>><<

Jeux Vidéos

Final Fantasy

image thème

Angie, episode Geostigma

Darkangel Guard

Résumé : Je n\'étais qu\'une gosse de riche sans importance, et du jour au lendemain, je me retrouve projetée sans défense sur Gaïa, sauvée in extremis par cet énergumène énervant qu\'est Vincent Valentine. Outre le fait que j\'ignore la raison de ma présence ici, Geostigma a envahi la planète et possédé les monstres, et quelque chose me dit que je vais devoir y faire quelque chose...quand il est évident que je ne sais rien faire. Je ne maîtrise pas mes pouvoirs, et je vais *probablement* mourir avant d\'y arriver, je le dis. \"Je te protégerai.\" dit Vincent...mais la vérité est qu\'on ne se supporte pas. Dystopie.Post Advent Children. VincentxOC

Disclaimer : L\'univers de Final Fantasy appartient de droit à Square Enix Corporation.

Hey hey hey ! J'espère que vous allez tous super bien ! Je sais…j’étais censée publier bien plus que ça, et ça fait un an. Exactement. Je disais même la même chose au dernier chapitre. No es posible anymore, il faut que je tienne mes promesses. Enfin, si cela peut rassurer certaines, j’ai réussis à lentement mais sûrement reprendre ma vie en main, manger à ma faim, reprendre mes études, traiter ma dépression au fur et à mesure et surtout, retrouver le goût de créer. Donc, je me suis remises à écrire sur TOUTES mes fics, et même de nouvelles ! Un grand plaisir… Promis, c’est l’annif de Vincent alors je publie, mais ce ne sera plus la seule date. J’ai déjà plein de chapitres en attente de correction. J'avoue que je suis avec attention les news concernant le remake de FF7 (apparemment il sort déjà l'année prochaine!). Et ce qui me réjouit, c'est que ça va rafraichir la section, qu'il va y avoir une nouvelle ribambelle de fanficeuses qui vont voir le canon de beauté des images HD des persos de FFVII, et quand ils vont voir la photo de Vincent dans le fascicule du jeu à côté de la définition « beauté à marier », on va avoir une nuée de fanfics sur Vincent ! Et je sais qu'il y a des auteurs de talent qui trainent par là en anglais et en français. #NotAloneAnymore Youhouuuuu ! XD NDA : Changement à partir de ce chapitre concernant la mise en forme : je ne mettrai plus de « » durant les dialogues, car j'estime, comme l'une des lectrices l'a intelligemment fait remarquer, que c'était complètement inutile et qu'on suit de cette façon parfaitement bien les codes de la littérature française. (Et en plus ça fait perdre du temps à mes doigts qui s'étirent à chaque fois de façon inconfortable sur le clavier.) Rien ne change pendant la phases d'actions et de description évidemment. Sur ce une excellente lecture !

Chapitre 12 :: Un secret après l'autre

Angie's POV (Music : Costa del Sol de FF7 Remastered Version)

Un jour était passé depuis l'anniversaire et mon enlèvement. Don Cornéo et son groupe auraient disparu comme une volute de fumée et la population s'était peu à peu calmée grâce au travail de groupe d'AVALANCHE.

J'arrive ce matin dans le cockpit, habillée de cette affreuse combinaison de plongée moulante noire, avec des motifs bleus sur les côtés, habitée par un horrible pressentiment. Je tente d'ignorer l'énorme masse liquide m'entourant de toute part pressant contre les vitres, en m'avançant de quelques pas silencieux dans la salle, pieds nus sur le métal glacé. Aussitôt, l'ex-Turk et célèbre tireur d'élite Vincent Valentine se retourne, et sa vue éclipse totalement l'espace de plusieurs secondes la silhouette de Cid et de Shera à ses côtés.
J'hausse les sourcils d'effarement. Il est affublé de la même combinaison noire, longue jusqu'au dessus du genou et du coude. Il a les mêmes motifs bleus sur les côtés, sa cape et son bandeau ont disparu et il a attaché ses longs cheveux noir corbeau en une queue de cheval haute, exceptées les mèches rebelles de devant, qui donnent l'impression qu'ils sont beaucoup plus longs et denses qu'on ne l'imagine. Mais là où ma combinaison révèle mon extrême minceur et ma silhouette fluette et menue, la sienne semble étonnamment bien le complimenter sous tous les angles.
Bien qu'extrêmement pâle, il apparait grand, élancé, les muscles fermes et définis de ses bras et de ses jambes deviennent visibles et évidents, et on les devine même sous sa combinaison au niveau de son torse. Secs et ciselés. Taillé comme un dieu grec immortalisé dans le marbre. Mais en mieux.
C'est simple, la combinaison le colle sur toute la surface, révélant à la vue de tous le corps sculpté qu'il cache d'habitude dans les pans de son immense et sempiternelle cape rouge. Et du haut de ses 1m85 et affublé de ce visage androgyne diaphane, il est tout simplement la perfection incarnée. Tout à coup bien consciente de mon apparat, je me retrouve soudain à rentrer la tête, croiser les bras sur ma poitrine et à serrer les jambes timidement.

Il me regarde aussi fixement (et je suis totalement incapable de dire ce qu'il pense), sans rien dire, comme si nous avons tous les deux perdu l'usage de la parole, et après avoir encore mesuré mentalement la longueur de ses jambes, la voix de Cid m'atteint tout à coup :
-Salut Angie ! s'exclame-t-il plutôt fort.
-Ah- euh...Bonjour.
Je croise d'autant plus les bras sur moi, faisant mine d'avoir froid. Shera me lance un sourire amusé.
-Bonjour, Shera.
-C'est la deuxième fois, lance l'avionaute en riant bruyamment. Toi et Vincent, vous êtes pas croyables...
Vincent lui envoie aussi sec un regard courroucé. Mais il se détourne bien vite. « Tiens. » Ah ? Il tenait quelque chose dans ses mains ? Il me tend un masque étrange, avec une vitre au niveau des yeux et un appareil noir étrange au niveau du nez et de la bouche. Il y avait deux sangles à l'arrière pour l'attacher. Je lui prends le masque en faisant attention à éviter ses doigts pour l'examiner de plus près.
-J'imagine que tu sais pourquoi nous sommes là, souffle-t-il de sa voix grave après avoir toussoté.
-Euh...Tifa m'a un peu expliqué...
Je garde les yeux baissés, pour éviter de le fixer, et finis par tripoter le plastique noir du masque entre mes doigts.
-Donc j'imagine que si tu es là, c'est que tu es d'accord. (Pause.) Tes téléportations se déclenchent intempestivement lorsque tu as peur, et rend ta capacité incontrôlable, sans même parler de la destination...
Je fis une grimace désolée en me rappelant le retour au repaire de Don Cornéo.
-Ta plus grande peur à ce jour est l'eau. Il devient impératif de contrôler cette peur pour t'aider à mieux comprendre ton pouvoir et éviter à tes adversaires de s'en servir contre toi.
On aurait dit un discours qu'il avait fignolé des heures durant, bien préparé, bien ordonné.

Je lui envoie alors un regard inquiet. À quoi pense-t-il exactement, à nous habiller tous les deux de la sorte ? Nous n'allions quand même pas faire de la plongée sous-marine en profondeur ?
-Je sais que tu sais nager, alors aujourd'hui nous allons juste essayer de te mettre plus à l'aise dans l'eau.
-Oui, enfin... ! » Cid balance une main évasive en l'air en s'éloignant vers les ordinateurs. « Bon courage, j'vous tiens au courant s'il y a quoique ce soit !
-Ne t'en fais pas, ça va aller. Vincent va t'aider, confie Shera en lui prenant le bras et en l'amenant vers moi. Il sera avec toi tout le temps. » Vincent et moi échangeons un regard embarrassé, avant que je ne rebaisse les yeux, et je sens mes joues se réchauffer à sa proximité. « Bien, on compte sur toi Vincent, ne la pousse pas plus loin qu'elle ne le souhaite.
-Je sais, réponds-t-il d'un ton professionnel. Nous ferons ça étape par étape. (Toussotement.) Bien. Suis-moi.
(DG : Tant de sous-entendus dans ce dialogue que je ne savais même plus comment les éviter ! XD)

Il presse le pas vers la sortie, le dos rigide. Et je multiplie les petits pas pour maintenir sa cadence.
...Ciel. Ai-je seulement besoin de préciser ce qui attire le regard une fois qu'il a le dos tourné ?

... (Music : Hard to Love de Matthew Koma)

Vincent m'amène sur la plage, toujours bondée de monde, sous le soleil matinal des tropiques. Et je vois que je ne suis pas la seule dont il attire l'attention. N'importe quel idiot remarquerait le corps svelte incroyablement bien bâti du vampire, se promenant à l'air libre, l'expression très sérieuse, comme en pleine mission. L'eau infiniment bleutée comme les caraïbes définit les contours de son corps en projetant des reflets lumineux alors qu'il ignore les regards de tous pour avancer pas à pas sur le sable mouillé, puis dans les vagues claires, jusqu'à ce que l'eau atteigne ses hanches. Sa greffe en or semble briller de mille feux sous la lumière jaune aveuglante du soleil et sa réflexion dans l'eau.
Je descends alors lentement du ponton, sur la plage de sable doré et étincelant, et avance avec des pas hésitants jusqu'à ce que les vagues secouent mes genoux. L'eau est tiède, d'une température presque suffocante avec cette combinaison noire sous le soleil.
« Je ne sais vraiment pas si c'est une bonne idée ! » Je serre encore le masque entre mes doigts de ma main droite, rendue moite avant même d'avoir touché l'eau.
-Fais-moi confiance. Il ne t'arrivera rien. Nous n'irons même pas assez loin pour qu'il t'arrive quoique ce soit.
Le regard inflexible sur moi, il tend un bras hors de l'eau pour m'intimer à venir avec sa main droite libre.
-Viens. La température est meilleure ici. Tu vas finir par avoir une insolation. Cette combinaison est faite pour garder la chaleur.
Il s'apprête à dire autre chose lorsqu'il s'interrompt.

Je prends une grande inspiration. Mon cœur bat d'affolement contre ma cage thoracique. Les jambes tremblantes, serrant les bras autour de moi, j'avance encore de quelques pas dans l'eau. Une vague plus haute que les autres m'engloutit alors jusqu'aux hanches, et effrayée, je ferme les yeux en criant.
Un bras s'empare alors rapidement de moi en m'entourant les épaules. J'ouvre lentement les yeux et remonte lentement du torse de Vincent jusqu'à ses yeux rendus rougeoyants comme des braises avec cette densité de lumière. Je reprends alors ma respiration mais elle devient plus rapide que prévu avec une telle proximité avec lui.
Avant, je ne réfléchissais même pas à cette distance corporelle avec lui. Je repense à toutes ces fois où j'avais dû le toucher, tenir son cou, ses hanches avec mes jambes, ses jambes contre les miennes sur la moto, ses bras pendant qu'on dansait, combattait, suait pour notre survie, son corps tout entier contre le mien.
Mais maintenant que tout contexte est écarté, tout danger, et que sa beauté de façon générale m'éclate soudain au visage comme un paquet de pochette surprise que j'avais longtemps laissé de côté...

« Tu tiens le coup ? » Questionne-t-il de sa voix grave, vibrant dans son torse comme une caisse de résonance. J'hoche frénétiquement la tête négativement. Sa main sur mon épaule, ses doigts fermes sur ma peau, me distrait momentanément.
Compatissant, il se met à frotter mes épaules de façon régulière. Bon sang, cesse d'être si attentionné avec moi ! Je laisse échapper un soupire irrité.
-Garde ton attention sur moi. Dès que tu seras prête, nous allons reculer au fur et à mesure...jusqu'à ce que tu n'aies plus pieds.
-Ça ne ressemblait pas à une proposition, je fais remarquer d'un ton tendu.
-Fais-moi confiance. Dès que tu auras la tête sous l'eau et que tu pourras voir ton environnement, tu te sentiras beaucoup moins menacée.
-La tête sous l'eau ? Wow wow wow... ! » Je m'exclame en m'écartant brusquement, pointant un doigt vers lui. « Il en est hors de question, ça va beaucoup trop vite, je-
-Angie, je serais toujours avec toi. Je te promets de ne pas te quitter jusqu'à la fin de l'exercice. Et je te protègerai quoiqu'il arrive. Tu n'as rien à craindre avec moi. » Cela a pour résultat de me clouer le bec, et je me retrouve à le regarder dans le blanc des yeux, interloquée, les bras serrés autour de moi. « Seulement, il faut que tu me fasses confiance. Plus tôt tu seras débarrassée de cette phobie, mieux ce sera. Car pour l'instant il s'agit d'une arme supplémentaire que nos ennemis peuvent utiliser contre toi.

Je baisse les yeux, furibonde, et mon regard fébrile se fixe inévitablement sur l'eau et l'étonnante masse qui m'entoure de tout part jusqu'aux coudes. Un frisson glacé me parcoure alors de la tête aux pieds et une urgente envie de sortir me prend. Je suis restée bien plus de cinq minutes dans l'eau sans paniquer, non ? Ça suffit largement pour une première fois, je décide.
-Qui plus est, nous ignorons totalement ce qu'une téléportation ratée pourrait provoquer. Tu pourrais te retrouver coincée dans une matière solide comme un mur ou atterrir dans un endroit condamné comme Junon. Un endroit perdu où je ne pourrais pas te sauver. Un grand pouvoir sans maîtrise peut devenir extrêmement dangereux. Tu as pu le constater avec Chaos.
Mes membres commencent à trembler. Mes doigts blanchissent sur mes bras.
-Angelina, appelle-t-il doucement.
-Est-ce qu'on peut sortir maintenant ? demandai-je d'une voix blanche. On a assez plaisanté.
-Garde les yeux sur moi.
-Je suis restée bien plus longtemps que je ne l'aurais jamais imaginé ! m'écriai-je soudain. Je veux sortir !

À la seconde même ou je délace mes bras pour m'élancer vers la plage, un bras s'empare à nouveau de moi, tel un étau de fer, et amène à me couvrir totalement la vue, une main sur la tête. L'odeur de Vincent emplie rapidement mes narines, ma respiration est rapide, mon visage écrasé sur son torse recouvert par la combinaison.
« Ne panique pas, dit-il doucement. » Sa voix résonne jusqu'à travers mon crâne, caverneuse mais rassurante. « Je suis là. Il ne t'arrivera rien. » J'ai un pied sur le sien. L'autre embourbé dans le sable chaud. Le reste de mon corps est courbé, éloigné de lui, replié sur lui-même, mes bras autour de mon buste. Son coeur tambourine contre ma tempe. « Concentre-toi. Respire lentement. »
Mon coeur affolé me rappelle les vagues qui s'échouent contre nos hanches. Je les compte. Elles sont régulières. Trois vagues normales, puis deux plus grandes, qui me glacent d'effroi. Inspiration. Expiration. J'arrive à respirer. Je hoche la tête de façon claire pour l'inciter à me lâcher. Il me laisse me redresser très, très prudemment, le regard intangible sur moi.
-C'était moins une, confie-t-il. Tu étais en train de te téléporter. » Je le regarde avec de grands yeux, les sourcils froncés. « L'eau a commencé...à s'illuminer autour de toi, rajoute-t-il en fronçant un sourcil également.
-...Je vois. C'est déjà arrivé.
Un silence s'en suit, comme si on accusait le coup.
-C'est le moment glorieux où je dois te flatter d'avoir eu raison ? lançai-je avec une certaine irritation.
-Nul besoin. Je l'ai dit dans l'espoir que tu comprennes pourquoi c'est important, répond patiemment l'ex-Turk avec un ton paternel.
Je laisse échapper un rire jaune malgré moi.

-...Comment est-ce arrivé ? Questionne-t-il en me lâchant complètement, son interrogation me prenant complètement par surprise.
-...Quoi ?
-Cette...phobie ? Précise-t-il les sourcils froncés, cherchant le bon terme.
Silence. Les vagues continuent de m'engloutir jusqu'aux hanches, mais je leur paie moins attention maintenant que je sais que je peux faire confiance à Vincent pour me rattraper. Ne pas me perdre.
-C'est compliqué, assumai-je vaguement après un soupire, le regard bas.
-Rien que je ne sois en mesure de comprendre, je pense, insiste-t-il d'un ton égal. Insulterais-tu encore mes capacités intellectuelles ? » Je reste silencieuse, mais mes lèvres s'étirent malgré moi. « Je sais que tu n'es pas du genre à te confier. Du moins pas à moi. Mais je pourrais sûrement mieux t'aider à surmonter cette épreuve si je savais exactement de quoi il en retourne. » Je soupire bruyamment. « Anderson, plaide-t-il doucement.
-Tu ne pourrais pas comprendre. Mon père...Alors que tu ne sais pas qui il est. Ce qu'on a vécu. Ce qui a pu le rendre comme ça. Je ne ferais que passer encore une fois pour la pleurnicheuse.
Cette fois c'est lui qui soupire.
-Je suis là pour t'aider, Anderson. Ton père et toi...ne me concernez pas à moins que tu décides de m'en faire part. Je demande simplement des faits. Une juste explication.

Je lâche encore une grande bouffée d'air en renversant la tête en arrière, les bras toujours croisés autour de moi, puis finis par me redresser pour le regarder en face.
-Depuis que je suis jeune, mon père m'a fait subir toutes sortes d'entraînements, sous prétexte qu'on était riches et qu'un jour on voudrait certainement s'en prendre à moi. Qu'il était essentiel que je sache me défendre de toutes sortes de situations...
Je m'éloigne pour lui tourner le dos.
-Moi évidemment, j'étais une enfant comme les autres. J'aurai préféré passer du temps avec lui et jouer avec ceux de mon âge que d'apprendre tout ça. Mais je voulais qu'il soit fier de moi. Qu'il veuille passer du temps avec moi s'il était satisfait de mes performances. Je ne vivais que pour lui faire plaisir et attirer son attention.
Mes épaules s'avachissent.
-Jusqu'au jour où une situation a dérapé. Ce jour-là il était passé constater mes progrès à la piscine de notre maison. Je connaissais l'exercice par cœur. Détacher mes mains, mon bâillon, le bandeau sur mes yeux. Conserver mon calme et ma respiration, jusqu'à sortir du sac fermé de l'extérieur et remonter à la surface.
J'entends l'ex-Turk prendre une inspiration heurtée derrière moi.
-Je savais par cœur tout ce qu'il fallait faire. Par cœur. Je me préparais toujours au jour où il passait. Mais ce jour-là sa présence m'a dérouté. J'ai paniqué. J'ai manqué de souffle, manqué de jugement. Il a perdu patience et empêché mon maitre-nageur d'intervenir parce qu'il était insatisfait.

Le silence continue d'accompagner mon histoire alors que Vincent écoute patiemment sans m'interrompre.
-J'ai manqué de me noyer, si ce n'était pour la désobéissance de mon entraîneur. Depuis, la peur d'être engloutie par l'eau m'est restée. » Une main chaude se pose doucement sur mon épaule. « J'ai arrêté de chercher son approbation. J'ai arrêté les entraînements, et perdu mon but principal. Jusqu'à mon arrivée sur Gaïa.
Pause. Il me retourne sensiblement, le regard intangible sur moi.
-Je ne dirais rien sur ce qu'il s'est passé, même si tu te doutes que je n'en pense pas moins. En revanche, sache que jamais je ne t'abandonnerai dans l'eau. Je ne vais pas te mentir, si nous devons t'entraîner au combat, ce sera rude et sans ménagement. Mais toi seule posera tes limites.
Je soutiens son regard un moment, toujours émerveillée par sa clarté solaire, avant de hocher la tête.
-Je suis désolé. Je n'avais pas imaginé que... » Son regard vrille de côté un instant. « La prochaine fois que tu voudras sortir, je n'insisterai pas. Je t'aiderais à quitter l'eau au plus vite.
Il m'arrache un sourire sincère. Je ne saurais dire de quelle émotion.
-Ça me va.

Il se racle la gorge en guise de transition.
-Bien. Tu as le courage de tenter quelque chose ?
-J'essaierai, tout du moins.
-Suis-moi.
Il marche d'un pas plutôt vif pour quelqu'un se trouvant dans l'eau. Je le suis de près, essayant de glisser dans l'eau le plus possible, les yeux concentrés sur son dos musclé pour ne pas penser à la mer et ses mouvements. On se retrouve rapidement près des pieds de bois engloutis du ponton.
-De cette façon, tu auras une prise à tout moment, explique-t-il en se retournant vers moi. Bien, essaie de me rejoindre.
Mon bras s'amourache bien vite d'un tronc rendu glissant par les marées. À un mètre et demi de moi, il commence à s'éloigner pas à pas. Je passe alors de tronc en tronc. « C'est bien. C'est très bien, encourage-t-il quelque peu mal à l'aise lui aussi. » Il suit mon rythme attentivement, tandis que le niveau de l'eau monte graduellement à mon visage. Mon rythme cardiaque augmente avec lui. Mais je contiens ma peur. Je garde les yeux rivés sur lui. Rivés à son visage diaphane.

Soudain il s'arrête, perturbant ma contemplation.
« Tu n'auras bientôt plus pieds. » Il tend une main ouverte à la surface de l'eau, l'autre accrochée grâce aux pointes à un rondin. « Si tu en as besoin. » Les vagues s'étaient atténués à cet endroit et caressent alors lentement son menton.
Je le dévisage une seconde, le souffle court. Le coeur fébrile mais dévoré par l'envie, je saisie fermement sa main humaine. Saisie farouche qui me rappelle notre danse. Il la resserre d'ailleurs avec autant de force. Doucement, une étrange chaleur commence à se propager dans mon bras. Mes yeux se braquent sur nos mains jointes.
-Regarde ! Du Lifestream !
Il suit mon regard.
-Tu arrives à le voir ?
-...Non, pas très bien. Mais je m'en doute. J'ai...cette sensation étrange, chaque fois que ça arrive, admet-il.
-Tu devrais me lâcher, ça pourrait être dangereux.
Il hoche la tête.
-Ce n'est rien. Je sens à peine le drain. Mon énergie se renouvelle plus vite que tu ne m'en voles avec ce simple contact. » Mon inquiétude n'en est que très peu diminuée.
-J'ai encore tellement de choses à apprendre. À contrôler...
-Une chose après l'autre, rassure-t-il. Avance, je te tiens.

Et en avançant d'un pas, mes orteils touchent à peine le fond. Au deuxième, ils rencontrent le vide.
J'ai un hoquet de surprise. Mais très vite, le bras rigide, il me maintient la tête au-dessus de l'eau grâce à mon appui. « Ça va aller, je ne vais pas te lâcher. » C'est avec un manque de familiarité incroyable que je comment à battre des jambes régulièrement. Il saisit sans regarder avec sa greffe le pied derrière, ma main droite l'imite, tronc après tronc, pour nous emmener toujours plus loin de la plage.

-Veux-tu essayer de plonger la tête sous l'eau ?
J'hoche vivement la tête négativement.
-Ce n'est pas grave, la prochaine fois. Tu as déjà beaucoup progressé.
J'hoche à nouveau la tête frénétiquement pour acquiescer cette fois. Il rigole brièvement.
-Bon, je crois que Miss Angie veut sortir, lance-t-il d'un ton mutin de sa voix caverneuse.
-Ne te moque pas de moi, je réplique sèchement.
Nouveau son grave de sa gorge. Encore un rire. Mais il sourit, alors j'oublie d'un instant à l'autre de le disputer. Il est tellement beau...les yeux plissés rougeoyants, les longs cils touchant ses pommettes, les plis du rire aux commissures de ses lèvres, ses longues mèches encadrant son visage, la queue de cheval haute qui dégageait ses oreilles parfaites, et le bout de ses cheveux corbeau qui avaient pris l'eau, brillant comme un voile d'un noir profond mais d'une brillance blanche comme un raie de lumière perçant la nuit.
-Qu'est-ce qu'il y a ? questionne-t-il.
-Rien...
Je m'apprête à lui dire que je le trouve vraiment beau, mais je me sens brutalement envahie par l'embarras. Alors trahissant mes habitudes, je garde mes pensées pour moi.

-Fais-moi sortir, avant qu'une de tes groupies ne me noie, je lance d'un ton léger.
-Quelle groupie... ? il bougonne en me tirant vers lui du bras.
-Voyons voir...entre Yuffie et celles que tu viens de te créer en te baladant comme ça sur la plage, on doit s'approcher de la cinquantaine.
Il a un « Hmph ! » désabusé alors qu'il entoure mes hanches d'un bras et me jette sur le ponton avant que je n'ai le temps de rougir. Le souffle coupé, je me hisse avec difficulté avec les ongles et en me dandinant jusqu'à hisser le reste de mes jambes.

(Music : Shake and Fingerpop de Jr. Walker & the All Stars) Essayez avec la musique, vraiment, ce moment prend tout son sens XD !

J'ai à peine le temps de m'asseoir qu'il avait déjà sauté sur le ponton sur un pied en ayant tiré sur ses deux bras. Par tous les saints. Alors qu'il redresse sa forme svelte et élancée, je suis aux premières loges pour observer sa combinaison mouillée ne laisser aucun millimètre entre la matière et sa peau pendant que le tissu le plaque complètement sous tous les angles...laissant ses muscles dessinés rutiler à la lumière du soleil, aidés par l'eau et les années de combat.
Madre.de.Dios.
-Si je ne te connaissais pas, on pourrait presque croire à de la jalousie.

Il plante sa main métallique sur sa hanche à la courbe parfaite, le masque rebondissant contre elle, achevant de faire monter une bouffée de chaleur jusque mon visage et de m'enlever l'usage de la parole.
-...son. Anderson. Angie !
Je sursaute. Il pointe soudainement sa main sous mon nez en soupirant.
-Cela fait un moment que je t'appelle. L'eau te tétanise encore ?
-Que-quoi ? Combien de temps ? dis-je en profitant de sa main pour me relever.
Il hausse un sourcil désabusé. Je relâche sa main au plus vite.
-Je ne sais pas...disons…que je pouvais commencer à compter les minutes, soupire-t-il.
-Quoi ? C'est impossible ! Ça fait à peine quelques secondes que- !
-...Que ? demande-t-il, un sourcil intrigué cette fois.
Que je te mate sans vergogne, un plaisir inavouable cent fois trop sous-estimé par tout Gaïa...mais comme un mensonge élaboré me vient difficilement à l'esprit, je me tais.
...Vincent, tu es tellement...magnifique. Je plaque mes deux mains sur mes joues empourprées, un air probablement mi-consterné mi-ébahi devant sa forme divinement olympique. Et puis les yeux rouges, c'est cool, mais ils devaient déjà avoir cette forme avant non ? Il a peut-être un grand-parent ou un ancêtre Utaïen ?

Je vois ses yeux regarder furtivement vers le bas avant de revenir presque aussitôt dans les miens. Une paupière tressaille. Et sa mâchoire se tend. Sceptique, je baisse lentement le regard vers le bas, m'apprête à les remonter et les rebaisse à nouveau, frappée de réalisation.
Il n'y a pas que Vincent que la combinaison plaque entièrement. Notamment au niveau de la poitrine. Quand la brise fraîche nous atteint après être sortis de l'eau.

Un silence s'étire, pendant que mon regard sombre se plante lentement dans le sien et qu'un bras s'interpose doucement sur mon buste...jusqu'à ce qu'un claquement retentissant résonne jusque contre les parois du vaisseau.

...

Vincent jette brutalement un plateau repas sur le journal intime que j'étais en train de remplir. Je soupire en l'écartant délicatement du carnet. Pour éviter les tensions avec Yuffie évidemment, je ne suis toujours pas autorisée à manger avec les autres.
-Il est un peu tôt pour manger, tu ne crois pas ?
En effet, le soleil commence à peine à se coucher.
-Ô pauvre Miss Anderson dont les heures de repas ont été perturbées..., lance-t-il d'une voix d'outre-tombe une main sur la hanche, sachez que cela m'a été imposé par les terribles circonstances qui ont accablé mon visage tôt ce matin. Une fois de plus me permettrais-je d'ajouter. Il faudra vous en accommoder, je le crains, princesse.
J'étire ma nuque pour le toiser. Nous étions tous les deux revenus dans des vêtements normaux après une douche, lui dans son attirail habituel et moi dans un top turquoise et un short blanc, et nos cheveux avaient largement eu le temps de sécher.
Mais mes yeux avaient été marqués à vie par sa superbe forme adulte quasi dénudée, et il me semble maintenant chaque fois que je le regarde revoir le patron de sa véritable silhouette sous ses vêtements se former sur ma rétine.

Seulement, une grande marque prenant toute sa joue gauche commence à virer du rouge au violacé sur sa peau pâle. Sûr qu'avec ça, il ne voudrait croiser personne et fournir l'explication qui va avec.
-Estime-toi heureux, je réplique d'un ton plat. J'avais prévenu que la prochaine fois je frapperais en dessous de la ceinture, mais avec la combinaison... » Je fronce le nez, prise de gêne, incapable de dévoiler que ça aurait été trop intime et détaillé pour mon genou. « ...alors c'était le visage. Désolée, mais aucun regret, je conclus en reportant mon attention sur mes écrits. En plus, tu as des matérias de soin à disposition.
-Qui sont avec Cloud.
Silence.
-...Hypocrite.
Mais je ne suis pas sûre, c'est à peine si j'avais entendu.
-Quoi ? dis-je.
Il me jette un dernier regard furibond avant de foncer par la porte qui claque.

... (Music : Reasons de Sem)

Quelques jours sont passés depuis l'indicent, et si au début Vincent a fait montre d'une froideur exceptionnelle à mon égard, nous sommes au fur et à mesure parvenus à enterrer cet épisode et reprendre une relation cordiale. Enfin...aussi cordiale qu'elle puisse être entre lui et moi.
Aujourd'hui, Vincent déroge à nouveau à son poste de surveillance pour un test très spécial. Et on peut dire que je suis particulièrement excitée à l'idée de commencer. (DG : Pourquoi tout ce que j'écris finit comme ça XD.)

-Cette chaleur ! Nous sommes en plein mois d'octobre tout de même ! je m'exclame en mettant ma main en casquette sur mon front, regardant l'horizon, la ligne entre l'océan et le ciel infinis.
Vincent me jette un regard surpris.
-Tu ne sais vraiment pas tout à ce que je vois. Il fait chaud toute l'année à Costa del Sol. Même si nous approchons théoriquement de l'hiver. À Gold Saucer également. Nous sommes dans une région chaude, baignée par le soleil toute la journée, toute l'année, explique-t-il d'un ton quasi-scientifique.
-Oui, bref...
Je n'aime définitivement pas ce qu'il semble prendre un malin plaisir à faire à tous les carrefours : me montrer qu'il est plus fort, plus intelligent, plus mature, plus raisonné. Plus tout. Coco macho.

-Passons aux choses sérieuses veux-tu. Par quelle matéria puis-je commencer ?
-Commençons par la plus simple : Brasier, dit-il en déposant une caisse métallique au sol.
-Hum, je marmonne en attendant impatiemment qu'il ouvre la boîte à trésor.
Nous sommes actuellement sur le toit du vaisseau, avec une vue incroyablement dégagée sur toute la baie, la ville, jusqu'aux montagne, et de l'autre côté un océan bleu clair à perte de vue.
-Bien, dit-il en s'accroupissant près de la boîte ouverte. Essaie de les manipuler. Si tu es constituée comme nous, les humains de Gaïa je veux dire, tu devrais pouvoir interagir avec elles.
Je me retiens de lui dire que les meilleurs manipulateurs comme lui, Aeris, Cloud ou Sephiroth tenaient plus de l'inhumain qu'autre chose...Enfin. Mieux valait que je fasse un effort pour garder mes commentaires pour moi ces temps-ci. Tout ce que j'avais à dire de bien ne révolutionnerait qu'autour de son incroyable physique de toute façon.

Je m'accroupis à mon tour, affublée de mon short de surf noir et blanc et de mon débardeur noir, toujours prêtés par Tifa. Toutes les matérias de toutes les couleurs brillent d'une lueur étrange, telles des pièces d'or contenues dans un coffre. Je plonge la main avec avidité dans la boîte et saisit une matéria verte. Elle s'illumine encore plus à mon contact et son verre reflète incroyablement bien les rayons du soleil.
Aussitôt entre mes mains, une chose extrêmement bizarre m'arrive. C'était comme si un savoir qui avait toujours été présent en moi se réveille, comme si j'avais toujours su que cette boule me permet de lancer le sort de glace. Presque comme si son toucher était glacé entre mes mains. Et j'arrive même à sentir jusqu'où je peux pousser la puissance du sort. Comme si il y avait plusieurs paliers en moi.
-C'est incroyable. C'est comme si je la connaissais ! je lance avec de grands yeux.
Vincent prend un air satisfait.
-Bonne nouvelle dans ce cas. Ne t'en fais pas, c'est normal. Cela veut dire que tu peux utiliser la magie, comme nous. Mais je m'en doutais, vu que tu es déjà sensible au Lifestream qui réside en Cloud et moi. Tu es probablement sensible à l'énergie de la Planète aussi. »
Hum...il semblait déjà avoir bien réfléchi à tout ça. Soudainement ce test me paraissait tout sauf anodin.
Je dépose la boule et en prends plusieurs autres à la suite. Juste, les saisir, enfermer mes doigts autour de leur forme circulaire. Et aussitôt des informations instinctives me parviennent. Foudre, couverture, poison, talent de l'ennemi, terre... Et elles semblent toutes au niveau maximum.

Soudain mon regard tombe sur une matéria plus brillante que les autres, d'un rouge sang intense comme les yeux de Vincent. Je lâche une exclamation.
-Ah ! Wow ! Vous avez même des matérias d'invocation ? Pour de vrai...
Vincent saisit la boule avant que je n'ai pu la saisir, avec l'agilité du ninja...
-...Cloud me tuerait s'il apprenait que tu avais mis la main sur l'une d'entre elles.
-Hum, marmonnai-je avec une déception apparente. Dans ce cas vous devriez faire plus attention à les avoir sur vous. Elles seraient dangereuses entre les mains d'autres personnes.
-Pourquoi penses-tu que je viens de la prendre ? lance-t-il un sourcil arqué.
Je soupire en faisant la moue.
-Ça, c'était gratuit. Tu devrais savoir maintenant que je ne ferais pas de mal aux gens avec cette matéria, même sous la torture. Je connais son pouvoir.
-Connaître ne veut pas dire maîtriser.
Je soupire à nouveau et retourne fouiller dans le coffre, le visage fermé. Embarrassée et excédée à la fois, c'est possible ?

-Bien, quand tu as fini de jouer, essaie de trouver une Brasier, dit-il d'un ton las.
-Hey ! Je ne joue pas. Je n'ai jamais eu de matéria entre les mains et j'en ai toujours rêvé. Tu ne peux pas comprendre. » Je me défends sèchement comme on parlerait à un primate. « Ah, celle-là !
-Bon, puisque tu en as toujours rêvé tu devrais savoir comment t'en servir.
Uh-oh. Il a pris son ton cynique. L'eau n'a pas encore totalement coulé sous les ponts depuis la gifle...Je me relève d'un bloc.
-Mais parfaitement. Si ça se trouve je serais même meilleure que toi !
Je souris narquoisement et il me le rend de façon très, très sarcastique : le regard fixe et le sourcil arqué. Je toussote pour évacuer la tension.

Je tends alors mon bras droit et laisse la matéria s'y enfoncer, émettant un éclat de lumière à la fusion. Je tends et détends mes doigts à l'étrange sensation d'avoir ce corps froid étranger dans mon bras, comme s'il s'est fixé à l'os. Mais rapidement ma paume semble chauffer, en synergie avec l'élément de la matéria. Pendant ce temps, Vincent avait fourragé dans le coffre, équipé d'autres matérias, accroché son oreillette et prit contact avec Cid.
-Ecoute-moi attentivement. Cid va t'envoyer des cibles de ce côté. Tu vas essayer de te concentrer visuellement sur la cible, ne pas la lâcher des yeux, et garder bien en tête ce que tu veux. Tu dois visualiser le sort, tout en sentant bien l'énergie de la matéria en toi, comme si elle était connectée à ton cerveau.
-D'accord, dis-je en écartant mes pieds, me positionnant face à la rambarde côté océan.
-Et chose très importante, tu attends mon signal pour lancer ton sort. Et tu lances le sort avec la plus faible intensité que tu puisses. Tu devrais aussi être capable de sentir la différence.
-Je le sens, j'admets en regardant ma main droite tendue. »

Pause.
-Prête ?
Inspiration.
-Quand vous voulez.
Il jette un dernier regard sur moi.
-Cid, poule !
Vincent observe d'un air très sérieux un amas de tentacules vertes, gluantes et brillantes à la lumière s'élever dans les airs depuis le poste de tir à tribord. Qu'est-ce que...
-Concentre-toi, ne le lâche pas des yeux, tu as peu de temps, ordonna-t-il en parlant vite.
Je mets toute mon attention sur ladite cible. C'est comme si j'avais une canne à pêche, avec la canne à l'intérieur de moi, et le fil me reliant à la cible. Et il semble qu'elle puisse s'étirer plutôt loin, qu'elle déroule à une vitesse folle sans jamais lâcher. Je sens en moi, au bout de mon bras, la distance exacte entre l'amas et moi, sa trajectoire, sa présence exacte dans l'espace. J'attends son signal, la chose s'élève encore dans les airs, s'éloignant du vaisseau, et commence sa chute à cet instant.

« Feu ! »
Je ferme brusquement ferme ma paume, comme on enfermerait sa détermination. Aussitôt l'explosion retentit, et un immense amas de flammes rougeoyantes provocant de la fumée noire de suie réduit l'étrange chose à l'état de mince boule noire dégoulinante comme de l'essence encore fumante jusque l'océan. Malgré la distance, j'avais senti une vague chaleur, comme une brise torride.
Je reprends ma respiration et me tourne vers lui avec un sourire fier quand il me coupe dans mon élan :
-J'avais demandé l'intensité la plus faible Angie. Je sais que c'est excitant de sentir la magie couler littéralement dans ses veines, mais c'est important de savoir se maîtriser.
Je fulmine. Toujours cette façon dégradante de me parler comme on parlerait à un enfant.
-Avant que tu ne t'énerves, sache que j'ai suivi ce que tu m'as dit. J'ai explosé ce...cette...
-Des algues. Se coinçant dans les mécanismes du vaisseau, informe-t-il d'un ton très sérieux, comme s'il s'agit d'un problème préoccupant.
Je me retiens de rire de toutes mes forces. AVALANCHE a un goût certain pour le recyclage et l'écologie et ça a pour don de me faire perdre mes moyens.
-Comme tu dis...des algues.
Un début de fou rire m'échappe pendant une seconde et je me racle la gorge pour le contenir et continuer sur ma lancée courroucée.
-Et ce dans le plus grand respect de tes consignes. Macho, je rajoute pour l'effet de finition.

Il prend une inspiration pour garder son calme.
-Angie, cesse de pavoiser. Tu es sous ma responsabilité. Aujourd'hui de t'apprendre la magie et tester tes possibilités. Il a été très difficile de convaincre Cloud et Yuffie que ce test ne causerait aucun incident.
-Mais je l'ai bien compris. Et je ne cherche pas du tout à abuser de votre confiance. Je jure, sur ma vie, que c'était le moins que je puisse faire. De ce fait, je dégage toute responsabilité quant au résultat.
Silence. Il me regarde intensément pendant de longues secondes, pendant lesquelles j'avais croisé mes bras, campée sur mes positions.
-C'est plus que je n'aurais su faire, avec ta constitution physique. Sans aucun entraînement.
-Tu deviens grincheux parce que je suis plus douée que toi, avoue-le !
Mais Vincent ne rit pas à mon évidente plaisanterie. Il continue de me regarder comme si j'étais devenue un zombie à trois têtes.

Il reprend sa respiration, comme s'il l'avait arrêté.
-Je vois. Bien. Très bien.
Mais sa placidité est en contradiction totale avec ce qu'il dit.
-Dans ce cas, je veux que tu lances un Brasier X, ordonne-t-il d'un air sombre. Pleine puissance.
Je le regarde droit dans les yeux, sur ma réserve.
-...Tu es sûr ? Tu avais l'air prêt à me donner la fessée il y a quelques secondes pour des algues que j'aurais trop carbonisé.
Son visage ne bouge pas d'un iota, de marbre alors qu'il me toise très sérieusement. J'hausse les sourcils, inquiète. Il ne réagit même pas au sous-entendu.
-Tu attends mon signal pour notre sécurité.
J'hoche la tête avec hésitation, troublée par son attitude sévère.
Pause. Tension. Suspens.
« Poule ! » Mes battements de cœur s'accélèrent. Je dois concentrer une quantité d'énergie que je n'ai jamais rassemblé jusqu'à aujourd'hui, alors que je ressens l'étrangère sensation de ma main qui brûle comme si je l'avais posé sur un bûcher vif et ardent. Je ferme mon poing, pour essayer d'atténuer la douleur qui commence à se faire ressentir. C'est tellement étrange !
Je ne lâche pas les algues des yeux. Elles ont déjà commencé à chuter, mais Vincent n'estime toujours pas la distante sécurisée. Puis à quelques mètres de l'eau à peine, « Feu ! », j'embrase la boule de toute ma puissance, ouvrant brusquement ma main en la balançant sur le côté.
Aussitôt une explosion retentissante, accompagnée d'immenses flammes rouges et jaunes de plusieurs mètres de haut et d'une fumée noire quasi-inexistante, soulève l'eau salée qui se trouvait juste en dessous, provoquant une onde assez conséquente. J'ai senti le son de l'explosion traverser mes os, mais ce n'était rien par rapport aux flammes de Vincent, qui semblent pouvoir nous engouffrer tout entier même à des mètres de distances.

Les flammes mettent plusieurs secondes à disparaître dans les airs, ne laissant aucune trace d'algues ou de cendres. Je me tourne alors vers Vincent, très inquiète de ce que cela peut signifier. Son visage est lugubre, les yeux rouges encore fixés sur l'endroit où l'explosion a eu lieu.
« ...Vincent ? » Il pose les yeux sur moi, l'air encore préoccupé par les flammes. « Que... » Mon visage se décompose, et finit par afficher de l'angoisse. Moi qui était excitée à l'idée d'essayer des matérias. « Ce n'est pas normal, c'est ça ? Même pour quelqu'un de type Magie... »
Ses longs cils tressaillirent. « Viens. Rentrons à l'intérieur. » Souffle-t-il d'un ton sans appel en éteignant son oreillette. Sa main traverse mon bras sans prévenir, et il en ressort la matéria verte le plus normalement du monde, pour la jeter dans le coffre qu'il referme. Ce qu'il vient de faire et si brusque et...en quelque sorte impoli, de plonger sa main comme ça dans ma chair...que je ne peux m'empêcher de lui envoyer un regard interloqué, mon bras ramené contre moi, que je tenais avec mon autre main.
Mais enfin qu'est-ce qui lui prend ? D'un geste, il verrouille le coffre et le soulève sur son épaule gauche, pour ensuite ouvrir le sas et descendre les escaliers d'un pas pressé. Je cours à moitié pour le rattraper dans l'ascenseur. Je n'ai même pas la tête à m'extasier sur sa force physique : soulever la boîte comme ça, comme si elle ne pesait rien, sans suer une goutte. Nous faisons le chemin en silence jusqu'à ma chambre.

Il ouvre la porte, et chose inhabituelle, il pose un pied à l'intérieur pour vérifier que personne n'y est. Il ressort et s'écarte pour me laisser passer.
-Reste sagement dans ta chambre, et tu ne bouges surtout pas. Je reviens te voir dès que je peux.
J'acquiesce lentement, les sourcils froncés, et il verrouille la porte à triple tour avec la console en partant.