la plaine, traînant à droite à gauche, l'air de vouloir oser s'approcher des habitations.
En effet, ils n'avaient pas l'air très offensifs.

« Ceci est la position basique offensive à emprunter en tant que sniper lorsqu'on attend une cible. » Effectivement, cela me rappelle beaucoup la position qu'il a emprunté plus tôt pour installer l'arme. « Lorsque tu t'accapares une nouvelle arme à feu, vérifie toujours la capacité de ton magasin, enseigne-t-il. Selon les armes, tu peux soit le connaître par cœur en regardant le modèle de l'arme, soit en enlevant le magasin de l'arme pour compter les balles. »
En étirant le bras derrière moi, il retire le magasin de l'arme sur lequel ma main gauche était posée pour me le montrer. Douze emplacements ? C'était beaucoup. « En général, les snipers ont un round de sept balles. Comme tu peux le constater, celle-ci est différente. On a boosté pas mal de ses capacités en la modifiant. »
Il replace le chargeur et me laisse me repositionner. « Lorsque tu tires, ne perds jamais le compte de tes balles. Et selon la cadence de tir, prépare-toi toujours à remplacer le chargeur. » Il me déplace alors de sorte à ce que mon épaule droite soit contre l'arrière du sniper et ma main droite sur le détonateur. « Deux balles à l'avance si tu as une cadence rapide, une si tu as le temps. Lorsque tu es dans un combat et que tu as une arme à feu, il ne faut jamais avoir d'interruption. Cela laisse le temps à l'ennemi de t'abattre, quelque soit son type. »
Je déplace très légèrement le long canon du sniper de sorte à toujours avoir un grangalan dans ma visée. J'ai peur de les perdre de vue.
« Ceci est la position offensive du sniper lorsqu'il a repéré une cible. Je veux que tu tires sur un monstre, mais je veux que tu fasses attention à plusieurs choses : maintient une prise ferme sur le fusil, ne bouge pas de ta position et prends garde au recul du sniper assez conséquent voir douloureux sur ton épaule, surtout au vue de ta forme physique et de ton poids, ce qui peut te faire changer de place et te causer des problèmes pour descendre une autre cible. »

J'essaie de garder mon calme et calmer les battements trépidants de mon cœur.
« Restée concentrée et calme. Ne perds pas de vue ta cible, ni le compte de tes balles. Et, une astuce. Au moment de tirer, retiens ta respiration. » Je n'y avais jamais pensé. Est-ce que ça importe tant de ne pas respirer pendant un tir au sniper ?
Un. Deux. Je retiens mon souffle. Trois. Je tire. J'ignore si ma balle atteint sa cible, car le recul de l'arme est si forte, bruyante et surprenante qu'elle me fait perdre l'équilibre et me fait tomber en arrière. Cependant, je me remets bien vite en position et recherche des yeux le groupe. Du coin de l'oeil, je vois Vincent avec sa propre visée de poche, plus courte, probablement détachée d'une arme, regarder l'horizon.
Le grangalan se désintègre encore au sol lorsque je le repère et je remarque le groupe de monstres qui se sépare et s'étale dans toutes les directions. « Concentre-toi, lance le guerrier. Ne les perds pas de vue. » Je déplace sensiblement le canon pour viser, ce dont j'ai du mal à faire car la cible ne cesse de bouger et rebondir. Je soupire d'agacement. Je n'arrive pas à être sûre de ma précision. « Essaye de prévoir où il va rebondir, conseille Vincent, l'air de sentir mon malaise. »
Je m'exécute, et gardant mon calme et ma respiration et tire à l'endroit où il allait atterrir. En conséquence, je bouge juste un peu de ma position, m'étant un peu plus attendue à la force du tir cette fois. Touché, constatai-je avec satisfaction. « Continue, m'intime mon professeur avisé. » Je tire sur le troisième de la même manière avec succès, mais seulement après avoir raté un tir passé tout près.

Je ne peux m'empêcher d'être étonnée de mon propre exploit, quand on considère que les monstres se trouvent probablement à plusieurs centaines de mètres. Remarque : le sniper était professionnellement bien installée et la longue vue incroyablement pratique.
Pour le dernier tir, où le grangalan est plus qu'agité, j'essaie de rassembler cette énergie que j'avais utilisé contre l'oiseau géant. Fermant les yeux, je prends le temps de ramener à moi cette pointe d'excitation et d'adrénaline fraîche qui me parcourait les membres lorsque j'y pensais.
J'ouvre les yeux et je constate que des filaments de Lifestream me parcourait ça et là de la tête aux pieds. Je l'imagine alors s'infiltrer dans l'arme, comme avec le Cerbère. Les filaments envahissent alors rapidement dans le mécanisme, refroidissant l'arme entre mes mains, formant ce qui ressemblait à deux ailes des deux côtés de l'arme, près du détonateur. Je me sens plus forte, plus légère et - oserais-je le dire ? Plus courageuse.
Je repère avec facilité le dernier grangalan, qui, étrangement, me paraît plus lent. Je tire et le Lifestream qui entoure la balle fauche le monstre de plein fouet, faisant exploser sur lui une grande volute de fumée de Lifestream pur. Quand le nuage se dissipe, l'oeuf avait rétréci et retrouvé ses couleurs terreuses, ce qui me permet de reconnaître aisément le monstre qui parcoure une grande partie du continent, d'ici jusque Gold Saucer en passant par Corel.
Le grangalan s'enfuit aussitôt après avoir retrouvé ses esprits sans demander son reste.

(Music : Red like Roses de Casey – du trailer “Red“ de RWBY créé par Mounty Oum)

Je me relève alors de ma position et étire un peu ma nuque. Être sniper n'était décidément pas une position agréable.
« Tu t'es bien débrouillée, dit-il en se levant à son tour, tourné vers moi.
-Hmph... » Je lance en me tournant vers lui, un sourire fier étirant mes lèvres mais me sentant rougir.
Étonnamment, il pose sur moi un regard clément et un mince sourire attendri plane sur le coin de sa bouche. Il lève la main et réitère ce geste que j'avais tant appris à apprécier, malgré son immaturité : il pose sa main droite sur le sommet de ma tête. Sauf que cette fois, après l'avoir tapoté deux fois, il aborde une expression étonnée, voire même fascinée.
À la lumière jaune incandescente du soleil, ses yeux paraissent clairs et enflammés, tandis qu'il me fixe intensément. Il fait alors lentement glisser, en appuyant à peine, ses longs doigts sur mes cheveux, du côté gauche de mon visage, presque délicatement, comme pour en apprécier la sensation. Je lui renvois un regard intrigué et surpris, alors que son pouce effleure par accident l'extrémité de ma joue...

Driiin... ! Driiin... !
Le son de son PHS nous interrompt soudainement et il s'empresse de ramener sa main pour répondre. Je n'entends qu'un brouhaha de l'autre côté du fil, mais aussitôt, je vois les yeux de Vincent s'écarquiller et regarder la plaine à travers la visée. Il la rabaisse lentement de son visage, ce qui ne laissait rien de bon à présager.
« On reste en contact, Cid, dit-il d'une voix grave. Je donne mon PHS à Anderson. Tiens-moi au courant des évènements. » L'instant d'après, il sort une oreillette noire de sa poche qu'il place fermement à son oreille droite avant d'appuyer dessus. Un petit point lumineux bleu s'allume. « Ici Vincent, rappelle-t-il d'un ton professionnel. J'ai un visuel. Anderson est avec moi. Je reste en position sur les remparts. Accordez-moi une minute. » Il me passe son PHS, qui ressemble à un portable noir à clapet commun en l'enfermant dans ma main, qu'il serre dans la sienne puis, cherchant mon regard, me fixe d'un air tout à fait sérieux qui me fait perdre mon calme. Pas qu'il m'en reste beaucoup depuis qu'il m'a fixé tout à l'heure.
« Anderson. Ce que tu as vu tout à l'heure...tout était vrai. » J'ai une légère exclamation de peur. « Ecoute-moi. On va s'en occuper, mais il faut que tu m'écoutes attentivement. » Je hoche machinalement la tête, le cœur à cent à l'heure lorsqu'on sait ce qui attend. « Garde le PHS sur toi. Tous les contacts dont tu aurais besoin (Cloud, Cid, Tifa) sont à l'intérieur. Je veux que tu le gardes sur toi en toutes circonstances. »
Il prend hâtivement sa cape et l'enfile sur mes épaules en attachant les premières sangles habilement. Mon souffle s'accélère, tandis que du coin de l'oeil, je vois l'horizon s'assombrir.
« Ne panique pas. Pas comme la dernière fois. Il faut que tu gardes ton calme, est-ce que c'est compris ? Insiste-t-il en approchant son visage pour être sûr de capter mon attention et mon regard. Ecoute-moi, et tout ira bien. Je vais te protéger, d'accord ? » Je fronce les sourcils et hoche ma tête négativement. « Je serai là, assure-t-il d'une voix forte. Il ne t'arrivera rien. Ils sont venus te chercher, mais tu vas rester avec nous. Tout ira bien. »

Mon cœur bat son plein tandis qu'il s'affaire rapidement, sortant son fusil et remplissant sa ceinture de chargeurs depuis la boite. Ensuite, je le vois saisir plusieurs boules colorées qu'il fait rentrer dans son bras, qui s'illuminent ensuite, comme pour confirmer leur présence alors qu'il se concentre sur elles.
« Cid, Cloud, Tifa, je commence l'assaut. J'ai ici une matéria de soin au besoin. Nous restons en contact. » Enfin il se tourne vers moi. « Mets-toi en position. »
La ligne ennemie se précise et sans plus crier gare, l'ex-Turk se dresse près du rempart et commence à tirer sans aucune interruption à travers la lunette de son Cerbère, sonnant le départ de la bataille. Je me remets alors nerveusement en position offensive de sniper au sol et recommence à tirer.
Il y en avait tellement qui assombrit l'horizon que c'est à peine si je dois viser. La seule gêne réside dans le fait que les balles doivent traverser plusieurs centaines de mètres avec le vent qui se lève avant de pouvoir atteindre leurs cibles.

Rapidement, je me retrouve à court de balle et le cliquetis de l'arme retentit.
« Je t'ai dit de compter tes balles, me réprimande l'expert en armes à feu à côté de moi.
-Je sais ! Je sais ! M'exclamai-je, quelque peu agacée et dépassée par les évènements. » Je me dépêche, les mains fébriles, de jeter mon chargeur et en prendre un nouveau dans la boîte métallique à côté et continuer.
1, 2, 3, 4...Je ne rate pratiquement jamais ma cible, et pourtant malgré les tirs répétés de Vincent, la plaine ne désemplit pas. À mon troisième chargeur, Vincent donne d'autres nouvelles à l'équipe, qui n'a toujours pas de nouvelles des bondes de mer.
Soudain, un bruit étrange attire mon attention. Je tourne alors les yeux vers Vincent, dont un cercle vert étrange s'étend depuis sa forme, et sa greffe levée vers la gauche. Il la ramène alors souplement de l'autre côté, et une grande partie du front ennemi s'enflamme alors comme si un chaudron de pétrole en feu avait été déversée sur la première rangée.
Le plus surprenant, c'est que le magicien qu'est Vincent ne s'arrête pas pour autant d'attaquer au fusil.

Il enchaîne, pendant que je reprends mes propres assauts : longs pics de glace qui envoient valser les grangalans que je tue ensuite dans les airs, les emprisonne ou les transpercent d'un pic, larges rayons de foudre tombant du ciel assombri carbonisant tout sur son passage, terre qui craquèle sous les grangalans avant de subir le tremblement de terre ou d'être englouti dans une fosse qui disparaît peu après...toutes sortes d'attaques qui défient dans mon monde les lois de la physique et de la réalité. Ses capacités en magie sont tout bonnement incroyables.

Enfin, c'est le cliquetis de l'arme de Vincent qui se fait entendre. Je m'apprête à lui adresser la même remarque acerbe lorsqu'il range son arme, et tout en continuant de jeter des sorts élémentaires impressionnants, appuie sur son oreillette de la main droite : « Ici Vincent. Je n'ai plus de balles. Ils sont trop nombreux. Je vais aller directement sur la plaine et activer ma limite, ça devrait se terminer rapidement. »
Tout en continuant de tirer, bien que hautement déconcentrée, je me mets à crier par-dessus le vacarme des attaques :
« C'est une plaisanterie j'espère ?! Tu n'as pas la moindre intention de faire ce que tu dis et me laisser ici ?! » Il m'ignore et s'apprête à sauter le rempart lorsque je quitte ma position pour le retenir d'une poigne de fer par le bras. « Tu es FOU ! Tu vas te faire démonter, même avec ta limite ! Ils sont trop nombreux ! Tu risques de ne pas t'en sortir et je ne pourrais pas te sortir de là, et les autres sont trop occupés aussi !
-Je n'ai pas le choix, idiote ! Réplique-t-il en me lançant un regard dur. Si je n'élimine pas ces monstres, ils vont décimer ou contaminer la population, avant de éventuellement t'enlever, ou pire. Ces grangalans ne sont pas là par hasard...
-Je me fiche que ce soit le hasard ou le bon vouloir de la sainte vierge ! L'interrompis-je. Tu vas te faire tuer ! Tu n'as pas le droit de me laisser ici ! Je...
-Il va falloir te débrouiller, m'interrompt-il à son tour. »
Il se défait de ma prise et saute souplement en bas avant de s'élancer vers le groupe ennemi qui n'était plus qu'à 400 ou 500 mètres au pire.
« Vinceeent ! Vincent, ne fais pas ça ! Tu vas te faire contaminer aussi ! » Mais il m'ignore royalement. « Bon sang de...bonsoir ! »

Je me jette littéralement sur mon sniper pour l'enlever du trépied, et en posant le pied sur le bord du rempart, empoigne l'arme fermement, posée contre mon épaule droite, la tête penchée pour regarder à travers le viseur.
C'est ainsi que je fais appel à la maigre guerrière à l'intérieur de moi et enchaine les tirs entourés de Lifestream. Constatant que je ne touche qu'un ennemi à la fois, je gonfle mon énergie et mes balles deviennent explosives : en touchant un ennemi, l'énergie explose et larges filaments tout autour, comme une cage, purifiant alors d'autres grangalans au passage.
Comme le tout premier, les grangalans purifiés désertent aussitôt le champ de bataille, dérangeant les troupes de derrière au passage.

Lorsque Vincent se trouve sur le point de rencontrer le groupe d'environ deux cents monstres, des volutes d'énergie du bleu, au rose, rouge et violet, l'entourent et en quelques secondes, j'observe avec horreur son corps se disloquer pour se transformer en une espèce de monstre ailé : de longues ailes démoniaques s'étendent dans son dos, le permettant de voler, voire de flotter légèrement au-dessus du sol, ses cheveux et son bandeau avaient fusionné pour se dresser tels des cornes sur sa tête, des griffes allongées lui poussent et son Cerbère se rapproche davantage d'une machine de guerre que de la simple arme à feu modifiée.
En le voyant combattre, c'est à peine si je parviens à me concentrer : il tire sur les monstres les plus éloignés, tout en fauchant avec sa greffe les grangalans qui ont la stupidité de s'approcher trop près. Il esquive vivement, lorsqu'il esquivait cela étant dit, et se sert de ses ailes immenses sombres et rouges pour se protéger ou envoyer valser les œufs avec violence.
C'est étrange pour moi de penser que c'est assurément le style de combat le plus bestial et pourtant le plus élégant et efficace que je n'avais jamais vu. Et j'en avais vu des jeux vidéos.
À un moment, il s'envole au-dessus de la mêlée, le bras droit légèrement illuminé d'une lueur verte et se met à tirer des balles qui explosent littéralement arrivées au sol. « Wow... » soufflai-je en écarquillant les yeux, me sentant tout à coup bien ridicule avec mon sniper malgré la grosseur et la longueur de son canon.

À cette vitesse, il ne reste bientôt plus que la moitié de ce qu'il restait tout à l'heure, mais je le vois qui s'épuise de plus en plus, tandis que j'essaie de le couvrir du mieux que je peux sans jamais trop tirer près de sa zone de combat. Derrière moi, distraitement, j'entends la panique de la ville. Sûrement les bondes de mer que Tifa et Cloud ont du mal à contenir...
Je m'apprête à recharger mon septième chargeur depuis le début du combat, lorsque je remarque qu'il n'y en a plus dans la boîte. Mon cœur s'accélère à cette découverte. Tirer avec des balles m'avait permis de n'utiliser qu'une petite petite portion de mon énergie Lifestream à chaque tir. D'après ce qu'il s'était passé la dernière fois sur le vaisseau, tirer sans balle allait m'épuiser dangereusement vite.
Je lâche le sniper d'une main pour le poser sur ma jambe et prendre le PHS que j'avais posé dans la boîte. Je fouille le portable et tombe rapidement sur le nom de Cid, qui me répond à peine quelques sonneries après. Etonnant, lorsque je vois en me tournant que le vaisseau s'était déplacée entre temps pour diriger ses tirs vers la plage et ses eaux peu profondes.
« Qu'est-ce qu'il y a la blonde, tu vois pas que j'suis occupé ?
-J'appelle pour dire que je n'ai plus de balle et que Vincent est parti directement sur le champ de bataille en activant sa limite pour essayer de réduire au maximum le nombre de monstres. Mais je vois qu'il s'épuise. Il risque de ne pas tenir plus longtemps sous cette forme. Dîtes-moi quelle est la situation sur la plage ?
-Cloud et Tifa maîtrisent bien l'invasion. Contrairement à vous on est trois sur l'affaire, et on bénéficie du radar. Dès que la situation sera plus gérable de notre côté, je vous envoie Cloud en renfort.
-Mais, et Geostigma ?
-Vincent ne peut pas se faire contaminer, quant à Cloud...c'est un risque qu'il faut prendre, réplique-t-il d'un ton bourru.
-Non. Non !...Je...Je vais chercher Vincent !
-Ne...
-À plus tard ! »

« Oh mon dieu ! M'exclamai-je en fourrageant mes cheveux après avoir jeté le PHS dans la boîte. » Il fallait que je trouve le moyen de m'approcher de Vincent sans nous mettre tous les deux dans l'embarras, je-
...En me retournant, je constate des filaments de Lifestream qui forment une concentration ovale, flottant comme ça dans les airs, me faisant sursauter. Mais enfin qu'est-ce que ça fait là ? Mais, et si... ? Je plonge ma main dans la concentration, et reconnaît la sensation froide et étrange qui la submerge chaque fois que je change de monde.
Je n'ai pas le choix, me dis-je en prenant une inspiration nerveuse. Je n'ai pas d'autre choix que de faire confiance, en priant le ciel que ce soit le fait d'Aeris. Serrant le sniper contre moi, je fonce dans l'étrange élément. Pendant un instant, je me retrouve encore une fois plongée dans cet océan turquoise étrange, sans aucun point de gravité.
Fermant les yeux, j'essaie de penser à Vincent et à la plaine, de la même façon que j'avais imaginé le marais du Midgar Zoloom. La seconde d'après, je sens ma jambe émerger dans une atmosphère, puis le reste de mon corps, et je constate que je ne suis qu'à quelques mètres à peine de la scène.

Sans perdre de temps bien qu'un peu paniquée, je commence à tirer des balles d'énergie pure qui ont tôt fait d'éloigner les monstres. Vincent lance un cri bestial et reprend ses attaques de plus belles, bousculant d'une aile un grangalan, d'un bras un autre avant de tirer deux fois devant lui.
Je commence à sentir des picotements de froid me percer la peau, mais je sais qu'il me reste encore un peu de temps. Profitant que les monstres s'éloignent légèrement, j'essaie de m'approcher de Vincent pour l'emmener. J'esquive de justesse une aile en me penchant, puis l'autre en me précipitant à terre.
J'attrape enfin le bras gauche de Vincent, qui me repousse aussitôt en m'envoyant rouler deux mètres plus loin au sol, avec un cri de rage. Des frissons dans tout le dos, alors qu'il reprend le combat, je réalise qu'il ne me reconnaît probablement pas. Je me relève furieuse, et concentre mon énergie en une grande masse de Lifestream. Je tire hâtivement et la boule produit une énorme explosion qui fauche le groupe en son centre.
Un peu sonnée, j'en profite pour saisir à nouveau le bras le Vincent, qui a été lui aussi désorienté par l'attaque. Il se tourne prestement vers moi et manque de me toucher d'un revers de griffe. « Viens espèce d'imbécile sans nom ! » J'essaie de me concentrer sur l'image des remparts de Costal del Sol, et à ma grande surprise, le “portail” s'ouvre à nouveau.

Je le tire à ma suite, mais c'est comme s'il pèse une tonne, et la seconde d'après nous heurtons avec force ledit rempart de Costa avec une exclamation de douleur comme si on nous y avait jeté de loin, toujours du côté extérieur de la ville. Nous atterrissons ensuite au sol, où il se relève rapidement et essaie de m'attaquer encore avec sa greffe.
« Vincent ! » Je sens la brûlure de ma chair entrer en contact avec l'air libre sur une grande partie du bras avec lequel je me suis protégée. « Aaaah ! » Je roule sur le côté lorsqu'il essaie de planter son poing dans mon buste, et j'en profite pour attraper à nouveau son bras, tant qu'il est encore planté dans le sol.
L'instant d'après, nous atterrissons de façon hasardeuse deux mètres au-dessus du rempart. Vincent, sous sa forme de monstre, se redresse facilement de la chute, pendant que je heurte le sol de façon peu élégante sur le dos. Lorsqu'il se jette sur moi, je tire une balle de Lifestream qui ne lui fait pas grand chose, si ce n'est le surprendre.
Toujours penché sur moi, je ne perds pas de temps pour le frapper deux fois de toutes mes forces avec le revers de mon sniper, ignorant la douleur lancinante de mon bras chaque fois que je bouge. Il est à peine sonné, secouant la tête. J'attrape alors sa greffe et essaie de rassembler mon énergie, bien que j'en manque cruellement. Comme je l'espérais, son énergie est aspirée à vitesse grand V à travers moi et il tangue rapidement sur ses pieds, au bord de l'inconscience.
J'utilise mes pieds pour le faire tomber et le frappe à nouveau de toute mes forces sur le côté de sa tête, qui part cogner dans un heureux hasard le bord du rempart. Essoufflée, les yeux écarquillés de peur, je regarde bien qu'il s'est évanoui, confirmé par le fait qu'il se retransforme en humain, avant de me relever d'un bloc, complètement revigorée. « Ouh ! » Ma tête tourne l'espace d'une seconde. Des volutes de Lifestream s'échappent de ma peau sans même que je ne me concentre. J'ai l'impression d'être devenu une pile électrique, montée sur ressort, qui avait pris un bon coup de jus de secteur !

Sans perdre de temps, je reprends le sniper en main et vise le groupe de grangalans qui est maintenant dangereusement proche de l'entrée de la ville. Rassemblant une bonne partie de mon énergie, comme électrisée par elle d'une force ressemblant fortement à un mélange d'adrénaline et d'extase, et tire instinctivement au pied du groupe et une immense explosion de Lifestream surgit, comme une vague océanique qui sort de la terre pour faucher le groupe tout entier, pour s'estomper comme une vapeur épaisse dans les airs, purifiant le groupe tout entier.

Un peu essoufflée, je me retourne d'un bloc pour viser la plage. Cloud et Tifa sont encore en plein déboire avec eux, et j'écarquille les yeux en constatant leur nombre, profitant de leurs tentacules pour grimper sur la plage, effrayant la population toute entière. Réitérant mon action, je vise cette fois la séparation entre le bord de mer pavé et la bordure de sable dorée en retenant ma respiration bruyante. Aussitôt, la même vague balaye la plage jusque dans l'océan, faisant s'élever de nombreuses volutes d'énergie Lifestream pur désintégrant Geostigma. Les bondes ne perdent pas une seule seconde pour gagner retraite dans la mer et s'éloigner, ayant retrouvé une taille normale.

(Music : The Oath de Final Fantasy VIII Orchestral version de l'album Fithos Lusec Wecos Vinosec)

Cette fois, le manque de souffle et d'énergie me prend violemment. « Ngh...Ow ! » Mes forces me quittent peu à peu et je chancèle deux ou trois fois avant de finalement m'écrouler au sol les deux genoux et une main au sol. Malgré la chaleur harassante qui m'avait cuit toute la journée, le froid insidieux que je connais maintenant si bien me prend de part en part, comme une coulée de glace s'infiltrant dans mes veines et glaçant douloureusement mon cerveau.
Lâchant enfin le sniper, je me traîne à demi-consciente, le souffle manquant, jusqu'à la boîte où j'avais jeté le PHS. Pourquoi diable avait-il fallu que je le jète là ? Je n'aurais pas pu le garder sur moi, comme tout personne censée ?
Le saisissant à peine de mes doigts engourdis, j'ouvre le clapet maladroitement et utilise le raccourci pour appeler Cloud. Il répond au quart de tour.
« Allô ? Angelina, c'est toi ? »
Mais c'est à peine si je parviens à réfléchir, encore moins à formuler une phrase.
« Cl...
-J'arrive sur les remparts ! »
Je pense qu'il reste en ligne. Je l'entends respirer, quelque part, loin dans un coin de mon esprit embrumé. Je n'en sais trop rien. Je me suis affalée par terre, frigorifiée, tremblotante, anémiée, les yeux mi-clos. Même la cape de Vincent ne me sert plus à rien à ce stade. J'ai l'impression de tanguer, d'être bercée de haut en bas, de droite à gauche, et le froid ne fait que rajouter à cette sensation nauséeuse.

À un moment, le visage de Cloud apparaît quelque part et des bras fins mais solides me soulèvent agilement contre une chaleur. Je l'entends vaguement parler mais je ne parviens pas à détacher un seul mot du reste. Finalement, il soupire et je l'entends encore prononcer d'autres paroles, mais cette fois sans me regarder, comme s'il ne parle pas à moi.
Puis je sens mes mollets et mon bras droit blessé se balancer dans le vide, un cœur battant contre mon flanc mais surtout, une chaleur agréable. Est-ce qu'on marche ? On se déplace quelque part ? Je ne vois et enregistre que très vaguement un morceau de tissu noir contre ma joue et un paysage qui change.
Il faut que je reste consciente. Je le sais. Il le faut.
Soudain, je constate que nous sommes sur l'eau. On marche sur l'eau ? Portant mon regard plus loin, l'image incertaine de Tifa qui nous regarde marcher au loin sur la plage, parlant à d'autres gens. L'air un peu hagard, je lui fais un sourire victorieux et soulève de façon incertaine ma main gauche de mon ventre pour lui faire un V d'un signe de la main.

Je cligne des yeux. Et finalement, ne parviens plus à les rouvrir.


Je me réveille en sursaut, et constate que je suis dans mon lit. Cloud est à côté de moi, les mains illuminées d'une lueur verte au-dessus de mon bras.
« Qu'est-ce... » Marmonnai-je.
« Repose-toi. Tu t'es évanouie tout à l'heure par manque d'énergie, lance-t-il d'un ton plat, typiquement Cloud. » Finalement, il s'arrête et jette des bandages ensanglantés dans la poubelle.
Je n'ai pas rêvé. L'invasion, les monstres. Regardant par la fenêtre, je constate que le soleil vient de se coucher.
« Vincent ?
-Il se remet à côté. » Je me lève prestement et un vertige me prend un instant. « Hé. » Sans plus perdre de temps, j'ouvre ma porte à la volée et m'élance en courant à moitié dans le couloir. « Hé ! » répète Cloud à ma suite.

« Vincent ! M'écriai-je alors en collant mon oreille contre chaque porte, le cœur pris dans un étau nerveux. VINCENT !
-Ici ! Lance la voix amusée et douce de Tifa. »
J'entre sans aucune manière trois portes plus loin d'où sa voix me parvient, et je tombe sur Tifa, debout près de Vincent qui est assis sur le lit, l'air renfrogné, avec une pochette plastique de glace sur la tête.
Je toussote alors, réalisant que j'avais réagi un peu exagérément, tout en lâchant mollement la poignée de porte, et me pousse pour laisser rentrer Cloud à côté de moi. Je reprends mon souffle, la gorge sèche, la déglutition difficile.
« Vincent... » Il lève sur moi un regard fixe.
« Ton bras...
-Oh non ! Ce n'est rien ! » J'essuie avec un sourire embarrassé un peu le sang qui avait maculé tout mon bras droit jusqu'en bas sur ma robe déjà en piteux état. « Là, tu vois ? Cloud m'a guéri. »
Il me toise encore quelques secondes, l'air de s'en assurer, puis son torse se relâche légèrement, comme s'il avait retenu son souffle. Mais je n'arrive pas à détacher mon attention du sourire amusé, voire narquois de Tifa, qui nous observe minutieusement. Mais enfin à quoi pense-t-elle ?

« Puisque tu es là, tu vas peut-être pouvoir m'expliquer en détail ce qui est arrivé.
-Oh, euh... » Puis-je omettre le fait que c'est moi lui avait occasionné ces blessures... ? « Mais toi, comment tu vas ? Comment est cette blessure à la tête ?
-Guérie. Mais ça n'enlève pas la migraine, qui d'ailleurs est arrivée parce que... ? Insiste-t-il. » Je fais une grimace embarrassée et angoissée.
« Moi aussi, je serais curieux de savoir, appuie Cloud à ma gauche en croisant ses bras. »
Je soupire lourdement.
« Et bien, après que tu te sois transformé...tu t'es vaillamment bien occupé des monstres. Puis, à un moment, j'ai fini par manquer de munition aussi. Les bondes de mer sont arrivés pour attaquer la plage, et malgré tes efforts, la plaine ne désemplissait pas. Tu as commencé à te fatiguer alors j'ai du être obligée de venir te chercher. »
Il arque un sourcil à la fois interrogateur et stupéfait.
« J'ai plus ou moins réussi à te ramener au rempart avant qu'il ne t'arrive quelque chose.
-Comment ? » Son regard se perd un instant, puis il fronce les sourcils, les yeux plissés. « Je ne me souviens pas t'avoir senti arriver. Ni même avoir été traîné jusqu'à Costa. » Il relève les yeux sur moi, l'air autant méfiant qu'étonné. « Et comment diable as-tu pu me ramener sur le rempart ?
-C'est une excellente question, répliquai-je. »

Un ange passe, mais malheureusement, personne ne vient à ma rescousse.
Vincent et Cloud me lancent des regard énervés et appuyés.
« Bon, d'accord, d'accord ! Je me suis téléportée.
-Quoi ? Lance Tifa. Téléportée ?
-Oui, enfin...c'est ce qui me semble. Cela ressemble beaucoup à ce m'est arrivée chaque fois que j'ai changé de monde. Je suis à un endroit, je traverse un amas de Lifestream et j'arrive dans un autre endroit. »
Ils me fixent, l'air abasourdi.
« Je vous jure que c'est vrai. Je cherchais une solution pour t'atteindre et te ramener, et soudain, c'est comme si on m'avait exaucé et un portail est apparu devant moi. J'ai fait confiance à mon instinct, et je suis arrivée juste à côté de toi.
-Incroyable, commente Tifa.
-Seulement, on ne peut pas dire que tu étais très coopératif. Etrangement, autant voyager seule m'avait parut simplet, mais en essayant de t'amener avec moi à travers le portail, c'est comme si j'avais essayé de traîner un camion qui m'a complètement désorientée. On a été projetés contre le mur de la ville, expliquai-je avec des gestes imagés, où tu as essayé une nouvelle fois de m'attaquer. »
Son regard lourd tombe rapidement sur mon bras.
« Exact, c'est à ce moment là que tu m'as blessé au bras. J'ai essayé de me souvenir de la sensation que j'avais en traversant le portail, et cette fois on a atterris au-dessus du rempart. Tu as encore essayé de t'en prendre à moi. J'ai tiré sur toi avec du Lifestream mais ça ne t'a rien fait. Alors...
-Alors ? Insiste-t-il. »

J'hausse les épaules, un peu coupable.
« J'ai dû aspirer ton énergie. Et puis...Tu es tombé tête la première.
-Tu as quoi ? Demande-t-il d'une voix d'outre-tombe.
-Tu ne m'as pas laissé le choix ! Me défendis-je vivement. Qu'est-ce qu'il t'a pris déjà de vouloir te transformer ? Tu n'imagines pas le mal que j'ai eu à te ramener ! Tu allais me tuer ! Et sans ça, je n'aurais jamais pu exterminer ce qu'il restait de monstre.
-Purifier serait un terme plus exact, précise Cloud à côté de moi. Elle a balayé tous les monstres de la plaine, puis de la plage d'une seule attaque. »
De toute évidence après ça, Vincent se restreint à ne rien dire.
« Tu n'aurais pas dû essayer de me ramener. C'était dangereux et tu le savais.
-Tu aurais pu te faire contaminer !
-Je suis immunisé. » Je lui envoie un regard interloqué. « C'est pour ça qu'on m'a confié la mission de récupérer les survivants éparpillés. Geostigma n'a aucun effet sur moi. »
J'ai malgré moi un soupire de soulagement.
« Oui, m'enfin, c'était pas une raison de se jeter dans la gueule du loup de cette façon... »

Cloud se tourne vers moi et plaque un bras dénudé mon front de façon peu délicate.
« Tu es encore faible. Et Vincent étant indisponible pour l'instant, c'est moi qui vais essayer de te redonner de l'énergie.
-Ce n'est p...
-En remerciement. Pour aujourd'hui. » Il jète sur moi un dernier regard inflexible qui ne laisse aucune place à la discussion, avant de repartir dans le couloir. « Reviens quand tu as fini. »
J'observe intriguée là où il se trouvait un instant auparavant, les sourcils froncés.
« Je t'avais dit qu'il finirait par s'en faire pour toi, dit Tifa en donnant une pichenette sur mon nez, me faisant reporter mon attention sur elle.
-Oui, tu avais raison...
-Il ne te fait pas encore totalement confiance..., confia-t-elle tout bas. Il a peur que tu aies utilisé l'évènement de cet après-midi pour gagner notre confiance, tant le timing était parfait... » Je fis une grimace désespérée. « Mais il souhaite au moins découvrir ça par lui-même. Saisis cette chance. »
Je la regarde un instant, avant de hocher la tête faiblement.
« Bien, je vais le voir un instant. »
Et en quittant la pièce, elle me lance encore un de ces regards appuyés pétillant de malice et d'amusement moqueur.

« Bien...soufflai-je après tant de péripéties. Puisque tout est revenu à la normale, je vais peut-être effectivement me reposer. Cette première journée en ville a été pour le moins éreintante.
-Tu peux remercier Cloud d'avoir guéri ton coup de soleil par la même occasion. »
Je lui envoie et un regard furibond.
« Ha ha ! Bravo, très drôle... » Je me sens soudain très fière de mon coup à la tête. « Ça te tuerait de reconnaître qu'une fille comme moi ai sauvé la mise de tout le monde, n'est-ce pas gros macho ?
-Fais attention. Si moi j'ai une bosse à la tête, la tienne est en train de prendre des proportions dangereuses.
-Grand bien te fasse ! »
Sur ce, je lui jète sa cape et tourne la talons la tête haute.
« Anderson, m'interpelle-t-il au pas de la porte. Il y a une dernière chose... » Son ton était lent et doucereux, presque menaçant. « On a constaté des blessures des deux côtés de ma tête. Comment expliques-tu cela ? »
Je prends une grande inspiration, sentant la peur monter à nouveau en moi, ma colère dégonflée.
« Evidemment, il y a une explication très logique à tout cela. » Je fais un pas dehors, puis un deuxième, mais il ne me lâche pas des yeux, ses paupières plissés avec méfiance. « Il se peut que le manche de mon sniper aie rencontré, par pure inadvertance bien sûr, une fois ou deux cette belle rondeur qu'est votre crâne, très cher. »

Prenant les jambes à mon cou, je m'élance en vitesse dans le couloir.
« ANDERSON !
-Je suis désolée ! Vraiment ! M'écriai-je en rentrant hâtivement dans ma chambre. »
Là, je tombe sur les airs surpris de Cloud et Tifa, qui avait l'air pris en grande conversation.
« Bien, je vous laisse. J'ai peur que Cid ne s'en sorte pas avec la population et ne décide finalement de reprendre le travail des monstres de cet après-midi. » Tifa a l'air amusée au-delà du possible. Finalement, en passant près de moi, elle me chuchote : « Que s'est-il réellement passé ?
-J'ai aspiré son énergie, répondis-je tout aussi bas pour que la conversation reste privée. Il s'est affaibli et j'en ai profité pour le faire tomber et...lui donner un ou deux coup à la tête. Je n'aurais jamais imaginé que ladite tête fasse une rencontre fortuite avec le rebord du rempart. »
Dans mon incompréhension la plus totale, elle éclate de rire bruyamment, jusqu'à ce que les larmes pointent à ses yeux.
« Tu sais, je me posais une autre question, dit-elle cette voix à voix haute mais menaçant de rire à nouveau à tout moment. J'ai remarqué que le tissu du haut de ta robe est ondulé, comme s'il avait pris l'eau. »

Je regarde ma robe avec curiosité et réalise qu'elle avait l'oeil pour les détails. Le haut de ma robe est ondulé au moins jusque mon ventre. « Oh ça, c'est parce que Vincent m'a jeté de l'eau à un moment, croyant me rafraîchir. Ce sombre... » À cet instant, je ne peux rater le sourire en coin de Tifa à mon attention, les sourcils relevés.
...
Le haut de ma robe. Ma robe blanche.

« VINCENT ! »