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Final Fantasy

image thème

Angie, episode Geostigma

Darkangel Guard

Résumé : Je n\'étais qu\'une gosse de riche sans importance, et du jour au lendemain, je me retrouve projetée sans défense sur Gaïa, sauvée in extremis par cet énergumène énervant qu\'est Vincent Valentine. Outre le fait que j\'ignore la raison de ma présence ici, Geostigma a envahi la planète et possédé les monstres, et quelque chose me dit que je vais devoir y faire quelque chose...quand il est évident que je ne sais rien faire. Je ne maîtrise pas mes pouvoirs, et je vais *probablement* mourir avant d\'y arriver, je le dis. \"Je te protégerai.\" dit Vincent...mais la vérité est qu\'on ne se supporte pas. Dystopie.Post Advent Children. VincentxOC

Disclaimer : L\'univers de Final Fantasy appartient de droit Ă  Square Enix Corporation.

Hey hey hey ! Chose promise chose dûe, je poste le chapitre le jour des Lucky 7 un mois après son prédécesseur et je continue à jouir de mon temps libre :D ! J’espère que vous ça va, que les exams se sont bien passés et/ou finis. Protégez-vous bien surtout. Je n’ai pas le droit de sortir mais les seules fois où j’ai été obligée j’ai vu beaucoup de cons qui mettaient pas leur masque ou qui ne respectaient pas les consignes. Pire encore, j’ai vu des gens se taper dessus pour un postillon. Le monde se barre en couille les gens et je dois avouer, des fois ça me déprime de voir que j’écris dans le même type d’atmosphère sur Angie bien que c’était déjà prévu il y a dix ans. Je ne pensais vraiment pas avoir raison un jour et j’en suis très déçue. Donc, ne soyez pas cons, et si ce n’est pas pour vous, faites-le pour les autres. Personnellement j’ai des personnes fragiles dans mon entourage et je suis moi-même à risque. Donc c’est important, les personnes concernées ne sont pas que des inconnus ^^. Sur ce, prenez soin de vous et je vous aime très fort ! Merci à Full1 pour son formidable travail :D.

Chapitre 18 :: Différents

Angie (music : Music effect de FFVII Advent Children Complete)

L’image est brouillée. Je me sens tourner, le froissement des draps. Je me sens replonger. Je vois une grande main blanche, une silhouette floue aux longs cheveux clairs. « Vladimir. » La voix est blafarde, comme étouffée. « Si tu fais cela, il n’y a pas de retour en arrière possible. » Père, ses cheveux noirs. Si grand. « Je sais ce que je fais. Je veux retrouver ma fille. »
La main s’approche. Elle rapetisse. Derrière une silhouette encapuchonnée de noir. Un œil brillant, turquoise tirant vers le bleu, bordé de longs cils blonds. Je suis la direction qu’elle pointe. Je me sens inspirer de l’air. La main tend vers une image de moi, sur le rempart, faisant les cent pas dans ma robe blanche aux fleurs bleues…un portail apparaît. Je sens ma commissure se soulever quand je vois la jeune fille le traverser, au loin, sous la capuche.

J’inspire à nouveau, comme si je sortais de l’eau, et Elfé m’observe, penchée au-dessus de moi. Peu à peu, ma vision se précise, et ma chambre m’apparaît.
-Angie ? appelle sa voix claire.
Ma respiration est rapide. Comme si mes poumons s’étaient vidés toute la nuit.
-Elfé.
Elle sourit, mais elle est inquiète.
-Pardon, Felicia.
-Je te l’ai dit, ce n’est pas grave. Tu peux m’appeler Elfé.
Je me relève assise avec son aide et elle me tend rapidement un verre d’eau. Je le bois d’une traite. Je me sens sèche, froide, vide. L’air ne rentre pas.
-Je suis désolée d’avoir été si brusque, mais tu avais l’air…de cauchemarder.
-Non, c’est normal…
-Qu’est-ce que tu ressens ?
Je me sens…comme après une vision. Mais je dormais, alors…Bon sang, je ne sais jamais quoi penser. Je ne sais jamais ce qui est important, réel ou pas, ce qui mérite d’être rapporté ou pas. Mon cœur s’est-il arrêté à nouveau ?
-Dois-je appeler Vincent ?
-Non ! Non…(Soupir fatigué). Bon sang, quelle heure est-il.
Vincent se fait déjà un sang d’encre et j’ai toutes les peines du monde à lui faire vivre un rythme normal. Le pauvre ne mérite pas ça.
-Seulement 7h00 et quelques. Tu devrais te remettre à te reposer aujourd’hui. Tu n’as pas l’air bien. Je sais que l’entraînement est important mais tu progresses bien. Accorde-toi du temps. C’est tout aussi important.

J’expire. Fermant les yeux. Je ne sais pas quoi penser de ce que j’ai vu, ressenti. La présence que j’ai vue. Toutes, elles m’ont semblé familières. J’ai du mal à me rappeler tous les détails exacts…mais la dernière personne apparaissait beaucoup plus clairement. Comment savoir si c’était un rêve ou une vision ? Est-ce que par hasard…je ne serais pas la seule ? Aerith…
-Très bien.
J’avais fait une promesse à Vincent.
-Puis-je emprunter ton PHS s’il te plait ?
Je ne veux plus qu’il s’inquiète autant à mon sujet. Je veux être digne de sa confiance. Je veux qu’il aille mieux. Que tout le monde aille mieux. Et son avis est important. Comme Elfé, il a un bon regard sur les choses.
Son visage se détend, l’air plus rassuré. J’ouvre le clapet, appuie sur le raccourci, et je remarque que même sans ça je connais étrangement son identité par cœur, après seulement deux coups d’œil. Enfin, cela peut toujours servir.
-AllĂ´ ?
Sa voix est un peu paniquée, mais surtout, elle est incroyable au téléphone…Aussitôt, mon cœur recommence à accélérer. Je déglutis avant de parler.
-V-Vincent.

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(Music : Main Theme de FFVII Advent Children Complete piano version)

Je replace bien les doigts de Vincent à ma droite au bon endroit, avant de hocher la tête. Sa main est belle, ses doigts longs et fins sans son gant. Vincent joue parfaitement bien de mémoire, mais il a encore du mal à savoir où placer ses doigts pour commencer la mélodie, comme si la séquence de touches à appuyer ne dépendait que de son point de départ. Probablement un moyen mémo-technique étant donné qu’il n’a que très peu touché un piano de sa vie.
-Toujours aucune autre vision ?
Il commence maladroitement les premières notes, les premiers accords, il me regarde, demandant mon approbation, alors je lui souris avec encouragement avant de l’accompagner de la main gauche. Nos mains plus ou moins de synchronisées, mais rien de vraiment agréable ou parfait à entendre. Mais ça m’est agréable à moi.
-Non, je réponds distraitement.
Il appuie légèrement trop fort, les liaisons sont trop saccadées par rapport aux miennes, ses accords trop brusques mais les intentions sont pleines de sincérité. Il fait de son mieux, son regard concentré sur les touches, son pied appuyant trop longtemps sur la pédale d’expression servant à rallonger les notes.
-Tu as une mémoire incroyable. Tu ferais un merveilleux musicien.
-…Sans main gauche… ?

Il enlève sa main droite et sans laisser de silence je reprends sa position, mon pied sur la pédale et reprends la mélodie là où il l’a laissée, montrant où et comment appuyer. Poursuivant distraitement, changeant un peu les accords sans réfléchir, appréciant ce moment simple partagé ensemble, poursuivant la conversation.
-Tu serais étonné de voir que beaucoup de gens sur Terre poursuivent des passions malgré d’énormes handicaps. Je maintiens ce que j’ai dit.
J’hausse les sourcils en lui jetant un coup d’œil, continuant d’appuyer pendant qu’il observe la suite de la mélodie avec attention sur le clavier.
-Et puis…au pire, tu ferais un merveilleux guitariste ou harpiste. Ta greffe serait parfaite pour une folk aux cordes acérées. Bien sûr, il faudrait que tu apprennes à jouer en gaucher.
-…Hm. Ce serait compliqué. J’ai appris à faire beaucoup de choses en n’utilisant que ma main droite.
Je souris.
-J’ai remarqué. Mais la musique, j’ai appris, est comme le combat. Tu joues ce que tu veux, avec ce que tu peux.
Je lève les yeux vers lui.
-Et au pire, je jouerai la main gauche pour toi quand tu veux.
Je ris légèrement quand il sourit brièvement, discrètement derrière son col. Je ne me demande pas comment nous en sommes arrivés là. J’aime juste que mes efforts pour me sociabiliser aient fini par payer. Je ne remplacerais ces sessions au piano avec lui pour rien au monde.

J’aime sentir sa présence à mes côtés, son Énergie mise à part. Son odeur de caramel chaud, de cuir et de métal froid. Une pointe de masculinité, le son de sa respiration. Ses épaules larges qui prennent avec agacement toute la place sur le siège de piano. Sa chaleur.
Je ne sais pas si on pouvait parler de complicité. Je ne sais pas exactement où on en était. Toujours est-il que mes moments avec Vincent étaient mes préférés. Je ne sais pas comment ils viennent, et si fréquemment. Il est celui avec qui je passe le plus de temps, parle du plus de choses. Il est celui qui écoute sans juger, celui à qui je transmets mes doutes, avec qui j’en suis venue à partager le plus de moi parce que je sais que je ne crains rien. Sa présence m’apaise et me rassure, plus souvent qu’elle ne me panique à quelques moments de proximité ou de tension incongrues.
Et j’ai réalisé qu’il est devenu mon meilleur ami.

Tant de choses nous séparent, et pourtant, il me comprend comme personne. Quand il me regarde, c’est comme s’il savait à quoi je pensais. Il m’observe, quand je parle, c’est comme s’il apprenait à me lire, retenir mes expressions. Il me questionne quand je soupire. Me regarde attentivement quand je touche mes cheveux, pince mon oreille nerveusement, le regard rouge ténu.
Les autres m’ont dit qu’il ne parle jamais autant qu’avec moi. Avec eux, c’est à peine s’il leur adresse la parole, et aligne trois mots. Avec moi il parle littérature. Poème, philosophie, stratégie. Il partage son avis sur les histoires de mon monde que je lui raconte. Il aime Nobuo Uematsu et Joe Hisaishi, Ravel et Debussy. Il préfère Batman et Doctor Strange. Nier et L. Aragorn et Arwen. Et ça me va.
-Tu ne penses toujours pas qu’il s’agit d’un sbire de Séphiroth ?
-Non…
Je lui jette un regard brièvement.
-Je pense sincèrement que la personne que je me suis vue incarner dans mon rêve est notre inconnu de Utai. Il est blond, les yeux Lifestream. Je suis sûre que c’est avec lui que Yuffie m’a confondue. Il m’a montré la téléportation. Je ne sais pas s’il est de notre côté, mais c’est un Cetra. Il m’est définitivement familier.
-Quelqu’un que tu aurais connu plus jeune ?
-Si seulement je m’en souvenais, je soupire.
« Ça ne tiendra pas. Tu devras revenir. Eviter les expositions. »
-…Les sbires ont les yeux turquoises également, fait-il remarquer.
-Mais des yeux de chats. Et les cheveux argentés.
-Argentés ? répète-t-il, tournant mon terme en dérision.
-Quoi ?
Je ris, même si je sens sa moquerie. Elle est bénigne.
-Ne t’en fais pas, je préfère le brun, j’affirme. Noir comme la nuit, dis-je en imitant la voix grave de Batman.
Et je me fustige aussitôt pour cet aveu. Mon cœur s’accélère, et son expression redevient lointaine et sérieuse. J’ai brisé le rythme de la conversation. Pourquoi faut-il que je fasse toujours ça. Il ne m’a rien demandé. Mes doigts tremblent sur les touches. Nous passons un bon moment et…je ne peux pas m’empêcher de dire ce que je pense. Ou combien je le trouve beau. Régulièrement. Même lui a commencé à trouver ça bizarre.
Et quand les choses dérapent, il les ramène à quelque chose de plus mondain, très habilement.

Je jette un coup d’œil dans son dos, ayant trouvé un changement de sujet.
-Hmph. Tu as même les cheveux plus longs que moi, je n’y crois pas.
-Non, assure-t-il.
-Si si, je t’assure.
Je suis déjà d’éducation toujours le dos bien droit, alors je relève ma nuque, collant mon flanc au sien pour comparer nos longueurs, comme deux copines. Les gens ne le savent pas, mais Vincent est de ceux avec qui on pouvait tout aborder avec une maturité étonnante. Et je le taquine beaucoup à ce sujet, mais il n’éprouve jamais le besoin d’affirmer sa virilité. Il est, c’est tout.
Je touche brièvement la pointe de son épaisse chevelure sur son torse, quittant une seconde le piano. Aucune fourche, hm.
-Ils sont bien. Est-ce que tes cheveux poussent vite ? Les miens sont un véritable calvaire. Ils sont fins. Il m’a fallu une éternité pour obtenir cette longueur.
-Je n’y songe pas, admet-il d’un ton tranquille en touchant pensivement la même mèche.
-Les bons gênes, je plaisante le faisant rire à notre private joke. Les miens se sont remis à incroyablement pousser depuis que je suis ici. Ils ont même changé de texture ! Je pense que c’est la preuve que je suis mieux. Avant, j’avais tout le temps des problèmes de santé…J’étais sous médicaments, carencée.
Je passe distraitement des doigts sur le côté de ma chevelure, rencontrant seulement un ou deux nœuds avant de les reposer sur le clavier. Beaucoup plus doux qu’avant. Plus épais. Quand je prenais le soleil avant l’entraînement, ils étaient même d’un doré éclatant que j’avais rêvé d’avoir toute ma vie. Je devais aller chez le coiffeur pour avoir cet éclat seulement deux semaines pour une soirée mondaine.
-J’avais cru remarquer, répond-il d’un ton conversationnel.
Jusqu’à ce que sa main droite fasse doucement glisser la même mèche sur son index, dans le creux de sa paume. Je croise ses yeux, mes doigts appuyant plusieurs fois sur les mauvaises touches, songeant à grimacer, jusqu’à ce que je voie ses longs cils, comme des ailes d’oiseau, se relever lentement, très lentement sur ses yeux rubis, mon cœur s’arrêtant…

(Music : Main Theme de FFVII Advent Children Complete)

J’entends le cri du Léviathan, une silhouette élancée encapuchonnée se soulever avec la tête du monstre, surplombant Costa del Sol et ses toits rouges et rosés. Un rire, comme un tintement féminin amusé et impatient, moqueur, parvient à mes oreilles alors qu’elle fait un pas sur la nageoire faciale.

-…lina ! Angie !
Je reprends une grande goulée d’air, me relevant subitement alors que Vincent me tient dans ses bras, la tête penchée en arrière. Je pose une main sur mon front, une migraine grandissant, la gorge sèche alors qu’il prend doucement ma tête en coupe, sa main presque sur ma nuque. C’est à chaque fois plus difficile, mon cœur plus douloureux. Il faut absolument que je me renseigne…les Cetras, leurs visions…
-…Bon sang, je ne m’y ferai jamais, je lance la voix sourde.
-Que s’est-il passé ? Qu’as-tu vu ?
Je peine encore Ă  reprendre ma respiration.
-Regarde-moi. Comment te sens-tu.
Il pose sa main sur mon visage, son pouce sur ma pommette, juste en dessous de mon œil, attirant mon regard au sien. Il est inquiet, et il m’observe avec attention sans que son bras gauche ne desserre son étreinte. Je remarque distraitement que je ne suis pas du tout habituée à sentir sa main sans son gant.
-Tes yeux s’illuminent légèrement quand tu as une vision. Comme si ta rétine devenait un miroir.
-Glam, je lâche d’un ton plat.

Je prends doucement son poignet pendant qu’il prend mon visage en coupe.
-Ça va passer. Vincent. J’ai vu le sbire de Séphiroth. Ou plutôt…la sbire ?
Il fronce les sourcils, me lâchant peu à peu.
-C’est une femme. Elle se tenait sur Léviathan.
Mon cœur ne ralentit pas. Je continue à avoir cette angoisse, cette même anticipation nerveuse que j’avais eu avant la bataille de la dernière fois contre l’invocation. Je me relève précipitamment, chancelante, faisant bondir Vincent du siège, qui remet son gant.
-Il faut qu’on aille voir !
Je vide une bouteille d’eau sur le chemin, contente d’être en débardeur noir, short en jean et baskets aujourd’hui, pendant que Vincent passe des coups de fil et m’accompagne sur le pont. Seigneur, je n’avais pas vu la lumière du jour depuis très longtemps, du moins ailleurs que par une fenêtre. Aussitôt, l’air chaud, salin et moite, le bruit des vagues, les exclamations des gens et des oiseaux m’assaillent.
Je sens un effet d’apesanteur quand je sens les hélices du vaisseau s’activer et se soulever de la surface de l’eau.

-Angie.
Je me tire à la contemplation de Costa et Felicia dans le bateau à moteur l’emmenant vers nous, main sur la rambarde.
-Tu ne devrais pas rester ici.
-Tu ne peux pas me demander de rester sans rien faire après tout ça.
-Tu n’es pas prête, rappelle-t-il d’un ton sans appel.
-…Mais je suis plus forte. Je peux rester à distance, lancer des sorts. Je t’en prie…
Je ne veux pas qu’il vous arrive quoi que ce soit.
-Quels qu’ils soient, ces inconnus veulent te tuer, Angelina. Tu sais que nous ne pouvons laisser faire ça. Aussi longtemps que possible, tu dois rester hors du champ de bataille. Un jour, tu pourras. Mais pas aujourd’hui.
-Si je ne suis pas prête à temps. Si vous mourrez avant parce que je ne vous ai pas aidés…Je n’aurai jamais votre niveau en si peu de temps. Je pourrais ne jamais avoir plus de temps !
-Mais tant que c’est possible, nous devrions faire ainsi. Tu nous as prévenus. Tu fais déjà tout ce que tu peux. Laisse-nous faire. Fais-nous confiance. (Il prend mon bras.) Il n’arrivera rien. Je t’ai promis. Mais nous devons encore te protéger. Un peu de patience, Angelina. Ton baptême du feu risque d’arriver très vite sans qu’on ne le veuille, c’est certain.
Je pose ma main sur la sienne, l’anxiété tiraillant mes entrailles. Mais je me résigne, les lèvres pincées. Je sais qu’il a raison. Que ce n’est pas parce qu’il n’a pas confiance en moi. Qu’il me trouve nulle ou quoi. Je n’ai juste pas le niveau, c’est un fait. Et j’ai appris à comprendre comment il pensait, et il ne pensait qu’à bien. Vincent ne pense qu’à mon bien. Mais ça ne m’empêche pas d’être frustrée.

-Très bien. Promets-moi juste de faire attention à vous.
Je vois les vagues se soulever, augmenter, se gonfler. Un éclair de lumière, comme un éclat de lune furtif glisse sous l’eau, qui prend soudain un volume incroyable, faisant crier des gens quittant la plage pour se réfugier plus à l’intérieur. Mes pulsations s’accélèrent. Le visage de Tseng se rappelle à moi, un éclair de douleur me traversant l’esprit. Ce n’est pas comme si j’étais impatiente de me battre…
-Ce sera fait, assure-t-il, me tirant de mon angoisse.
Je soupire par le nez. Le regardant de haut en bas, me demandant s’il est complètement équipé.
-Il faudrait quand même penser à récupérer cette satanée matéria d’invocation.
Ses lèvres s’étirent légèrement, et s’apprêtent à répliquer quand-
-Me voilà ! lance Elfé en sautant sur le pont, une main sur la garde.
Vincent et elle échangent un hochement de tête, avant qu’il ne me lance un dernier regard.
-Rentrez à l’intérieur, et faites attention à vous.
Je pince les lèvres. Felicia m’entraîne à l’intérieur pendant qu’il me regarde, le monstre sortant de l’eau en poussant son cri habituel, perçant nos tympans. Nos mains se séparent, nos visages reflétant notre inquiétude. Bon sang, tout allait si bien il y a quelques minutes encore. Je n’aime pas qu’on soit séparés. Rien de bien n’en ressort jamais.

(Music : The Triumph de Rwby)

Je me force à regarder devant moi tandis qu’il me suit des yeux quand le sas se referme et que le vaisseau décolle de la surface de l’eau, nous chamboulant un peu. Elle m’entraine dans les couloirs de la main gauche, et je la suis la tête vide, le regard fixé sur la lame de son katana accrochant la lumière. La dernière fois, le sbire ayant infiltré le vaisseau, elle ne baisse pas sa garde pendant qu’elle m’amène à l’armurerie.
Une fois à l’intérieur, elle verrouille la porte derrière nous, un peu empressée mais pleine de sang-froid, ses yeux verts détaillant la pièce pendant que je fouille machinalement la boite à matérias. Je m’équipe rapidement avant de prendre mes armes à feu, les charger et enlever la sécurité.
-…Qu’est-ce que tu fais ? questionne-t-elle en me voyant mettre un Opposition + Voler.
Malheureusement, comme je suis encore faible physiquement, je me rends compte que je ne peux porter qu’un maximum de quatre matérias.
-Elfé ? Approche-toi. Je connais des associations que tu rêverais avoir appris plus tôt.

…

Nous quittons la pièce, prenant soin de verrouiller derrière nous et empruntons le couloir retour d’un pas rapide, essayant de ne pas trop se faire malmener par les mouvements du vaisseau et distraire par le combat faisant rage à travers les vitres rectangulaires à la hauteur de nos visages. Nous prenons un autre couloir à l’angle pour se diriger vers la chambre et me mettre en sécurité quand une silhouette encapuchonnée en sort justement.
Ce n’était pas le Cetra. La forme est féminine. Nous nous figeons, un souffle nerveux nous parcourant toutes les trois, comme un vent glacé, le bruit du métal qui grince la seule chose qui emplit le silence. Elfé me lâche soudainement la main et lance un « Cours. » pendant que nous rebroussons chemin, moi en courant et elle à reculons. « Le cockpit ! ». Je m’élance à pas rapides, un flingue dans la main droite pendant que je me stabilise contre les parois de la gauche et que j’entends les pas précipités de notre ennemi à notre poursuite.
J’entends soudainement le son d’un sort au moment où je sens quelque chose nous atteindre, alors qu’une lumière réfléchissante apparaît telle une sphère autour de nous, un bruit de magie signalant que le Reflet renvoie le sort. Un Brasier engouffre notre attaquante, faisant rugir une explosion violente qui fait vaciller l’aérostat. « Aaaah ! »
Au moins, les autres seront prévenus.

Lorsque la silhouette surgit de la fumée, nous découvrons une fille à la peau mate, le visage à moitié découvert, les vêtements déchirés. Ses yeux turquoises aux pupilles verticales me fixent sans ciller, la mâchoire serrée de ce visage fin aux lèvres pulpeuses montrant sa frustration, encadrées par de longs cheveux argentés jusqu’à ses hanches. Elle est belle et sportive comme Sephiroth, avec des muscles secs et une silhouette élancée, aux courbes féminines et élégantes comme Elfé. Et lorsque je vois ses yeux froids et méthodiques souhaitant ma mort instantanée, je sais à ce moment qu’ils me hanteront longtemps.
« Cours ! » Je m’élance dans le couloir, Elfé sur les talons, mais cela ne dure pas très longtemps. La jeune fille s’élance, et disparaît presque de ma vue. « Oh mon dieu ! »
Elle rattrape Elfé en deux bonds sur les murs et j’entends plus que je ne vois une lame faire un mouvement circulaire pour la faucher dans un éclat de lumière. Mais Felicia bloque sans problème le mouvement avant de la repousser en arrière et élancer son flanc contre l’ennemi pour la pousser au loin, suivi d’un Glacier X bouchant complètement le couloir, déformant la paroi du vaisseau, les pics sortant à l’extérieur, un air déterminé sur le visage.
Elle se rattrape après une vrille, faisant virevolter ce qu’il reste du manteau tel une cape, et juste avant que la glace ne se forme je la vois un pied et une main au sol avant de se relancer de l’autre. « Elle est rapide ! » Je me plains. Je me remets à courir, observant la scène en étirant mon cou pour regarder derrière. Felicia reste expressément en arrière. La glace part en éclat après avoir été fendue en deux et sa forme la traverse rapidement en son milieu, courant près du sol avant de bondir vers nous avec un rire sonore.

Nous arrivons dans un couloir serré. Et c’est la première fois que je le remarque. Quand je pense qu’on était rentrées pour éviter le danger ! Je pointe mon arme et tire sur elle. Elle esquive facilement de front. Elle arrive vite ! L’ennemie décide d’arrêter d’ignorer Felicia qui s’immobilise pour s’élancer vers elle, dégainant à son passage un katana extrêmement long, à vue d’œil je dirais plus que celui de Felicia et moins que Kadaj.
L’inconnue observe une seconde l’arme de Felicia, l’air d’apprécier l’ironie de la situation, un rictus sur le visage. Elfé lui lance un regard sombre. Elles échangent alors soudainement des coups d’épée si rapides et violents que je peine à voir autre chose que des ombres bouger et des étincelles montrant le métal tranché à tous les bords.
Je continue de courir, peinant à garder mon calme, le sang battant furieusement à mes tempes, me rattrapant de justesse quand le vaisseau s’ébroue. £%§*& ! Je vois ce que Vincent voulait dire quand il parlait de ma lenteur maintenant. J’entends un bruissement de tissu « Ah ! » à ma droite et tire plusieurs fois dès que j’aperçois sa silhouette drapée de noir.
Elle esquive facilement d’une vrille en plein air avant de lancer sa lame vers moi. Felicia ne pénètre soudainement dans mon champ de vision pour le bloquer.
-Elle est gauchère !
-Je sais ! Continue d’avancer !
Je me remets aussitôt à courir. Si je n’étais pas sans cesse interrompue, ce couloir se serait fini depuis longtemps ! J’entends mon Reflet s’activer, et une explosion retentit dans mon dos, avant que je n’entende Felicia crier. « Elfé ! » Je me retourne pour voir notre ennemie sortir de la fumée, enjamber Elfé après avoir sorti sa lame de son corps, je ne saurais dire où tant elle bouge rapidement « Comment os- » et couvrir la distance qui nous sépare en deux bonds seulement, m’interrompant.

Je tire tout le long qu’elle me rejoint avant de me retrouver à court. Non ! J’ai oublié de compter mes balles ! Ça s’annonce mal ! Ignorant la possibilité de me retrouver perchée dans le vide ou coincée dans la matière, je la regarde et me téléporte de justesse avant que sa lame ne m’atteigne.
Elle se retourne, étonnée et légèrement essoufflée, et je remarque que je suis moi aussi hors d’haleine. Elle lance à nouveau sa lame vers moi, une fois, deux fois, et je m’éloigne à chaque fois un peu plus loin, portée par le mouvement de ma téléportation, sans cesser de concentrer un sort.
Elle s’arrête alors un instant, décontenancée, l’énervement en toutes lettres sur son beau visage. J’expire, n’ayant jamais bougé aussi vite de ma vie, jetant un œil rapide à mon alliée.
-Vous les Cetras… !
Mes yeux s’agrandissent, de rage, d’étonnement. Le sort de Soin se lance sur mon Reflet qui se réfléchit sur Felicia lorsque je me tourne vers elle qui me dépasse alors rapidement pour repartir à son encontre. Me voilà coincée, le chemin du cockpit se trouvant dans cette direction.
Pendant que je réfléchis, je recharge mon arme, étonnamment ancrée sur mes pieds instinctivement quand le vaisseau penche, alors qu’elles sautent sur les murs du couloir, échangeant des coups d’épée d’une vivacité et brutalité inouïes.
Il faut qu’on passe de l’autre côté !

Felicia refuse de la laisser gagner du terrain, et franchement, elle lui tient tête sans peine. Je recule de quelques pas du combat pour lever mes flingues, « Felicia ! » et profite d’une seconde de ralentissement pour tirer sur elle pendant que Felicia se plaque au mur, concentrant un sort avec sa main gauche.
Elle esquive ou renvoie toutes mes balles, Elfé se protège de son katana de quelques mouvements. Alors je me retrouve à prier de n’en prendre aucune quand je remarque qu’elles ricochent contre la paroi, contrairement aux balles de Vincent, alors que je ferme les yeux rapidement en sentant une balle me frôler, me brûlant la peau. Je soupire de frustration.
Le sort de Felicia se lance et je lâche une exclamation en voyant la vitesse avec laquelle elle lance un Brasier contre la Glace d’un geste dédaigneux de la main droite. Sa magie ressemble à celle de Séphiroth. Vincent avait tellement raison. Je n’ai pas le niveau ! « C’est pas vrai ! » je m’indigne.
Elle se jette à nouveau vers nous et juste avant qu’elle n’atteigne Felicia vers la gauche, je me concentre et tire sur la paroi et la balle ricoche avec satisfaction pour frôler son dos, la faisant s’exclamer de douleur. Elle vrille pour rebondir sur le mur et s’éloigner, sa main sur sa colonne.
Je lui lance un rictus. Comme disait Vincent, je n’étais pas brillante, mais je connaissais les lois de la physique…

-Angie, le cockpit !
-J’essaie !
Leurs lames se rencontrent à nouveau et je profite de ralentissements ou d’ouvertures pour tirer, faisant extrêmement attention à ne jamais approcher mes balles de Felicia qui bouge aussi extrêmement vite. Au bout de quelques secondes d’échanges, la fatigue commence à se faire sentir des deux côtés, d’autant plus du côté de notre ennemie qui se retrouve essoufflée à chaque fois qu’elle pose pied à terre.
La matéria Contre-attaque d’Elfé s’avère efficace, sans oublier Attaque furtive + Bouclier lui permettant d’être résistante aux attaques physiques, et Effet supplémentaire + Poison pour l’empoisonner chaque fois que sa lame l’atteint. Aucun coup mortel n’a encore été porté, mais la vitesse d’Elfé ne faiblit pas.
L’inconnue ralentit un instant de trop, et je tire alors à nouveau sur le mur pour l’atteindre alors que Felicia recule. Elle bloque avec son katana et renvoie la balle droit sur Elfé, je tire pour essayer de l’intercepter mais je suis trop lente, et Elfé finit par être touchée, se pliant alors sur sa jambe droite avec un cri, retenant sa chute en plantant sa lame dans le sol. Elle profite de ce seul relâchement pour la dépasser et s’élancer vers moi en deux bonds.
Alors qu’aucune de mes balles ne l’atteint, au moment où sa lame s’apprête à me transpercer, je décide de rester sur place et tenter le destin pour laisser ma seule combinaison de matéria s’activer. Au moment où sa lame touche ma peau à la poitrine, j’active ma téléportation en même temps que mon association fonctionne, et la matéria Voler m’indique immédiatement où se trouve quoi sur elle.

Sans même une fraction de seconde pour réfléchir, ma main fuse sur la matéria rouge à son avant-bras gauche, et je la sens immédiatement pénétrer mon bras alors que mon corps disparaît. Cependant, je réapparais bien vite, lourde comme du plomb, sa lame me transperçant juste sous la clavicule, m’embrochant au mur de derrière alors qu’elle apparaît en même temps. Bon sang, quelle idiote !
Je crie de douleur en attrapant la lame coupante comme un rasoir. Elle me lance le même rictus. J’ai oublié que tout ce qui était en contact avec moi se téléportait avec moi ! Elfé apparaît soudainement, et la jeune fille esquive son katana sans lâcher son arme avant d’avoir pu récupérer la matéria à mon bras.
Avec une grimace dédaigneuse, elle attrape soudainement son visage et une explosion de volutes noirs nous enveloppe tout d’un coup, faisant hurler Felicia et moi de douleur. Qu’est-ce que c’était que ça ?! Quand je recouvre la vue, je vois son sourire carnassier alors qu’elle se tourne vers moi, Elfé tombant à nos pieds inconsciente. « ELFÉ ! »
Je relève des yeux apeurés sur elle. Je tire à bout portant et elle esquive de justesse en penchant la tête de côté. La balle ricoche sur le mur de derrière et l’atteint de plein fouet dans le dos, elle s’arque de douleur mais ma satisfaction est de courte durée. Elle attrape violemment mon visage « Non ! » et m’enflamme de Lifestream noir avant que je ne puisse disparaître, la douleur si intense que je n’entends que vaguement ma voix s’élever. Je la sens prendre mon flingue avant de me tirer en pleine poitrine. Je ne sens que distraitement sa main pénétrer mon bras, retirer une matéria après l’autre. Sa lame se retire soudainement de mon épaule au milieu de ce tourment, me faisant tressaillir du mur avant de tomber raide au sol.
La vue floue, peinant à avaler de l’air, je vois Cid hurler alors qu’il s’élance vers elle, lance en avant. J’entends le son étouffé de Cerbère retentir alors que des silhouettes colorées bougent. Ma tête tombe sur l’épaule de Felicia, la matéria rouge que j’avais glissée dans ma main aussi, et ma conscience avec elle.

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(Music : Fear de RWBY)

J’ouvre lentement les yeux, des sensations désagréables me reviennent l’une après l’autre. Un cathéter sur le dos de la main, le bruit constant d’une machine à mes côtés, comme une respiration, un bip régulier et espacé. J’essaie de bouger le bras gauche, remarquant que je pouvais à peine le sentir. Mes cils tressaillent avant que mes yeux ne tombent sur mon bras en écharpe contre ma poitrine, une douleur vive à la poitrine et l’épaule.
-Elle se réveille. Prévenez Monsieur Anderson vite ! j’entends une voix féminine clamer.
-Mademoiselle Anderson. Mademoiselle Anderson ! s’exclame une voix que je reconnais aussitôt.
Je cligne plusieurs fois des yeux pour essayer d’effacer les traces de sommeil et recentrer ma vue.
-Madame Sanders, croasse ma voix.
Je suis stone. Littéralement. Je comprends à peine où je suis, ce qu’il s’est passé, ce que je dois faire. Je suis dans une chambre métallique, et non dans un hôpital comme je m’y attendais, mais définitivement un lit et des équipements d’hôpital. Je remarque ses traits fatigués, ses cheveux châtains un peu relâchés dans son chignon, même si sa robe et ses vêtements sont toujours impeccables.
Une infirmière et un médecin m’auscultent un instant, me posant quelques questions et j’y réponds sans jamais mentionner la véritable cause de mon état et ils s’en frustrent sans me le montrer. Ma gouvernante sourit de soulagement en entendant ma voix et prend une seconde ma main droite avant de la relâcher rapidement en sentant le cathéter, me faisant froncer le sourcil, mais ses yeux clairs ne se désemplissent pas de larmes.
-An-

J’entends un sas s’ouvrir et des pas lourds mais rapides se faire entendre, l’interrompant. Je relève légèrement la tête, avant que ma gouvernante n’active quelque chose pour redresser légèrement le dossier du lit confortable, me faisant grimacer.
-Là, ça va aller. Nous sommes là, Mademoiselle Anderson.
Mon père se place au pied du lit, le regard sévère…et surtout furieux, ses yeux gris-verts ne cachant pas l’orage qui séjourne et expire de tout son être, les bras croisés dans son dos bien droit.
-Angelina, dit-il simplement.
Et en un seul mot, je sais combien je vais avoir de gros ennuis.
-Père. Quelle surprise.
Je me surprends Ă  sourire ironiquement.
-Vous ne devinerez jamais ce qui s’est-
-Tais-toi.
Le courage, ou peut-être le grain de folie qui m’a pris à la simple idée de lui parler comme si de rien n’était, d’afficher une mine désinvolte et me cacher derrière mon humour disparut comme un ballon crevé à son ton.

-Je n’ai pas envie d’entendre tes mensonges. Quoi que tu penses savoir, ou vivre, ne sont que des illusions…De toute façon, moi vivant tu ne quitteras plus jamais cet endroit, est-ce bien clair ? Jamais.
Un silence accueille son ordre, me laissant le temps de remarquer ses cernes, ses traits sévères mais tirés, son aura ténébreuse. Jamais il ne m’a paru si fébrile et tempétueux à la fois. « Est-ce bien clair ? ». J’ai toujours détesté cette phrase. Ce sont les mots qu’il a le plus employé à mon égard, et ils ne disent pas vraiment ce qu’ils signifient.
Dans la bouche de mon père, cela veut dire qu’il n’y a aucune place à la discussion. Que ma volonté n’a pas son importance. Je n’ai ma place nulle part.
Il jette un regard autoritaire à ma gouvernante, puis au personnel médical, jusque-là reste figée. Elle s’exécute aussitôt et s’en va d’un pas rigide, me lançant un dernier regard embué et contrit avant de passer les portes coulissantes avec les autres. Quand le sas se referme, et à la façon lente mais lourde avec laquelle il pose les yeux sur moi, je sais que je suis dans de beaux draps.
Je déglutis mais vide mon visage d’expression pour ne montrer aucune faiblesse. Bon sang. Il ne me demande même pas comment je vais.
-Tu n’as pas idée du nombre de troubles que tu causes, et continues de causer, glisse-t-il entre ses dents.
-Je n’étais même pas là, je ne peux m’empêcher de répliquer la gorge serrée.
Comment peut-il m’accuser de quoi que ce soit ? Je n’étais plus là ! Comment ma présence peut-elle encore l’importuner à ce point ?!
-Justement. Tu n’étais pas là. Tu as disparu. (Il prend une inspiration, une expiration frustrée.) Tu as disparu alors que tu n’aurais jamais dû PARTIR ! tonne sa voix, faisant vibrer les murs.

Et je ne peux dire à qui cela était destiné, puisque ses yeux ne s’étaient pas tout à fait centrés sur moi alors que sa façade se brisait l’espace d’une seconde. Mes jambes tremblent, ma respiration devient fébrile. Je déglutis à nouveau, la gorge sèche, le cœur en suspens.
Malgré sa colère débordante, son torse bouge à peine à sa respiration. Mais je vois bien qu’il est hors de lui.
-Tu n’es qu’une menteuse éhontée alors que ne t’ai jamais appris cela !
-Qui sommes-nous, je demande sans détour, la voix faiblarde. D’où venons-nous ? je m’écrie.
Il se passe un long moment pendant lequel il m’observe juste, les dents serrées, la main serrant la rambarde autour de mon lit.
-Tu l’as rencontré, lance-t-il.
-Qui ?
Son visage se durcit de frustration.
-OĂą Ă©tais-tu. Que faisais-tu.
-Pourquoi ne répondez-vous jamais à mes questions ?
-Ce n’est pas TOI qui décides ici, Angelina Anderson ! Est-ce que c’est clair ? Tu réponds à mes questions ! Immédiatement, s’élève à nouveau sa voix, déchirant le grésillement froid de la pièce.
Je peine vraiment à respirer, et du coin de l’œil je vois le graphique de mon rythme cardiaque prendre un rythme affolant. Mes pensées vont à Vincent, et ce qu’il penserait de cette scène. Ou peut-être essaierait-il de faire le médiateur. Mais toujours est-il que sa présence apporterait calme et logique. Au moins à moi. Et il ne se laisserait pas intimider par mon père comme ça. Je vois très bien sa silhouette se prostrer à côté de mon lit, le regard sombre, son visage dans sa cape pour tenter de l’appeler au calme…et peut-être l’autre posée sur le manche de Cerbère dans son étui à sa jambe pour contrebalancer la pression.

-Dépêche-toi de répondre, Angelina.
Je déglutis, l’expiration bruyante même si je la force à travers mon nez le plus calmement possible.
-…J’étais sur Gaïa.
Il se tend. Il a l’air inquiet, mais pas surpris, et j’ai là mon premier indice.
-J’étais sur Gaïa, avec AVALANCHE. J’essaie de m’entraîner pour les aider à sauver la planète, répondis-je.
Et au moment même où ces mots quittent mes lèvres, je sais combien j’ai l’air folle ou ridicule. Mais pire encore, je l’entends lâcher un rictus dédaigneux, et rouler les yeux au ciel, excédé, avant de changer d’appui et hocher la tête vers le bas.
-Vous n’avez pas l’air surpris. N’avez-vous pas l’intention de me traiter de folle ?
-Hmph. Folle de vouloir y aller faire quoi que ce soit, oui. Je constate que rien ne change jamais sur GaĂŻa.
Je me fige de la tête aux pieds. Oh mon Dieu, est-ce que j’entends bien, ou est-ce que les antidouleurs transforment ma réalité.
-Vous êtes allé sur Gaïa ? Non, attendez- Nous venons de Gaïa ! je m’exclame. Nous sommes des Cetras ?! Tout est donc vrai ?
Je pose ces questions, même si au fond de moi je connais déjà la réponse. Il relève les yeux, immuable. Froid comme l’hiver.
-Angelina. Quoi que tu penses pouvoir faire ou changer, tout cela ne sont que des illusions d’adolescentes. Gaïa, est vouée à la destruction.

Je me fige Ă  nouveau, pour une toute autre raison, les yeux agrandis.
-Elle l’a toujours été. C’est écrit.
-Comment pouvez-vous dire ça ?! je m’écrie en perdant mon sang-froid. Il y a encore des milliers de gens sur cette planète, qui ont complètement perdu espoir parce qu’il n’y a plus personne pour combattre Jénovah ! C’était notre travail-
-Tais-toi, immédiatement. Je t’arrête tout de suite, Angelina. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu n’étais pas née. Tout ce que tu sais vient d’une version biaisée vendue à SQUARE ENIX par l’un de nos clairvoyants. Le fait est que Gaïa a fait son temps. Et même si ce n’était pas le cas…
Son regard a l’air de se perdre un instant avant de se reconcentrer sur moi, l’air amer et excédé.
-Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour elle, jusqu’à la prise de pouvoir de Shinra. Ensuite AVALANCHE a rouvert la blessure du Cratère Nord. La matéria Sacré s’est perdue. Tout notre peuple s’est fait décimer ou traiter comme de vulgaires cobayes. Il n’y a plus rien à faire.
-Pas tous ! Je suis persuadée qu’il reste encore au moins l’un d’entre nous, sans me compter. J’ai vu quelqu’un, dans mes visions. Quelqu’un qui m’a aidée à me téléporter, voire peut-être traverser ! Il-…Il était blond, et les yeux turquoises comme moi !
Il hoche la tête négativement pour balayer mes dires.
-J’ai-…J’ai découvert quelques pouvoirs. AVALANCHE font tout ce qu’ils peuvent pour sauver les survivants ! Ils risquent leur vie chaque jour, pour les aider, les protéger ! Et moi aussi ! Les gens sont cloîtrés, empilés comme du bétail les uns sur les autres dans les dernières villes qui restent. Il y a beaucoup à faire. Père-
Il lâche un soupir, hochant la tête les yeux fermés appuyé sur la barre, nullement touché ou concerné.

-Quand je suis arrivée la première fois, j’ai vu un océan de gens morts à perte de vue qui avaient tenté de fuir jusqu’à leur dernier souffle. Comment pouvons-nous les laisser à leur sort ainsi ? Ils sont des milliers ! Nous sommes les seuls à pouvoir repousser Geostigma ! Nous devons faire quelque chose !
Il me lance un regard dédaigneux, suivi d’un rictus.
-Comment ? Penses-tu que nous n’ayons jamais rien fait ?
Je fronce les sourcils.
-Les humains ont causé leur propre perte ! Ils sont vains, creux, et stupides ! Ils sont voués à périr ainsi, peu importe où nous allons- nous ne pouvons rien pour eux.
-Les hu- Mais ils sont exactement comme nous ! Nous vivons exactement de la même façon ! Comment pouvez-vous dire cela !
Mon père serait un…raciste ?! Je tombe littéralement des nues.
-Ah oui ? Surprends-moi. Comment les choses se sont-elles déroulées depuis que tu es arrivée sur Gaïa ? Les choses ont-elles vraiment changé ? Arrives-tu à renverser le cours des choses ? Les humains t’aident-ils vraiment ? Te traitent-ils en déesse ? Te laissent-ils vaquer à ta guise ? Faire ce que tu veux ? Ou est-ce qu’ils t’enferment ? Te mettent sur un lit comme celui-ci, prenant ton sang, faisant des tests, prétendant le meilleur ? T’empêchent de mener à bien ta mission ?
Mes yeux s’écarquillent, réduite au silence par toutes ses suppositions, qui je sais devaient forcément venir de quelque part, peut-être même une véritable expérience passée. Y a-t-il un fond de vérité à ce qu’il dit ? A-t-il eu l’occasion de m’observer par le biais de l’un de ces fameux clairvoyants ? Il y a forcément un lien entre la Terre et Gaïa.
-S’ils te traitent autrement qu’en être supérieur, ils ont déjà perdu.
-Ils me traitent exactement comme je le mérite. Quelqu’un de pourri gâté, qui doit apprendre à voler de ses propres ailes avant de pouvoir prétendre à quoi que ce soit. Et chaque fois que je deviens meilleure, ils me traitent en conséquence. Car sachez que j’ai accompli plus de choses en quelque semaines sur Gaïa que toute une vie sur Terre me le promettait !

Il hausse un sourcil désabusé.
-Oh, vraiment. Que tu le reconnaisses prouve pourtant que je t’ai bien élevée. Que tu sois encore vivante montre que j’ai pris les précautions nécessaires. Et s’ils te traitaient à moitié aussi bien que tu aimes à le prétendre, tu ne serais pas sur ce lit, sur Terre, après avoir frôlé la mort, comme il est de coutume sur Gaïa. Une balle, une épée ? Tu m’as l’air très choyée, dis-moi.
-Vous ne m’avez pas élevé. Aussi énervante qu’elle puisse être, Madame Sanders l’a fait. Vous n’avez pas pris de précaution, vous m’avez traitée aussi bien qu’une machine devant se doter de certaines capacités devant l’adversité et vous obéir au doigt et à l’œil. Vous ne m’avez pas préparée à survivre sur Gaïa, vous m’avez préparée à être votre pantin sur Terre !
Un silence s’installe dans la salle, alors que je le vois déglutir pour la première fois, ses mains revenues dans son dos, son regard coupant comme la glace. Bon sang…je…je n’aurais jamais imaginé lui dire tout ça à la figure un jour, et de cette façon ! Il finit par lâcher un rictus teinté d’un soupir.
-Aussi ignare que je le craignais.
-Ignare ?! J’ai survécu uniquement parce que j’étais bien entourée ! Sans Avalanche je serais morte dès le premier jour ! Ils ont toujours pris soin de moi. Et qui sait combien de temps j’aurais vécu sur Terre. J’ignore ce qu’il en est pour vous, mais mon corps m’a démontré que nous n’étions juste pas faits pour la Terre !
-Tu n’es qu’une ignorante. Crois-tu que ce soit la première fois que cela arrive. Nous avons toujours voyagé. La Terre a toujours été une cousine de notre monde, comme un point d’origine, et les autres mondes de Final Fantasy tel que tu les connais de simples multiples faces au même monde. Nous nous adapterons, et nous endurerons, comme nous l’avons toujours fait.

-Mais pourquoi partir ? Pourquoi quitter Gaïa et la laisser à son sort alors que nous ne sommes adaptés qu’à elle ? je m’écrie. Pourquoi laisser TOUT LE MONDE ?!
-Parce que nous étions en train de disparaître ! s’exclame à nouveau sa voix, rebondissant contre les murs de rage, les yeux brillants. Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Tu n’es qu’une gamine écervelée ! Shinra nous a pourchassés jusqu’au dernier parce qu’ils nous craignaient ! Ils nous auraient décimés jusqu’au dernier, comme de vulgaires monstres ! Les humains nous ont toujours craints et ils continuent encore ! Ils ont causé notre perte comme ils essaient de causer la tienne !
-Shinra n’est pas représentative de Gaïa ! Il y a des gens sur Gaïa qui ne me connaissent même pas, et qui sont prêts à se sacrifier pour moi ! Tseng- Ce ne sont pas les humains qui ont attenté à ma vie c’est une sbire de Séphiroth !
-Ils ne le font pas pour toi ! Ils le font parce que tu es leur dernier espoir, et à raison ! S’ils pensent pouvoir obtenir quoi que ce soit sans sacrifice ils se trompent ! Nous nous sommes battus et sacrifiés depuis des générations pour sauver la planète ! Les humains sont cupides et égoïstes. Demain, ils se retourneront contre toi !
-Si être un Cetra signifie fuir à tout prix pour préserver sa peau et juste mourir à petit feu dans un autre alors je préfère vivre et mourir en humaine sur Gaïa ! Je ne me sens pas différente d’eux !
-Tu n’es qu’une idiote ! Je vois là le prix de ton ignorance pour t’avoir fait croire que tu étais comme eux tout ce temps. Les humains n’ont que ce qu’ils méritent !
-ARRĂŠTEZ DE DIRE CELA !
-Moi aussi quand j’avais ton âge j’ai cru pouvoir faire quelque chose et changer le monde, et je me suis trompé ! Il a fallu que beaucoup d’entre nous meurent avant que je ne comprenne que leur propension à la destruction était dans leur nature et que nous ne faisons que retarder l’inévitable !

J’ai peine à respirer, tombant toujours plus des nues à chaque parole échangée de cette discussion houleuse.
-Quoi ? De quelle nature vous parlez ? Nous n’avions rien de différent !
Il se reprend un instant, se remettant à parler plus calmement, l’air plus ému que je ne l’ai jamais vu de ma vie.
-Gaïa se meurt depuis plus de 2000 ans, et ce n’était que grâce à nos efforts pour panser le Cratère Nord et cacher Jénova qu’elle a perduré ! Nous étions d’ailleurs les seuls remèdes à Jénova. C’était une guerre ancestrale depuis bien avant que les humains n’existent. Sur Gaïa, ce ne sont que des Cetras nés sans pouvoirs. Ce ne sont que des pantins vides dirigés par leurs désirs dont tout lien avec la Planète a été coupé ! Et ensuite ce sont eux qui nous ont chassés de cette planète ! s’écrie-t-il maintenant avec des gestes. Ils ne nous ont laissés aucun autre choix que la guerre ou la fuite ! Si la planète se meurt encore, et eux avec et bien je ne saurais que m’en réjouir !
Des larmes se mettent à couler sur mon visage, sans heurt, sans bruit, sans sanglot. Et je ne sais dire ce qui me fend le plus en deux. Découvrir toute cette histoire, découvrir qui nous étions depuis tout ce temps, découvrir que nous les avions abandonné ou encore tout le mal qu’ils avaient fait aux Cetras. Penser que nous pouvons ne serait-ce qu’une seconde être deux races à part entière. Le savoir et s’en rendre compte étaient deux choses différentes, et voir cette douleur sur le visage de mon père normalement si placide…je sais que cela avait dû être un enfer si quoi que ce soit avait pu faire abandonner un Anderson.
Ngh- une migraine !

-…Ils ne méritent pas tous de mourir, je peine à sortir. Nous apprenons tous de nos erreurs. Des humains qui ne sont même pas responsables de ces catastrophes font tout pour corriger leur destin.
-Ils ne méritent pas ta compassion. Partout où nous allons, les humains sont les mêmes. Ils ne cherchent qu’à combler ce vide à l’intérieur d’eux et ils sont prêts à tout pour y arriver. Dans leur stupidité ils sont prêts à tout détruire autour d’eux pour se retrouver sans rien, avant de pleurnicher sur leur sort.
-Nous ne sommes pas différents. Moi aussi je me sens vide. J’ai grandi tout ce temps, sans me douter une seule seconde de qui j’étais ou ce que j’allais vivre. Ils sont capables du meilleur comme du pire…
Mon esprit se rappelle vivement des déjeuners au sein d’AVALANCHE. Les yeux rubis de Vincent se posant sur moi, sa main dans mes cheveux, son sourire, ses lèvres sur le coin des miennes.
-Mais je ne vois aucune différence entre eux et nous, je répète. La naissance d’Aerith en est la preuve supplémentaire. J’ai rencontré des humains qui étaient bien meilleurs que moi. Qui sont prêts à tout pour les autres. Plus beaux et courageux que je ne le serai jamais.
-Je le vois déjà. Tu n’avais pas trois ans que je le voyais déjà. Ta compassion pour eux n’est que la preuve supplémentaire de ce que j’avance. Tu es bien meilleure que tout ce qu’ils pourraient devenir. Chaque fois qu’ils essaient de s’élever, ils y arrivent par un moyen détourné, concurrentiel, contre-nature, destructeur.
Je baisse les yeux. Je ne sais plus quoi penser. Je déborde littéralement. Mon père a au moins raison sur un point : je n’étais pas née. Je ne comprends pas comment on pouvait en arriver à là. Ils ont pris cette décision…parce qu’ils n’avaient plus d’autre choix. Ils auraient pu déclencher une guerre, tous les tuer, repeupler la Planète uniquement de gens connectés avec elle. Mais ils sont partis sans bruit, mourir petit à petit comme des grains de sable éparpillés au vent, dans l’espoir de couler des jours plus tranquilles. C’est un fait.
Il faut que j’en sache plus.

-Les humains sur Gaïa ont signé leur arrêt de mort quand ils se sont détournés de la Planète pour mettre au monde la descendance de Jénovah. Nous ne pouvons plus rien pour eux. Tu n’y retourneras jamais. C’est tout.
Je vois l’esprit de colère, d’amertume, de vengeance dans les yeux de mon père. Et peut-être à raison. Je ne le saurai peut-être jamais. Mais il est parti aussi. Il n’est pas pour une guerre ouverte, et mettre à feu et à sang lui-même l’objet de ses peines.
Je relève les yeux, fébrile.
-Est-ce eux qui ont tué Maman ? je demande d’une voix grave.
Soudain une violente migraine me prend, me fend le crâne de part en part, me faisant gémir et recroqueviller en deux. Mon père s’avance quand il se fige en chemin, son visage se transformant à nouveau pour prendre ce masque que je hais de toute mon âme.
-Regarde-moi.
Et aussi étrangement que la migraine est venue, je me concentre sur les yeux de mon père, qui ne détourne pas les siens, et sa placidité efface rapidement la douleur et la dernière pensée qui m’a traversée.
Je fronce les sourcils, me demandant où nous en étions. Les humains, Cetra, Jénova… L’anti-douleur doit être fort pour me rendre ainsi confuse. Ou peut-être suis-je si émotive que j’en perds le fil de mes pensées.
-La discussion est close. Pour ta survie, tu ne quitteras plus jamais la Terre. Nous ne parlerons d’ailleurs plus jamais de cela, ni de Gaïa, sans compter que tu serais bien avisée de n’en parler à personne ici.
Il s’apprête à dire autre chose, quand il s’arrête, m’observant attentivement, l’expression plus lourde, avant de quitter la pièce sans rien dire, me laissant brisée fulminer, les mains serrées sur mon drap.
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Normal

-Elle va revenir.
Vincent tourna lentement la tête, jetant à Cloud un bref regard sans émotion montrant combien il avait peu confiance en cette affirmation, avant de reconcentrer son attention sur l’effervescence colorée du paysage, prenant quand même sa mission à cœur. Qu’ils aient failli à sa protection une fois encore le glaçait de part en part.
Sa cape battait doucement le rebord métallique de la structure vieillissante, alors qu’il prenait cette position de gardien accroupi surplombant toute la population, les bras sur ses genoux, tandis que l’ancien SOLDAT préférait rester debout, les bras croisés.
-Vincent, lança-t-il, essayant à nouveau d’appeler à son attention. Elle va revenir, tu verras. Elle est du genre à ne pas lâcher le morceau.
Il ne dit rien. Il ne dit rien depuis des jours d’ailleurs. Il accomplissait toutes les tâches qu’on attendait de lui, répondait en cas d’extrême nécessité. Mais il se contentait de regarder les évènements se dérouler, sans mot dire, sans rien dans le regard, comme sur autopilote. Il ressemblait à ce fantôme qu’ils venaient tout juste de rencontrer à Nibelheim.
Ses lèvres pleines s’entrouvrirent légèrement. Ses yeux rubis reflètent les multiples lumières, continuant de scanner la foule méticuleusement. Mais il ne prit la parole qu’après un instant :
-Personne n’en sait rien.
Et il en Ă©tait ainsi depuis plusieurs, longs, jours.