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Final Fantasy

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Angie, episode Geostigma

Darkangel Guard

Résumé : Je n\'étais qu\'une gosse de riche sans importance, et du jour au lendemain, je me retrouve projetée sans défense sur Gaïa, sauvée in extremis par cet énergumène énervant qu\'est Vincent Valentine. Outre le fait que j\'ignore la raison de ma présence ici, Geostigma a envahi la planète et possédé les monstres, et quelque chose me dit que je vais devoir y faire quelque chose...quand il est évident que je ne sais rien faire. Je ne maîtrise pas mes pouvoirs, et je vais *probablement* mourir avant d\'y arriver, je le dis. \"Je te protégerai.\" dit Vincent...mais la vérité est qu\'on ne se supporte pas. Dystopie.Post Advent Children. VincentxOC

Disclaimer : L\'univers de Final Fantasy appartient de droit Ă  Square Enix Corporation.

Bienvenue sur ma fanfiction :D Je vais donc commencer par les petites obligations: Disclaimer : Le monde de Final Fantasy VII et ses personnages ne m'appartiennent pas mais sont à Square Enix. Je ne me fais pas non plus d'argent sur leur dos. Ensuite, je préciserai que j'ai commencé à écrire cette histoire très jeune sur fanfiction.net (c'est pourquoi le début est un peu immature) mais ne vous arrêtez pas à là. Ca reste une vraie partie de plaisir, même pour moi. Puis, de temps en temps, je rajoute des trucs comme Music : "Titre de la musique" (sur quel cd le trouver). J'aime beaucoup écouter des musiques lorsque je lis ou écris, c'est pourquoi pour vous aider à entrer dans cet univers, vous avez la possibilité de choisir les musiques que j'ai proposé pour lire en même temps. Voilà, c'est tout, sur ce je vous dis bonne lecture et faîtes-vous plaisir, sur ma fic on n'est pas là pour se prendre la tête! Merci à Full1 pour la correction de ce chapitre.

Chapitre 1 :: Passage vers l'autre monde

(Music : Off the Edge of Despair de Final Fantasy VII : Remastered Version, fan version orchestrale ou Version piano de Jeremie Friez)

À tous ceux qui ont aimé ce monde…

-Mademoiselle Angelina Roland Andrew Anderson Alex !
Sa cravache claque avec fureur sur mon bureau, faisant sursauter toute la salle.
-M-Monsieur…, fis-je en me levant gracieusement de mon siège.
Calmez-vous voyons Monsieur vous allez nous faire une crise cardiaque à défaut de multiplier des cheveux blancs.
-Étiez-vous par hasard en train de sommeiller dans mon cours, Mademoiselle Anderson ? Mon cours vous ennuie peut-être ?
Votre cours ? Tous les cours ? Cette vie en général ? Noooon, jamais ! Ses yeux sévères dardent sur moi un regard intransigeant. Il est vexé et semble attendre impatiemment de plates excuses.
-Anderson, bien que votre père fournit la totalité du matériel technologique se trouvant dans notre prestigieuse académie, cela ne vous donne en aucun cas le droit de manquer de zèle et de prestance…suis-je bien clair, Anderson ?
-Ou-oui Monsieur. Mes excuses les plus sincères Monsieur, je réponds en baissant les yeux.

Le temps se suspend, pendant qu’il me toise encore du haut de ses un mètre quatre-vingt. Et je sais qu’il n’en a pas fini avec moi quand il ne me dispose toujours pas. Quoiqu’il voie en ce moment chez moi ne lui plaît pas alors que je soutiens son regard en silence.
-Puisque vous êtes debout, Mademoiselle Anderson, profitez-en pour descendre ces marches et résoudre l’équation présentement au tableau, ordonne-t-il suivi d’un rictus.
Je jette un coup d’œil audit tableau. Équation à double inconnue, deux lettres inutiles, et en plus il fallait développer la formule pour chaque étape. Est-ce seulement normal d’étudier ce genre de choses quand on a seize ans ?
-Oui, Monsieur. Tout de suite, Monsieur…
Je descends les marches et roule les yeux au ciel quand je suis assez loin, provoquant les sourires amusés et narquois de mes camarades de classe.
Yep. Une fois de plus, je m’étais endormie, bercée par mes rêves d’aventure, d’une autre vie, les yeux ouverts, jusqu’à ce qu’ils se ferment seuls vraiment. Je suis la première à m’en étonner vous savez Monsieur. Tout n’est qu’ennui dans ce grand lycée privé pour riches. Je pourrais hurler « Cloud est un chocobo ! » au milieu de la foule que personne ne comprendrait cette référence à des kilomètres à la ronde.
Et je me demande encore, qui a osé me donner un nom pareil...Clairement ils ne remplissent pas mes feuilles d’examens et autres papiers administratifs. Père et Mère, là-dessus, je vous maudis. Ajouter vos deux noms en plus de je ne sais quoi d’autre, vraiment…

Le dernier cours de la journée se poursuit, sans trop d’encombres pour moi. J’ai beau être riche, cela ne me permet même pas d’avoir de bonnes notes.
Et...Je ne ressens même plus l’envie de vivre. Qu’est-ce que je fais ici ? Dans quel but de toute façon ? Tout cela…à quoi bon ? Je ne suis en aucun cas exceptionnelle pour être affichée en première page des tabloïds. Je ne suis ni particulièrement jolie, extravertie, douée ou intelligente.
Ma vie sociale est, pour ainsi dire, inexistante. Autrement dit, rien de bien croquant à se mettre sous la dent pour le petit peuple et les journalistes. Dans ce lycée, pour les fils et filles à papa, étant PDG ou autres, je me situe dans la caste la plus élevée, et pourtant…
« Hé, Angie ! » m’appelle-t-on alors que je viens de sortir de la classe.
Je tique en entendant ce diminutif de mon prénom que ma mère m’attribuait. Puis plus personne. Diminutif que j’ai toujours voulu réserver à mes proches et amis intimes, si j’en avais bien sûr, et des personnes à qui le dire.
Je me retourne, m’attendant au pire.

Le groupe de garçons sortant de la classe me sortent des grimaces toutes plus grotesques les unes que les autres, tout en imitant assez vulgairement un ronflement gras.
-Très classe, vraiment. Cela me touche. Vous avez oublié la salive. Votre jeu d’acteur manque de conviction, pourceaux, je lance, pas le moins du monde déphasée par la scène. Vous êtes en deçà du talent que vous exigez de vos performeuses sur internet !
La richesse ne suffit pas à s’acheter le respect des autres ici. Il faut en plus de la notoriété. Et un semblant d’arrogance voire d’ego surdimensionné de confiance en soi à toute épreuve.
Ils me hèlent et autres « bouh » et insultes mécontents pour exprimer leur sentiment d’aversion pour ma personne, ce qui vraiment, me touche telle la bave du crapaud atteint la blanche colombe. J’agite les bras pour les encourager, allant jusqu’à poser une main derrière mon oreille avec un air expectatif.
Passablement énervés, ils me bousculent avant de s’éloigner, les filles aux alentours haussant des sourcils désenchantés à mon langage. Je tourne sur mes talons, essayant de paraître le plus digne possible. Faisant mine d’être indifférente.
Je n’aurai jamais d’amis, je n’en veux pas ici de toute façon. Parce que dans cette école aux murs glacés et aux échos se répercutant à l’infini, tout se fait et se dit par intérêt. Si on ne peut pas te plumer, tu n’es personne. J’ai souvent été seule, même entourée, cela ne me change pas.

Je m’arrête devant l’angle avant les escaliers, m’immobilisant devant une fenêtre. Cette fenêtre, donnant une magnifique vue sur l’école et la forêt qui la borde par derrière. Je m’avance encore vers elle, pour contempler à la fois le paysage et mon reflet. J’ai l’air maussade et pâle. Je soupire, essuyant une main irritée pleine d’aversion pour mon image, laissant une trace malencontreuse sur le verre.
Je suis de petite taille pour une jeune fille de seize ans, seulement un mètre soixante-cinq, par rapport aux autres élèves qui mesurent en moyenne au moins dix centimètres de plus, même les filles. Les cheveux d’un blond terne, lisses, jusqu’au milieu du dos, attachés en une simple queue de cheval par un ruban. Les yeux bleus noyés dans le vert nature.
Le nez droit de ma mère. Et sa bouche. Ce sont encore des choses pour lesquelles je peux la remercier. J’observe ensuite mes mains. J’ai aussi des mains agiles et fines, mais fragiles des pianistes, car j’en suis une depuis mon plus jeune âge.
Non…je suis surtout pâle, maigre. On ne peut pas dire que l’uniforme bleu foncé de l’école me mette grandement en valeur. Pas qu’il y ait grand-chose à valoriser. Pour une raison que j’ignore malgré l’agencement similaire de mes traits, je ne lui arrive juste pas à la cheville.
Je suis tout le temps faible et malade et cela se voit.

J’arrive enfin à détacher mon regard défaitiste de mon reflet pour continuer à regarder le paysage…avant que je ne m’en rende compte, je rêvasse encore.
Je m’imagine en train de voler au-dessus de tout, bondir d’un nuage à l’autre comme le feraient si bien les anges. Sentir le vent tiède sur mon visage et s’étaler sur mon corps à l’horizontal, fendant le ciel. Ou encore me sentir tomber dans le vide une ultime fois.
Mais ce n’est qu’une vitre froide. Et je suis toujours là. Je serai toujours là.
Mon corps se relâche, baissant les yeux, un goût prononcé d’amertume dans la bouche. Je tapote la vitre en partant, comme on tapoterait l’épaule d’un ami pour compatir.
Je m’empresse d’accourir au portail avant que celui-ci ne se ferme. Arrivée, alors que tout le monde sort dans le calme et la distinction que nous impose notre rang, je m’arrête en voyant la voiture noire blindée haute sur ses roues et ma horde de gardes du corps toujours prêt à l’action. Ils se redressent en me voyant.
Suis-je.vraiment.obligée. Je n’ai pas envie de rentrer. Je me sens seule. Pourtant je voudrais un moment à moi. J’ai l’impression de me noyer à nouveau. Je n’en peux plus. C’est comme sortir d’une cage pour entrer dans une autre. À l’interstice du portail je ressens un vertige, mes entrailles se tordant d’aversion, comme si mon corps lui-même protestait.

J’étouffe. Je suffoque. Combien de temps cela va-t-il durer, d’un supplice à un autre ? Combien de cours ai-je ce soir ? Pas danse, pas musique, c’est sûr. Mais après l’escrime ? ...Natation.
-Mademoiselle Anderson, me presse un garde du corps m’ayant rejoint.
-Euhm…
J’essaie de ne pas me sentir intimidée à son impressionnante carrure, à l’idée d’émettre le moindre son comparé à l’accoutumée.
-Je…je viens de réaliser que j’ai oublié quelque chose.
-Où ? J’envoie quelqu’un.
-Non ! Cela ira ! Les gardes ne sont pas admis à l’intérieur, vous le savez. L’école a sa propre sécurité.
-OĂą est-ce ?
Je tressaille. Je déteste mentir.
-Euh, je reviens tout de suite, c’est juste à côté de la fenêtre du couloir !
Je m’élance sans attendre. Il faut que je souffle un instant. J’ai besoin de penser. Même ma tête commence à ressembler à une prison comme seule échappatoire.
Après une petite course, j’arrive finalement à la fenêtre que je venais de quitter. Le couloir est déjà désert. Je soupire, et m’avachis sur le sol de marbre et tombe à nouveau sur mon image reflétée par la vitre.
Si seulement je pouvais m’évader dans un autre monde par cette fenêtre. Si je pouvais réaliser tous mes rêves. Être quelqu’un d’autre. Rencontrer des gens. Me faire des amis. Me sentir aimée. Pas comme mon père avec ma mère et moi. Vivre.

(Music : The Countdown Begins de FF7 Remastered version ou Midgar, City of Mako de Final Fantasy VII Remake)

Je secoue lentement la tête pour m’empêcher de penser à nouveau à des choses négatives, mains sur le front. Les minutes passent, et malgré cela, mon sentiment d’enfermement ne diminue pas. Tellement d’argent, tellement d’espace. Qu’est-ce que j’ai ?
Cela n’a aucune importance. Je n’ai aucune importance. Parce que je ne suis personne. Je souffle, relâche à nouveau mon souffle. Il faut que j’arrête. Brusquement je me lève pour repartir vers la sortie de l’établissement, écrasant toute volonté d’évasion malgré mon cœur qui bat et mon rêve de liberté, lorsque soudain, un détail dans le reflet attire mon attention.
Quoi ? Mon… mon image disparaît.

Je fronce les sourcils, m’approche du verre, en espérant comprendre ce que je vois. C’est une sorte de marais, un grand marais, dont la surface de l’eau est recouverte par une brume grise épaisse. Mas il est très loin. C’est comme si ma vue perçait à peine les nuages.
Je plaque alors ma main refroidie par la température de l’heure tardive sur la vitre, mais ma main ne ressent pas le contact auquel je m’attendais : elle se met à traverser la vitre comme si elle était plongée dans une eau… gluante, comme de la colle.
Je lâche une exclamation et ramène ma main prestement en m’éloignant de la vitre de plusieurs pas. Mais bon sang, qu’est-ce que c’est que cela ?
Et l’eau prend vie, je me retourne, dos à elle, prête à courir mais le bâtiment entier penche. « Non ! NON ! » C’est à peine si mes pieds glissent. L’école entière change de centre de gravité et je suis trop loin pour attraper quoi que ce soit. Mon corps essaie de retenir son équilibre, se courbant vers l’arrière, mais rien n’y fait.
Mon corps chute vers l’arrière, dans un hurlement, les bras vers l’avant - mon corps traverse la vitre. Mon dieu on dirait de l’eau ! Vert, tout est vert et lumineux ! J’halète, je suffoque, je coule, rien de ce que je fais n’a d’importance ! Je suis submergée et je peux à peine respirer !

Je vais mourir !

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(Music : Opening ~ Bombing Mission (Final Fantasy VII Remake) -Dual Mix-)

Je bats des cils pour faire sens de ce que je vois.
« …Ouch … »
J’essaie de me relever, le visage émergé mais mon corps tout juste flottant est englué dans… l’eau du marais ! Le marais que j’avais vu ! Je me mets en position assise, retire brutalement le limon de mes cheveux avant de brusquement me relever…toute cette eau ! Mes chaussures sont foutues !
Je regarde vivement aux alentours et tente d’y voir quelque chose dans cette brume grise sombre et épaisse. Mais rien. Comme aveugle, je marche, les bras tendus devant moi au cas où je heurterais quelque chose. Bon sang, mais où suis-je ? Et que s’est-il passé ? Je nage en plein délire. Ça y est…ça y est j’ai perdu la tête.

Je m’arrête brusquement. Tout cela me semble familier. Le marais, le paysage. Le filament d’eau. Tout cela ressemble à une mauvaise blague de simulation physique, ou peut-être à un délire hypnotique totalement imaginé par mon esprit. M’aurait-on empoisonnée ? Je suis malade.
Je suis dans Final Fantasy VII. Mais malgré cela, il doit y avoir une explication rationnelle à ce qui m’arrive. Je suis peut-être tombée dans les escaliers de l’école. Je suis peut-être en train de rêver, évanouie, ou la tête fracturée ? Peut-être suis-je coincée dans mon imagination, et je me dois de trouver un chemin vers la conscience.
Je connais le jeu par cœur, si je suis bien là où je pense, je devrais être dans le marais près de la ferme aux chocobos avec…le Midgar Zolom qui le garde. Je regarde une énième fois autour de moi, soudain paniquée. Un frisson secoue mon échine. J’ai un très mauvais pressentiment que la solitude n’arrange pas.
…Je devrais peut-être me mettre à courir ? ...Genre maintenant. Je rassemble toutes mes forces et m’élance à toute vitesse. Et j’avais raison, le bruit du monstre sortant de l’eau se fait entendre, assourdissant, derrière moi. Je n’aurais peut-être pas dû faire autant de bruit !
Je tremble et me sens perdre mes forces. L’eau est lourde, et ses mouvements font des vagues qui remuent grandement le marais et je me retrouve bientôt à moitié engluée dans l’eau pouilleuse. Je ne m’arrête pas pour autant et continue de courir aussi vite que ma situation le permet dans un accès de désespoir.

Malgré moi, ma voix s’en donne à cœur joie, le cœur serré en étau alors que je sanglote, la panique s’emparant complètement de moi. « HAAAAAAAAAA ! Aaaaah ! Ah - » Le niveau d’eau baisse, le serpent continue de me poursuivre quand je me heurte tout à coup à la terre ferme. De l’herbe !
La brume est à présent moins épaisse et je parviens à voir une grotte et une chaîne de montagne qui la borde me surplombant totalement. Là ! C’est ma seule chance ! Sans plus réfléchir, je fonce comme jamais vers cet abri en glissant plusieurs fois sur l’herbe humide.
Sa tête heurte le rebord, sa langue glissant à côté de moi, me faisant crier de plus belle alors que je me recroqueville sur moi. Le choc est assez puissant pour me jeter à terre et faire trembler tout l’endroit telle une catastrophe. Le serpent produit un sifflement sonore de mécontentement et de rage.
Je trébuche et m’empêche de me remettre sur pieds pour m’éloigner, hors d’haleine, me retournant une dernière fois pour m'aplatir devant sa forme impressionnante et son image cauchemardesque en m’avançant plus profondément dans la grotte.
Mince, je l'ai échappé belle !

Il s’en va, à mon soulagement. Je m’éloigne dans l’obscurité jusqu’à ne plus l’apercevoir, fébrile, la respiration sifflante. Je reprends mon souffle en me laissant assise de façon peu élégante par terre peu après, dos au mur.
…Mais le froid, mordant, envahit peu à peu tout mon être. Mes vêtements sont salis et mes cheveux souillés par le limon me collant à la peau. Je ne sens plus mes pieds dans mes chaussures remplies d’eau. Je les enlève une par une, parvenant à peine à bouger correctement les doigts pour les vider et éponger mes chaussettes.
Pendant que je reprends encore mon souffle, seul bruit audible dans l’espace vide, j’observe les alentours, dubitative. C’est indéniablement la grotte de mithril, mais pas exactement comme dans le jeu, cela a vraiment l’air beaucoup plus…réel…Je suis bel et bien dans le jeu, mais version haute définition. D’accord, peut-être pas au bon endroit, mais là quand même !
L’espace d’un instant, malgré la situation, je ne peux m’empêcher d’être subjuguée. Les parois, les couleurs, la lumière surnaturelle. Tout est différent de tout ce que je connais et ai déjà vu. Tout est magnifique...

Je me relève et admire l’endroit, tout en faisant quelques pas et en me mettant à caresser les parois de la grotte bleutée et turquoise, sentant ce contact lisse et rugueux à la fois, c’est indescriptible…
J’entends soudainement un bruit, et m’immobilise, en espérant retarder une fois de plus ma sentence. J’entends… quelque chose glisser sur le mur, je n’ose me retourner pour identifier la chose et je reste là, la main sur le mur de la grotte, les yeux fixes, écarquillés, le regard dans le vide et mon corps figé par la peur. Mon cœur bat à nouveau comme un papillon enfermé.
Une main métallique de couleur dorée attrape brusquement mon visage par derrière, ce qui étouffe mon exclamation de peur en un son grotesque. J’essaye de me dégager prudemment et de parler à l’inconnu qui se permettait de faire cela. Mais la prise est titanesque et je me demande plutôt si je n’ai pas affaire à un monstre, la panique s’empare alors à nouveau de moi.
Cependant les bras et la main m’empêchent toute résistance et m’attirent vers… une chaleur. Je sens bientôt une chaleur dans mon dos. Ça m’a l’air humain - des bottes métalliques ! Oh, ça marche, ça a vraiment l’air humain mon Dieu merci !

Je me calme sensiblement. Ledit joyeux inconnu nous fait faire délicatement quelques pas jusqu’au mur où il s’adosse - je pense, après avoir senti un très léger choc. Je le sens bouger et un son de revolver qui se charge se fait entendre juste à côté de ma tête du côté droit. Je sursaute. Mais du coin de l’œil, je vois qu’il n’est pas pointé sur moi. Grosse montée de stress quand même.
Il avance sa tête du côté gauche et fait tomber…une longue mèche de cheveux noirs. Wow, je n’ai jamais vu des cheveux aussi noirs ! On les aurait dit teints à la suie. Sa greffe descend, s’arrête finalement sur mon épaule gauche et la tient fermement. Je sens son souffle chaud dans mon cou puis de nouveaux cheveux viennent se poser sur mon cou et certains, se coller à mon visage.
Okay, okay…c’est définitivement humain et sentient malgré sa taille.
-J’en ai compté trois…, désigne-t-il quelque chose de son arme, en murmurant d’une voix grave, posée et mesurée.
Je ne regarde pas dans sa direction malgré ce qu’il intime très clairement. Cette voix, à côté de mon oreille, était tout bonnement incroyable. On aurait dit un ronronnement grave, comme une caresse de velours chaud sur mes sens. Mon corps réagit aussitôt bizarrement.
Il faut que je vois q - Mon dieu, mais, est-ce que c’est…est-ce que cela peut être…Vincent Valentine ?! Le VINCENT VALENTINE ??!! Seigneur, combien de fans girls, qui écrivent des fics ou autres m’arracheraient les tripes à cet instant précis !
Garde ton calme, garde ton calme ! C’est un rêve, c’est définitivement un rêve ! Oh seigneur son visage est douloureusement impossible tant il est parfait -

D’un geste du menton il désigne quelque chose devant nous. Je regarde finalement dans sa direction - et ce que je vois me pétrifie sur place, (encore plus que je ne l’étais déjà), les yeux écarquillés…un monstre, proche du serpent avec une langue démesurée, digne du serpent qui garde le marais mais en miniature, si l’expression est exacte. Il ressemble davantage à un anaconda. Les serpents sont sourds, heureusement pour nous, mais à le regarder, accroché au plafond comme cela -
Je pousse inconsciemment un cri d’horreur : « Oh mon Dieu, c’est pas vrai ! » Je viens d’échapper au Midgar Zolom pour me taper cela ?! Vincent remet brusquement sa greffe sur mon visage pour m’empêcher de renouveler toute chose de ce genre en disant : « Taisez-vous bon sang ne bougez pas ! »
Le serpent tourne brusquement sa tête vers nous, et laisse sa langue vagabonder dans notre direction, nous aurait-il repérés ? Vincent lève son revolver et vise…Hum-hum ! Non ? On va se faire repérer ! Square Enix ne t'a pas greffé de cerveau avec le revolver ?
Malgré son étreinte à mon visage, je secoue négativement la tête, en espérant qu’il va comprendre. Le serpent doit sentir une menace car il baisse sa tête dans notre direction et ouvre grand la gueule en sifflant. Le combat est imminent…et malheureusement pour moi, je n’ai ni arme ni aucun moyen de me défendre.

Vincent attrape brusquement ma taille en l’entourant « Uwoh ! », saute et tire. Cerbère atteint indubitablement sa cible et la balle vient donc se loger tout droit dans la tête du serpent qui meurt sur le coup.
Je me recroqueville, tressaillante, entre la vue et mon estomac écrasé.
-Je…je crois que je vais vomir.
-Si possible, attendez encore quelques minutes. On n’a pas le temps pour ça, lance-t-il empressé.
On atterrit et Vincent ne me laisse pas un temps de répit et me fait soudain courir je ne sais où en me tirant brutalement par le bras.
-J’ignorais que c’était une fonction biologique maîtrisable à volonté - Vous avez vu cela où ?! Je m’exclame, dépassée.
Un deuxième serpent ne met pas longtemps avant d’apparaître sur le côté, en glissant sur les parois à notre hauteur. Heureusement la paroi est à une bonne distance de nous ! Vincent, qui me tient la main du côté gauche tire sur le monstre en courant en même temps et en me protégeant derrière son dos. Le serpent crache un venin que j’esquive in extremis en hurlant tandis qu’il continue de tirer.
Oh mon Dieu c’était du venin ou de l’acide ???
-Cela vous dirait de faire un peu attention à ceux qui sont derrière vous ?? En l’occurrence, ici, moi ! Cette chose a failli me toucher !! Je m’écris à nouveau de désespoir.
Il ne prend pas le temps de répondre, il a l’air trop préoccupé. Je retiens un sanglot. Il est aussi loquace que le descriptif du fascicule de jeu à ce que je vois !

Un serpent apparaît soudain derrière, juste à deux mètres de distance, « LÀ ! » mais Vincent ne se retourne même pas et tire en arrière en passant son bras du côté gauche, et en m’évitant de seulement quelques centimètres. La balle arrive juste entre les deux yeux de la bête. Je m’arrête net, croisant mes bras sur ma tête crispée, ce qui l’oblige à faire de même. Il se retourne et me permet en me redressant de lui envoyer le regard le plus venimeux de mon meilleur cru.
-Êtes-vous idiot ? Ou complètement dément ! VOUS AVEZ FAILLI ME TUER ! Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, JE SUIS DÉJÀ EN DANGER DE MORT alors d’en RAJOUTER !!! je m’exclame à bout de souffle d’une voix stridente.
-Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, j’essaie plutôt de sauver votre vie, répond-il sombrement entre ses dents.
-Et bien ce n’est pas ce que j’ai constaté, figurez-vous - (Puis plus fort :) cette balle a failli me toucher !!
Son visage se durcit mais il garde son calme.
-Écoutez, cette discussion est sans doute des plus intéressantes, dit-il, mais présentement nous avons mieux à faire. Il est évident que vous n’êtes pas à votre avantage.

Vincent se remet à courir, m’entraînant de force avec lui, s’arrête en slalomant et j’essaye tant bien que mal de le suivre, même si je me heurte souvent à son dos. Malgré mon irritation, je sens mon tempérament poindre le bout de son nez.
Le dernier serpent arrive au sol en avançant dangereusement dans notre direction, rapidement.
-Comment cela, pas à mon avantage - je suis née comme cela ! Et je suis arrivée ici comme cela mais pas de mon fait ! Suivez un conseil et cessez immédiatement ce que vous faites ! Il est évident que vous allez me tuer par inadvertance ! Vous vous permettez d’être sarcastique mais sachez que cette situation n’a rien de drôle pour moi ! Et moi qui vous croyais compétent !
-Vous tuer par - Quel âge avez-vous, bon sang ? (Il lâche un bref soupir irrité, les yeux partout et l’esprit occupé.) N’est-ce pas également évident que nous pourrions reprendre cette conversation plus tard ? réplique-t-il, complètement distrait.
-Bien sûr…, je réponds mielleusement, si vous n’étiez pas en train d’en finir avec moi !

Vincent saute…vers le plafond ! « Uhoooo ! » Mais qu’est-ce qu’il fait ??? Il s’accroche à la verticale au mur à l’aide de sa greffe qu’il plante profondément dans la roche pendant qu’il tire de l’autre main. Je me raccroche in extremis, complètement décontenancée mes bras autour de sa taille et le visage -
-Vous croyez que c’est le moment de se la jouer Spiderman ??? je hurle avant de regarder la distance qui nous sépare du sol. Brillante idée, vraiment !
Et je n’aime pas la façon dont mes sanglots de peur et de panique transparaissent dans ma voix pendant que j’essaie de ne pas penser au cocasse de mon positionnement.
-Le chargeur ! argue-t-il.
-Le chargeur ? je répète, paniquée.
Sa patience commence Ă  lui manquer :
-Êtes-vous sourde ? dit-il sans réelle animosité mais ses mots me tranchent. Donnez-moi un chargeur !
-Je - ! Et vous stupide ?! Ai-je l’air en position de vous donner quoi que ce soit ?!
Il prend le temps de souffler. Il regarde ailleurs un instant en pinçant les lèvres, l’air empressé mais toujours assez composé malgré nos circonstances face à mon air indigné. Je me fiche de la bienséance maintenant tout de suite ! Je suis en danger de mort ! Et ce sous-produit de Square Enix me tourne en ridicule, je peux à peine soutenir mon poids et je ne parle même pas de la vue ! N’étais-je pas dans une situation déjà assez critique ???

Il plie les jambes, le bout de ses doigts qui maintiennent toujours son arme tirant mes vêtements vers le haut, et ma jambe gauche vient se poser en travers de ses cuisses alors que mon pied droit se pose sur son pied gauche à lui. J’ai enfin un appui, mais je ne suis pas soulagée pour autant.
Furibonde, je me mets donc à chercher le chargeur du regard frénétiquement, pendant qu’il continue de vider ses réserves. Bon sang, qu’est-ce qui se passe ? Comment en suis-je arrivée à devoir fouiller ainsi le corps d’un homme…plutôt mûr et…bien bâti et…ciel que dirait ma gouvernante !
J’ai comme une envie de m’évanouir, tant je rougis…Mais le bruit des tirs réveillerait un mort !
-Bon sang - Allez-y mollo ! Comment voulez-vous que je me concentre avec ce vacarme ? Je croyais que nous Ă©tions Ă  court ?
Il soulève soudain ses jambes contre lui, me coinçant contre son corps alors que le serpent manque de fermer sa mâchoire sur nos membres.
-Contentez-vous de me donner un chargeur ! répète-t-il empressé.
-Ah, en voilĂ  un !
Hourrah ! Ma main fuse littéralement sur un chargeur pendu à sa ceinture et le pointe sous son nez avec un grand sourire expectatif, la respiration rapide.

Mais toute clémence a quitté Monsieur Dépressif :
-Et c’est moi qui suis stupide ? Ai-je l’air en position de recharger mon arme ? Rendez-vous un peu utile ! Il continue de presser, son calme semblant se perdre avec les minutes.
Je lâche un son indigné.
-C’est ce que je disais ! C’est vous qui nous avez mis là ! Vous êtes stupide, incompétent, et vous faîtes preuve d’un grand manque d’imagination après notre situation en plus de reprendre mes dires ! Je réponds vertement.
Qu’il aille au diable ! Il faut qu’il tue ce serpent ! Je le rosserai après !
Je tente de comprendre du regard le mécanisme de son arme en lâchant un soupir frustré et énervé. Au moment où je m’apprête à déclencher un mécanisme qui me semble avoir un rapport avec le chargeur, ledit objet m’échappe des mains et le « doux » bruit sec de son enveloppe atteint invariablement les oreilles de notre cher Valentine accroché comme un singe au plafond.
Il a un air interdit.
-Vous l’avez fait exprès.

Vincent retient sa respiration semble-t-il, et les yeux fixés sur son objectif, finit par tirer sa dernière balle dans la gueule béante du troisième serpent qui s’apprêtait à nous déloger dans la seconde. La bête retombe aussitôt au sol, la balle ayant probablement atterri au fond de sa gorge.

(Music : It’s difficult to stand on both feet de Final Fantasy VII Remastered Version ou Shinra Creed de FF7 Remake)

Après une pause de réalisation il retire sa greffe du plafond et nous laisse tomber, me faisant à nouveau hurler après ce bref répit. Il touche en premier le sol et me rattrape comme une jeune fille, une main au niveau des genoux pour soutenir les jambes et la main droite agrippée à mon épaule, dont le bras soutient la majorité du poids dans mon dos.
Je suis crispée et ébouriffée, peinant à croire tout qu’il vient de se passer rêve ou pas. C’est trop d’émotions pour moi en si peu de temps ! Cependant il me rejette bien vite sur mes pieds en me fixant d’un regard orageux. Je redresse mes vêtements et hausse le menton dignement.
Je me contente de passer son irritation apparente sous silence en ramassant son chargeur et en le lui tendant, plutôt remontée moi aussi. Il me l’arrache prestement des mains, en continuant de me tuer du regard.
-Puis-je savoir par quel malheur vous êtes arrivée ici, ce qui m’a contraint à vous rencontrer et vous sauver la vie, envers et contre tout ? lâche-t-il d’une voix sombre qui rajoute à son air intimidant.
-Et bien figurez-vous que si je le savais, j’aurais moi-même fait en sorte d’esquiver cette rencontre avec vous, et avec ces monstres, par la même occasion. Je croyais Vincent Valentine intelligent, mais il est évident que nous avons tous été bernés par son soi-disant « charisme ».
-Vous continuez à insulter mes capacités intellectuelles, mais il semblerait que vous battiez tous les records en matière de stupidité pour avoir laissé tomber ce chargeur. Il a bien failli représenter notre seule chance de survie ! il fait en perdant de plus en plus de sa placidité.
-La maladresse n’est pas synonyme d’imbécilité que je sache ! Ce qui n’est pas votre cas, puisque votre stupidité est sans nul doute la terrible cause de votre grande incompétence - je suppose qu’on ne peut vraiment pas tout avoir chez un homme ! je ne me démonte pas.

Il serre les dents et les poings, son cuir crissant audiblement. Je me tends, mais carre les épaules. Heureusement il se contente de me foudroyer du regard, les sourcils froncés et des lèvres charnues pincées en une ligne compressée, comme s’il se retenait avec les morceaux éparpillés de sa personne normalement si composée d’après mes souvenirs.
Finalement, il tourne les talons sans rien dire, faisant virevolter sa cape contre mon visage (« Hé ! »), avant de s’en aller d’un pas rapide, me laissant là.
Je soupire d’exaspération.
-Et maintenant vous comptez me laisser là. Belle preuve de maturité !
-Puisque d’après vous j’essaie de vous tuer plutôt que de vous sauver, peu m’importe, réplique-t-il froidement coupant comme un rasoir.
-Évidemment ! D’ailleurs en partant, vous ne faîtes que confirmer ce que je dis !
Il se fige. Prend une grande inspiration. Et se retourne brusquement.
-Si jamais j’entends encore, ne serait-ce qu’une seule, de vos remarques désobligeantes, je vous laisse croupir ici, jeune fille ou pas.
Je fais la moue mais le suis sans faire d’histoire, dardant sur son dos mon regard furibond. Je n’ai pas le choix, après tout. Quelle déception ! Moi qui avais toujours admiré Vincent Valentine et son histoire tragique. De plus, on ne peut pas dire que la version HD l’ait grandement amoché. Il est à tomber par terre. Quel gâchis ! Pas étonnant qu’il soit encore célibataire !
Je le suis sans broncher dans les dédales de la grotte, puisqu’il semblerait que nous nous ignorions mutuellement, l’entente semble cordiale. Jusqu’au moment de grimper sur l’espèce de végétal pour arriver à la sortie. Ce qui va une fois de plus me ridiculiser.

Il monte et arrive à un étage plus haut en un instant, simplement en tirant sur sa main gauche, bien accrochée à une partie qui a l’air fiable. Je m’approche, en chancelant légèrement comme je le fais depuis un moment et je m’appuie à cette chose. Je suis épuisée. Je n’avais pas marché aussi longtemps depuis…je ne me souviens même pas avoir marché plus de quelques minutes.
Vincent continue de m’observer, mais finit par perdre patience :
-Qu’attendez-vous ? me demande-t-il sèchement, le visage placide.
-Je…cherche un appui, oui c’est cela, un appui, parce que j’ai le vertige…
-…
Bravo, Gigie, t’as pas trouvé mieux ? Parce que là c’est de pire en pire. Le vertige…je vous jure des fois…Même si c’est vrai bon sang…
Je m’accroche à une espèce de liane, en espérant tirer pour grimper avec mes bras, tout mon poids…Gnnnnnn ! Okay. Bon. Cela ne va pas le faire. Je n’ai plus aucune force.
Il continue de m’observer, indifférent à mon dilemme, les bras croisés comme si je n’étais…qu’une moins que rien…Oh alors maintenant on ne lève plus le doigt pour me sauver hein ??
Sale… ! Sale… ! Je fulmine, respirant fort. Un jour je me vengerai Vincent. Un jour. Mais pour l’heure...Je…je dois prendre le peu de dignité qui me reste et…
-Pourriez-vous, je vous prie, observer mon désarroi ! je lui jette, excédée.
-D’où viens-tu ? me demande-t-il en me scrutant d’un regard de plus en plus pesant.
-…
Je lève les yeux au ciel, puis mes mains, désemparée et ennuyée au plus haut point.
Tu espères que je te dise que je viens d’un autre monde barjo où la société et tout le reste est le résultat de la Shinra multiplié par dix, que je suis venue en imaginant ce foutu marais en regardant la vitre d’un lycée de riches ???
En fait crois-moi gueule d’ange, tu ne veux pas savoir. Mon monde n’a pas grand-chose d’intéressant quand on est coincé dans une bulle.

Ayant fini de dodeliner de la tête, débordant d’énervement, je finis par lui envoyer mon regard blasé teinté de courroux.
Il patiente, je croise les bras, le froid pénétrant encore plus qu’avant avec le manque de mouvement. Je sursaute quand il bouge, le regardant avec surprise.
-Tu veux que je t’aide oui ou non ? me demande-t-il après avoir jeté sa main droite sous mon nez.
Je roule encore des yeux. Enfin ! Je prends donc sa main après une courte hésitation. J’espère qu’il ne va pas me lâcher exprès, parce que là, je grimpe en trois quarts de tour et je l’assomme... Il serre un peu ma main que je sens craquer sous la pression et me soulève d’un seul mouvement de son bras vers le haut.
Le monde commence à se distordre, et ma notion du temps avec. Je me sens comme flotter à ce moment. Une fois le sol sous mes pieds je m’empresse de remettre de la distance. Il continue de me détailler du regard, de plus en plus circonspect.
-Que s’est-il passé ? Comment es-tu arrivée ici ? Aurais-tu tenté la traversée du marais ? Es-tu vraiment seule ?
Je soupire. ArrĂŞte je te dis, tu ne comprendrais pas.
-Je ne vous permets pas de vous adresser à moi si familièrement. Avons-nous élevé les cochons ensemble ?
Un grognement mélangé à un soupir des plus irrités se relâche des tréfonds de son torse pour devenir menaçant si l’on ajoutait à cela son regard rouge sanguinaire. Il me surplombait d’une bonne vingtaine de centimètres au bas mot. Je me raplatis sur moi-même à cette découverte.

Il tourne vivement les talons et encore une fois j’essuie avec un air blasé sa cape au visage heurtant mon corps. Je cligne des yeux, remettant une mèche de cheveux en place après avoir soufflé.
« Aïe. » Je me permets de signaler.
Mais le monde continue de tanguer et perdre de son sens alors que je le vois s’éloigner, me sommant de bouger mes pieds et le rejoindre. J’y pense, mes médicaments. Cela va faire, deux jours…trois jours que je ne les ai pas pris ? La cause de ma faiblesse ? Non, ça ne se peut pas. Pas autant.
Bon sang qu’est-ce qu’il m’arrive depuis tout à l’heure ?
Je titube plus que je ne marche vers les rayons. Juste après avoir passé la sortie, je suis éblouie par la lumière du soleil après l’obscurité de la grotte. Mes jambes se mettent à trembler, prise d’une migraine foudroyante, appuyée contre la falaise, la tête entre mes mains.
J’ai un sentiment de trop et de froid. Tout est de trop. Je me sens m’effondrer, à la vue de paysages troubles. Je ne vois que brièvement une ombre rouge emplir ma vue imprécise et puis -