Histoire originale

Chapitre 17

Le lendemain, Katy se leva très tôt malgré un mal de tête épouvantable. Elle chercha Bryan à côté d’elle mais se rappela qu’elle lui avait interdit de dormir avec elle.
Elle n’était pas du genre à abandonner, ne l’avait elle pas prouvé quand elle avait monté tout ses plans avec son meilleur ami pour faire avouer à Bryan qu’il était irrésistiblement intéressé par elle ?
Malheureusement elle ne connaissait qu’une seule façon de le bouger un peu, c’était de demander le divorce, rien qu’à cette idée elle sentit son cœur se serrer, cela faisait deux ans qu’ils sortaient ensemble avec des hauts et des bas, et s’il décidait d’accepter le divorce ? songea-t-elle avec effroi.

D’un autre côté elle ne se sentait pas le courage d’attendre deux ans que monsieur estime qu’elle est suffisamment vieille pour supporter les relations sexuelles !
Ce n’était quand même pas comme si elle ne le désirait pas, et depuis des mois en plus. Leurs effleurements la laissaient insatisfaite depuis quelque temps déjà, et puis c’était bien naturel de vouloir faire l’amour quand on était marié car s’il n’y avait aucune avancé dans leur relation à quoi bon se marier ?

N’ayant pas le courage d’essayer de garder l’équilibre avec ses béquilles elle décida d’utiliser le fauteuil.
Une fois installée elle alla dans la salle de bain et récupéra des cachets pour son mal de tête, après une toilette rapide, elle s’habilla puis sortit de l’appartement, une chance que le sol soit en revêtement moquette songea Katy, ainsi Bryan ne pourrait pas l’entendre partir.
Si elle avait pris son portable au cas où, elle l’avait volontairement éteint.

Installée dans son fauteuil roulant au beau milieu d’un pont pour piétons, Katy contemplait la vue fantastique qu’elle voyait. Elle avait dû prendre le train pour venir à cet endroit et avait bien noté les horaires de retours pour le lendemain, elle avait loué une chambre d’hôtel et planifié ses deux journées.
Elle savait qu’être partie mettrait tout le monde en ébullition mais tant pis, elle avait envoyé un SMS à Vanessa et un message vocal à Haruka. L’une des deux devait prévenir ses parents adoptifs pour qu’ils ne s’inquiètent pas quand Bryan débarquerait au café pour la chercher.
Elle détourna son fauteuil et rentra à l’hôtel, une fois son fauteuil dans la chambre, elle prit ses béquilles et ressortit, elle ne pouvait pas faire beaucoup de distance dans une montée mais elle avait vu un endroit qui lui plairait assurément.
Elle bénit le fait de s’être faite émancipé par décision du juge le jour de ses seize ans, même si son mariage avec Bryan aurait eu la même action. Elle se sentait indépendante de cette manière.
Enfin cela lui avait permis de retirer de l’argent sur son compte et de tout payer au contant si Bryan cherchez à la trouver, s’il était intelligent il la laisserait tranquille pendant ces deux jours.

Elle monta s’installer sur un banc et dégusta la vue, puis elle prit dans son sac, de quoi dessiner. Immédiatement ses doigts tracèrent le paysage vallonné. Elle aimerait tant visiter l’Australie, l’Angleterre, la France et tant d’autres !

« Un jour » songea-t-elle.

Quand elle regarda sa toile elle fut déçue de ce qu’elle y vit, le paysage y était bien transmis mais elle trouvait qu’il manquait quelque chose, une lueur dans son dessin.
Quand elle regarda sa montre, elle vit qu’il était déjà l’heure du repas du soir. Elle rangea son dessin et se mit debout, non sans mal, et retourna à l’hôtel.

- Mademoiselle ! fit un jeune homme.

Spontanément Katy se retourna et demanda :

- Oui ?
- Je vous croyais dans un fauteuil…

Katy sourit :

- Je le suis, mais il m’arrive de me déplacer en béquille. Evitez de me placer dans un jeu de domino est cependant préférable.


Le jeune homme d’une vingtaine d’années, haussa un sourire interrogateur.

- Je ferais tout tomber. Vous vouliez me demander quelque chose ?
- Oui, j’ai vu que vous aviez pris du matériel de peinture et de dessins, que comptez vous peindre ?
- Qu’est ce qui vous fait penser que mes peintures sont autre chose que des tâches informes ?

L’homme rigola et déclara :

- Vous avez acheté du matériel de première qualité. Je vous ai vu à la papèterie.

Katy sourit amusée et déclara :

- J’ai une préférence pour les portraits, mais j’aime beaucoup dessiner les bâtiments ou encore des paysages, des situations.
- Dessiner des bâtiments, voilà qui n’est pas courant.
- Je serais architecte.

Johann vit tant de volonté dans son regard, qu’il en fut étonné :

- Voulez-vous dîner avec moi ? proposa-t-il avec le sourire de quelqu’un qui se sait très beau.
- Non merci, je n’ai pas le droit de diner avec des inconnus, fit Katy avec le sourire aux lèvres. Je doute que Bryan apprécie que je dîne avec vous.
- Bryan ?
- Mon ami.
- Il vous laisse partir seule en week-end ?
- Je ne lui ai pas demandé son avis. De toute façon je rentre demain soir chez moi, donc pas de soucis. Sur ce ravi d’avoir fait votre non-connaissance, Monsieur.

Katy se dirigea vers l’ascenseur.

Johann la regarda stupéfait, il ne croyait pas vraiment à l’existence de son « ami » mais il en revenait pas de s’être pris un vent.

Katy s’étendit sur son lit et ferma les yeux, son visage se ferma et ses yeux étaient tristes à présent.

- Pff, il croyait quoi cet américain qui parle le japonais que parce que je suis seule ici, je voudrais dîner avec lui ? quel présomptueux, en plus il ne s’est même pas présenté.

Allait-t-elle rester en haut et demander son repas ou descendre dans la salle. Elle avait enlevé ses bagues, il était temps d’en remettre au moins une, la bague de fiançailles, la seule qui représente vraiment quelque chose de concret pour le moment. Elle mit l’autre bague autour du cou comme lorsqu’elle fait de la poterie.

* * *

Bryan se réveilla en sursaut du canapé ou il dormait. Il venait de rêver que sa Katy le quittait, pour un autre moins attentif. Il eut un peu de mal à reprendre son souffle. Il regarda l’heure sur la pendule, dix heures trente ! Katy n’était pas du genre à se lever si tard, pourquoi l’appartement était-il si silencieux ?
Il se leva rapidement et alla dans la cuisine, rien n’avait bougé. Il alla dans la chambre et la trouva vide, aussitôt il pâlit, ou était-elle donc passée ?
Il alla dans la salle de bain, rien n’avait bougé, sa brosse à dent toujours là ainsi que son nécessaire de toilette.

Dans la chambre, le lit était fait, la première chose qu’il vit c’est que Katy avait pris son fauteuil et ses béquilles.
Sans doute était-elle allée prendre son petit déjeuner à l’extérieur.
Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter.
D’un geste, il regarda les vêtements de Katy, à première vue il ne manquait rien.

Il se changea et fila au café.

- Bonjour Bryan ! fit Miki en souriant.

L’humeur sombre du jeune homme fit cesser de sourire la barmaid.

- Bryan ? quelque chose ne va pas ?
- Katy est ici ? demanda-t-il.
- Non… pourquoi ?
- Elle était pas à l’appart quand je me suis levé.
- Elle a dû aller faire un tour…

Bryan ne parut pas convaincu par cette éventualité. Il avait un mauvais pressentiment. Il repensait à ce que Katy lui avait dis la veille et il pâlit davantage.

Miki fronça les sourcils.

- Qu’est ce qui se passe ?
- …
- Katy avait l’air d’être en colère envers toi hier.

Bryan eut un rire sans joie :

- C’est le moins qu’on puisse dire, grommela-t-il.
- Que s’est-il passé ?
« Selon l’avis de Katy ce serait plutôt qu’est ce qui ne s’est pas passé ? »

- Une dispute.

« pire que ça »

- Elle est sûrement avec Haruka ou Vanessa. Allez viens boire un café.

Bryan s’assit alors sur le bar.

- Quelque soit le sujet de votre discorde, vous devriez trouver un accord
- J’en doute. Katy et moi avons un avis totalement à l’opposé sur un sujet important. Et je doute de réussir à la convaincre que j’ai raison.
- Voilà qui est bien présomptueux de ta part, de penser que tu as raison et elle tort fit la voix bourru de Falcon en sortant de la réserve.
- Vous ne savez pas de quoi il s’agit, vous ne pouvez donc pas être si décidé.
- Je pense au contraire avoir très bien cerné le problème.

A la façon dont le géant le fixa, Bryan se sentit rougir légèrement.

« Visiblement, Falcon sait de quoi il s’agit, espérons que les autres soient moins perspicaces ! »

- De quoi s’agit-il mon chéri ? fit Miki.
- C’est le problème d’hommes qui réfléchissent trop et n’agissent pas. Le genre de choses dont Ryo ne se préoccupe pas en gros !

Bryan se fit assommer par un corbeau.

« Forcément c’est Ryo »

- Pour le moment ce que je veux c’est la trouver, son portable n’est pas à la maison mais n’est pas allumé.
- Peut-être l’a-t-elle éteint.
- Non Katy n’éteint jamais son portable pour que je puisse la joindre.
- Peut-être qu’elle n’a plus de batterie.

Une fois encore le jeune homme secoua la tête, il la voyait encore brancher son téléphone hier soir pour qu’il récupère un peu de batterie. Et surtout ce qui l’inquiétait était le fait qu’elle avait pris le chargeur.

La clochette de la porte retentit, tout le monde se retourna ou se trouvaient Vanessa et Haruka firent leur entrée.
Aussitôt Vanessa arriva près de son cousin avec un regard noir et lui demanda :

- Qu’as-tu fais à Katy ! ?
- Rien !
- Alors explique-moi pourquoi elle m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle partait en week-end ?
- Quoi ? fit Bryan. Elle t’a envoyé un SMS ?
- Oui tout à fait ! pour me dire de ne pas m’inquiéter, qu’elle rentrerait surement demain soir !
Bryan sentit converger vers lui tout les regards de l’assemblée.

- Je confirme déclara Haruka, Katy m’a laissé un message vocal sur mon portable me disant qu’elle avait besoin de prendre l’air. Et que nous étions chargées, Vanessa et moi de prévenir Miki et Falcon pour pas qu’ils s’inquiètent.

Vanessa accula Bryan au mur et lui demanda :

- Alors qu’est ce que tu as fait !

Bryan s’agaça et déclara :

- Fiche moi la paix Vanessa ! cela ne te regarde pas.

Il la poussa un peu et s’en alla du café, non sans jeter un regard noir à Nicolas qui venait d’arriver.