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Manga / Anime

Fairy Tail

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Les nouvelles aventures de Fairy Tail : la princesse au bois rĂŞvant

Usagi-chan

Résumé : Le futur est-il vraiment déjà écrit, et notre destin tout tracé ? Nous, on n’y croit pas une seule seconde ! Nous sommes des mages de Fairy Tail, et notre avenir, il n’y a que nous qui puissions en décider ! Si tu n’aimes pas ce que tu vois, alors lève-toi et bats-toi pour que demain existe !

Disclaimer : La plupart des personnages ainsi que l'univers appartiennent Ă  Hiro Mashima. Les personnages qui ne font pas partie de Fairy Tail sont Ă  moi.

CHAPITRE 17 : Enfin la guérison ?! … Intermède romantique ? Natsu serait-il devenu exhibitionniste ?

Shin fit entrer de grandes quantités d’air, et les mains de Wendy s’illuminèrent, plus brillantes que jamais. Les siens entrèrent à ce moment, et assistèrent au spectacle, les yeux emplis d’espoir.

Au bout d’une longue heure, au cours de laquelle Wendy batailla durement contre la blessure et le temps, la jeune mage, exténuée, se redressa. Elle avait un sourire rassurant lorsqu’elle annonça :
- Juvia-san n’est plus en danger. Elle a juste besoin de repos maintenant.
Elle vacilla, se rattrapant de justesse à Natsu, qui était le plus proche d’elle.
- Tu dois te reposer aussi, lui dit doucement Sharuru.
Chuujou faillit protester, mais un seul regard de sa fiancée l’en dissuada. Il soupira, conscient qu’elle avait parfaitement raison.

Wendy se retourna, et vit quatre personnes qu’elle ne connaissait pas. Avant qu’elle ne pose de questions, Sharuru soupira.
- Je vais tout t’expliquer, si tu retournes dans la chambre !
La fillette s’exécuta, et quitta la pièce après s’être inclinée poliment devant les inconnus.
Yume la regarda partir avec un sourire bienveillant. Cette enfant représentait la lueur d’espérance dont elle avait besoin. Bientôt, elle serait de nouveau en état d’utiliser la magie. Bientôt, la menace qui pesait sur ceux qu’elle aimait disparaitrait. Bientôt, le dernier combat aurait lieu, scellant le destin de tous. Elle devait le gagner, peu importait le prix à payer. Elle était prête.
Chuujou vit le regard de sa fiancée se durcir. Il savait exactement à quoi elle pensait. Et cela lui était intolérable. Mais il ne dit rien. Il se souvenait très bien de leur dernière dispute sur le sujet, quelques semaines auparavant. Elle n’était pas trop affaiblie à se moment là, et partageait encore sa chambre. Le jeune homme se replongea dans ses souvenirs…

- Enfin, Yume ! Comment peux-tu dire une chose pareille !
- Nous en avons déjà discuté un nombre incalculable de fois, Chuujou, répondit la prêtresse, exaspérée. Je ferai ce que j’ai à faire, et tant pis pour les conséquences ! Je ne peux pas laisser ce détraqué accomplir ses desseins ! Tu sais très bien ce qui arrivera s’il gagne trop de puissance. Il pourrait bien devenir l’égal de Zeref, voire pire ! Il mettra en place un règne de terreur où seuls les plus forts se ralliant à sa cause pourront espérer survivre. Est-ce ce que tu veux pour ce monde ?
- Bien sûr que non ! Mais pourquoi devrais-tu être seule pour le combattre ? Si nous t’accompagnons, les choses pourraient se terminer différemment, tu n’aurais peut-être pas à mourir !
- Ou vous périrez avec moi. Ceci est hors de question, je ne prendrai pas ce risque, objecta Yume catégoriquement.
- Ca, c’est fort ! s’emporta son fiancé. Toi, tu aurais le droit de te sacrifier, et nous on devrait se contenter de regarder ? Ne compte pas sur moi pour…
- Mais je ne te laisse pas le choix ! C’est mon rôle de tous vous protéger, je suis née pour ça !
- Non Yume, murmura Chuujou en lui prenant les mains. Je t’aime, je ne veux pas te perdre. Si tu meurs, je n’ai plus aucune raison de rester.
- Ne fais pas ça ! lui intima froidement la prêtresse en se dégageant. Le chantage affectif ne marchera pas. Je te l’ai dit, lorsque nous avons commencé à nous fréquenter. Je t’ai averti pour que tu comprennes ce dans quoi tu t’engageais, et surtout pour éviter ce genre de scène. Mon devoir passe avant mes désirs, c’est ainsi. Si je survis, je serais à toi pour le restant de nos vies, je te le promets. Moi aussi, je t’aime, continua-t-elle plus tendrement. Mais tu sais très bien que les chances sont minces. Toi, tu as toute ta vie devant toi. Ne vas pas la gâcher pour une condamnée telle que moi.
- Yume…
- Non… S’il-te-plait, ne rends pas les choses plus difficiles encore. Si c’est trop dur pour toi, nous devrions peut-être arrêter là…
Chuujou prit la prêtresse dans ses bras, et la serra contre lui le plus fort qu’il put.
- Je refuse. Tant que tu es ici, je reste avec toi. Mais je ne renonce pas Ă  te sauver.
Yume soupira. Il était tellement entêté ! Elle ne pouvait pas lui en vouloir cependant. Après tout, si elle le voulait, elle pouvait toujours le rejeter. Cela faciliterait grandement les choses, pour tout le monde. Mais elle ne pouvait s’y résoudre. Malgré le mal qu’elle lui faisait, elle le voulait auprès d’elle. Même si c’était par pur égoïsme, elle en avait besoin.
La jeune femme rendit son Ă©treinte Ă  son amant, en chuchotant.
- Fais ce que tu veux. De toute façon tu n’attendras pas mon autorisation, n’est-ce pas ?
Heureux de la fausse victoire qu’elle lui accordait et acceptant momentanément de ne plus penser au futur, Chuujou l’embrassa, puis demanda malicieusement :
- Ai-je besoin d’une autorisation pour la suite ?
Sa fiancée lui lança un regard interrogateur, puis voyant son sourire en coin elle leva les yeux au ciel, ne pouvant réprimer un sourire elle aussi.
- Depuis quand tu me demandes la permission ?
La jeune femme n’avait pas fini sa phrase qu’elle se retrouva allongée sur le lit, où son amant prit un soin tout particulier à défendre ses opinions jusqu’à épuisement…

Chuujou en était là de ses souvenirs quand la voix de Yume le ramena à la réalité.
- Je peux savoir à quoi tu penses ? lui demandait-elle, mi-amusée, mi-perplexe devant le sourire béat qu’il affichait.
Chuujou se pencha vers elle et murmura quelques mots à son oreille. La prêtresse s’empourpra au fur et à mesure qu’il parlait, et elle finit par lui plaquer la main sur la bouche, gênée. La jeune femme tira son amant par la main hors de la pièce, puis dans le couloir, en grommelant :
- Le sexe, bien sûr ! Franchement, pourquoi je demande !
Ce qui fit beaucoup rire Chuujou. A ce moment là, Yume trébucha, et il dut la rattraper pour éviter qu’elle ne tombe. Elle était brûlante. Elle en avait encore trop fait ! se disait-il. Elle était déjà très affaiblie, son dernier rêve plus les émotions fortes qu’elle venait de subir étaient en train de la vider de toute son énergie.
Chuujou la transporta jusqu’à sa propre chambre, et allongea la prêtresse dans son lit, priant pour que le Dragon Slayer des Cieux se rétablisse vite.

Shin et Tairyoku avaient emboité le pas à Chuujou et Yume, laissant les mages de Fairy Tail seuls dans la salle. Ces derniers étaient tellement soulagés de savoir que leur amie allait s’en tirer !
Lucy sentit son stress la quitter, entrainant ses dernières forces avec lui. Elle s’assit sur une chaise, et laissa ses larmes couler. Natsu, paniqué (comme toujours) par les sanglots de son amie, commença à gesticuler dans tous les sens, lui disant quelque chose qui ressemblait fort à : « Mais pourquoi tu pleures tout va bien maintenant Juvia est guérie tu vois Wendy l’a sauvé il n’y a plus de raisons de s’inquiéter allez arrête s’il-te… ».
Devant l’air affolé du jeune homme, la constellationniste ne put s’empêcher d’éclater de rire, ce qui amena une moue boudeuse sur le visage de son ami.
- Tu te moques de moi… dit-il.
- Mais non ! Excuse-moi, mes nerfs me lâchent je crois… répondit-elle en s’essuyant les yeux.
Natsu s’approcha et lui tapota maladroitement le dessus de la tête, comme pour la réconforter. Ce n’était pas le geste le plus romantique qu’il ait eu à son égard, mais en public, c’était déjà mieux que rien, se dit-elle. Le regard de la jeune fille se posa sur l’écharpe de son ami, sur la table. Elle la prit, dénoua le ruban qui y était toujours attaché, et elle souvint de quelque chose. Elle tendit le vêtement à Natsu, tout en rougissant. Celui-ci récupéra son bien et jeta un regard interrogateur à la blonde. Elle n’y répondit pas, gardant ses questions pour plus tard, quand ils seraient seuls.

Erza récupéra sa boucle d’oreille, et après l’avoir débarrassée du fil blanc, la remit à sa place. Elle jeta un regard vers Natsu et Lucy, qui avaient l’air très occupés à ne rien se dire, puis vers Gray, qui tenait toujours la main de Juvia, alors que celle-ci était à nouveau inconsciente. Elle se sentait un peu comme la cinquième roue du carrosse. Elle avisa Happy assis sur la table, en train de savourer un poisson, l’air ravi. Mais où l’avait-il dégoté celui-là ?! En tout cas, il était visiblement insensible à l’ambiance dégoulinante de romantisme de la pièce.
Ne supportant plus le silence niais qui régnait, elle attrapa Natsu par son écharpe, et lui intima d’aller se reposer d’un ton qui n’admettait aucune réplique. Le jeune homme traina des pieds jusqu’à la porte, qu’il ouvrit avant de disparaitre derrière. La rouquine jeta alors un regard éloquent à Lucy. Qui ne vit pas du tout où elle voulait en venir.
- J’ai un truc coincé dans les dents ? hasarda-t-elle.
- Mais non, andouille ! répondit Erza, exaspérée. Je me disais juste que Natsu devait… je ne sais pas moi, avoir besoin de compagnie, d’un bon massage, ou quelque chose du genre.
Une ampoule sembla s’allumer au-dessus de la tête de la constellationniste, qui avait cette fois-ci, reçu le message cinq sur cinq. Elle bredouilla quelques paroles inintelligibles, et se dirigea vers le couloir. Au moins, elle ne boitait plus, se dit Erza, l’onguent était vraiment efficace !
La mage en armure se tourna vers Gray, qui n’avait absolument pas suivi la conversation, et dont le regard était focalisé sur la jeune femme endormie. La rouquine était certes très heureuse, soulagée et tout et tout que Juvia soit (à peu près) saine et sauve, mais imaginer son ami agir en mode romantique idiot lui donnait des frissons dans le dos. Il faisait ce qu’il voulait, mais si c’était ailleurs que sous ses yeux, c’était mieux.
Totalement inconscient des pensées d’Erza, Gray sursauta lorsque cette dernière lui suggéra d’une voix douce qui ne lui disait rien qui vaille, d’emmener Juvia se reposer dans sa chambre, maintenant qu’elle était guérie. Le jeune homme obtempéra rapidement, n’étant pas assez perdu dans le monde merveilleux du premier amour pour ne pas entendre la menace voilée.
Erza se retrouva seule avec Happy, qui était toujours en train du suçoter les arrêtes de son poisson en l’ignorant complètement. Bien, maintenant qu’elle les avait tous renvoyés, elle n’avait plus de chambre disponible pour se reposer. Mais elle était enfin tranquille et pouvait réfléchir à son aise. La jeune femme se laissa tomber sur une chaise, la fatigue la submergeant maintenant que les effets de l’adrénaline s’atténuaient.
Ce n’était pas bon du tout. L’ennemi avait eu un aperçu de leurs capacités, alors qu’eux n’avaient rencontré qu’un seul de ses lieutenants. Bien entendu, ils étaient de Fairy Tail et avaient donc pas mal de ressources, mais ils étaient tout de même en position d’infériorité. Surtout qu’avec les récents évènements, deux de leurs meilleurs éléments ne seraient pas en état de se battre d’ici un moment… Juvia était sauvée, mais toujours faible, et Gray avait utilisé la quasi totalité de sa magie lors de son « combat », qui tenait plus du massacre qu’autre chose, et lorsqu’il n’en avait fait qu’à sa tête et ramené Juvia lui-même. De plus il avait toujours cette vilaine entaille sur le dos, que Wendy ne pourrait certainement pas guérir tout de suite… Attendre trop longtemps ne ferait que laisser le temps à Dark Holders de s’organiser et de faire de plus amples recherches sur eux et leurs pouvoirs. Erza soupira. Elle n’avait pas vraiment le choix. Résignée, elle chercha le lacryma que Makarov lui avait confié. Cette solution ne lui plaisait pas vraiment, mais elle devait appeler Mirajane pour lui demander de l’aide.
Alors qu’elle farfouillait dans ses poches, la jeune femme fronça les sourcils. Où était donc ce maudit lacryma ? Ses doigts rencontrèrent enfin le petit objet, mais quelque chose clochait. Horrifiée, elle sortit des fragments de cristal de sa poche. Il s’était brisé. Erza ne se voyait vraiment pas faire tout le chemin jusqu’à Fairy Tail, elle était bien trop épuisée, et tous ses amis aussi. Ils étaient vraiment seuls à présent. Elle continua de réfléchir un long moment, broyant du noir. Puis, harassée, elle s’endormit sur la table, le visage caché dans ses bras.
Soudain, le mugissement du vent la réveilla en sursaut. « Qu’est-ce qui se passe encore ? pensa-t-elle. On ne peut donc pas souffler cinq minutes ! » Intriguée et inquiète, elle se précipita vers la porte, suivie de Happy qui avait apparemment terminé son poisson (si l’on en jugeait par les arrêtes grignotées éparpillées sur le sol).

Une fois dans le couloir, Lucy se dirigea d’un pas hésitant vers la chambre des garçons. A la suggestion d’Erza, elle avait bondi, mais elle s’imaginait mal entrer comme si de rien n’était et proposer un massage au Salamander… L’idée lui paraissait juste… saugrenue… Perdue dans Lucyland, elle poussa la porte de la chambre sans frapper et…
- KYAAAAAAAAA !!! hurla-t-elle, s’empourprant violemment.
- AAAAAH !! répondit Natsu, surpris par le piaillement de la jeune fille. Oh, Lucy c’est toi ? Qu’est-ce qui te prends ? Ca va pas de crier comme ça ?
Mais la jeune fille était dans l’incapacité la plus totale de fournir une réponse, cohérente ou non, car devant elle se dressait un Natsu en sous-vêtements. Ce qui n’avait pas l’air de déranger le garçon outre mesure. Il allait commencer à nettoyer le sang et la sueur qui maculaient sa peau quand Lucy était entrée.
La blonde ne pouvait détacher son regard du corps parfaitement sculpté de son ami, se demandant ce que ça lui ferait d’être serrée contre ce torse musclé, et … « Non mais Lucy ! Ca va pas ? Tu débloques ma grande ! Allez, arrête de le regarder, il va finir par te trouver bizarre… Arrête de regarder j’ai dit ! Allô allô, les yeux ? Ici le cerveau ! Fermez-vous bande d’andouilles !... »
Alors que la jeune fille conversait gentiment avec elle-même, le regard bloqué au niveau des abdominaux de Natsu, le Dragon Slayer finit par remarquer que quelque chose clochait chez la constellationniste.
- Euh… Lucy ? Tout va bien ? demanda-t-il.
Le regard brillant de son amie commençait à le mettre mal à l’aise. Il aurait dû déplacer le paravent devant le lavabo avant de se déshabiller. Il n’avait pas l’habitude qu’on entre chez lui à l’improviste. Ca, c’était plutôt sa spécialité à lui, alors il n’avait jamais pris de précautions particulières quand il prenait sa douche. Si c’était ce que Lucy ressentait lorsqu’elle le retrouvait chez elle, il comprenait mieux ses réactions violentes…
La constellationniste finit par récupérer une partie de ses facultés mentales et put au moins se retourner face au mur et fermer la porte. En réalité, elle allait sortir de la pièce, mais à cet instant la porte de chêne avait commencé à s’ouvrir à l’autre bout du couloir. Ne tenant pas à être surprise dans cet état, que ce soit par Gray ou Erza, elle avait décidé de rester dans la chambre avec Natsu, et d’aviser ensuite. Puis, il lui vint à l’esprit que, peut-être, il convenait de dire quelque chose dans ce genre de cas, plutôt que de rester muette face au mur, telle une courge rougissante.
- Euh… Je suis désolée j’aurais dû frapper avant d’entrer si tu veux je vais m’en aller je ne veux pas te déranger je… dit-elle d’une traite, sans reprendre son souffle.
- Nan, c’est bon tu peux rester !
Même sans le voir, elle entendait le grand sourire qui accompagnait sa réponse. Une image assez précise du visage du jeune homme se dessina dans son esprit. Il était si mignon, avec ses cheveux indisciplinés, et son fameux sourire qui dévoilait ses canines légèrement trop grande. Et puis, en dessous il y avait son cou, son torse, ses bras, ses abdominaux, ses f…
- KYAAAAAAA !!!
- Mais, quoi encore ? s’exclama le Salamander, à nouveau surpris.
« Mais Lucy, tu es complètement obsédée ma parole ! Oh oui, et pas qu’un peu ! Tu n’as pas honte ? Ben quoi ? Il n’y pas de mal à se faire du bien aux yeux ! »
Pendant que la jeune fille était en conflit intérieur prononcé et gesticulait dans tous les sens face au mur, Natsu en profita pour tirer le paravent devant le lavabo, et reprit là où il s’était arrêté. Elle était vraiment bizarre ces temps-ci, Happy avait raison ! pensa-t-il en jetant un coup d’œil vers la concernée. Et dire qu’il avait enfin failli l’embrasser. Mais non, il avait fallu que le chat bleu intervienne pile au mauvais moment ! Il adorait l’Exceed, mais pour le coup, il le lui aurait bien balancé à la figure, son poisson ! Enfin, il aurait peut-être une autre chance ce soir… Le jeune homme soupira. Toute cette histoire, ça lui donnait des migraines ! Pourquoi c’était aussi dur d’avouer ses sentiments à une fille ? A voir Loki, il suffisait de mettre des lunettes de soleil et de sourire comme un demeuré pur jus pour en avoir une demi douzaine à moitié évanouie à ses pieds ! Et lui, il n’arrivait même pas à faire face à une seule ! Ce n’était pas une chose qu’Igneel avait abordée avec lui. Personne ne s’en était jamais donné la peine, en y pensant bien ! Non mais, il ne leur était pas venu à l’esprit qu’ayant été élevé par un dragon, il n’avait découvert l’existence du sexe opposé qu’une fois arrivé à Fairy Tail ? Comment pouvait-on attendre de lui qu’il sache comment s’y prendre avec la fille qui lui plaisait ?! Qui était d’ailleurs de l’autre côté du paravent. Alors qu’il était… nu. La situation embarrassante dans laquelle ils se trouvaient lui apparut subitement.
Le Dragon Slayer soupira à nouveau. Les filles, c’était vraiment trop compliqué !
Pendant ce temps, Lucy avait enfin réglé ses propres contradictions, et avait fini par se rendre compte que le jeune homme s’était caché. Il avait commencé à se débarbouiller si elle en croyait le bruit de l’eau coulant du robinet. Elle s’autorisa donc à souffler (tiens ? Quand avait-elle arrêté de respirer ?) et se dirigea vers le lit. Le matelas avait visiblement été replacé sur le sommier, et le lit fait. Certainement grâce à Erza. Elle s’assit au bord, et ses yeux se posèrent sur les vêtements de Natsu. Un ruban rouge dépassait de la poche de son pantalon. Ce dont elle voulait parler au jeune homme lui revint subitement en tête.
- Tu n’as pas utilisé le fil d’union blanc pour revenir, dit-elle.
Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Le ton de la jeune fille contenait une pointe d’espoir, et de peur aussi. Elle espérait autant qu’elle redoutait que Natsu ait compris la signification de ce petit bout de tissu. Mais ces subtilités avaient totalement échappé à son ami, qui lui répondit :
- Ouais, j’avais perdu l’autre. Merci d’ailleurs, Erza m’aurait trucidé si elle avait dû me ramener !
Lucy afficha un air blasé. Bien sûr, il n’avait pas percuté. Elle soupira. Ils s’étaient presque embrassés tout de même ! Etait-il si idiot ? Que devait-elle faire pour qu’il comprenne ? A par se confesser en bonne et due forme ? Mais, même si ça faisait un peu vieux jeu, elle préférait que l’initiative vienne de lui. Apparemment, elle pouvait toujours rêver…
- Pourquoi tu m’en as donné un autre au fait ? continua Natsu, toujours caché derrière son paravent.
- Pardon ? demanda la blonde qui revint brutalement à la réalité.
- Un fil. Pourquoi tu m’en as donné un rouge ?
La jeune fille blêmit. Non seulement, il n’avait pas l’air décidé à se confesser lui-même, mais en plus, il lui demandait presque de le faire ! Ah non, ça n’allait pas se passer ainsi ! « Natsu Dragneel, je ne vais pas te laisser t’en tirer comme ça ! ». Lucy choisit la voie de l’esquive pour tenter d’amener le jeune homme sur son terrain. Elle allait le troubler et le forcer à dire ce qu’elle voulait entendre en adoptant une attitude assurée et séductrice de femme fatale. Elle allait lui en mettre plein la vue et il serait forcé d’agir comme elle le voulait. Le seul problème, c’était qu’elle tremblait, qu’elle avait les mains moites et que son cœur battait bien trop fort. Et en plus, il l’entendait très bien ! Rien que cela aurait dû mettre la puce à l’oreille du Salamander, s’il avait été un homme normal. Si tant était qu’un homme normal aurait été capable d’entendre son rythme cardiaque sans stéthoscope. Ce qui lui paraissait peu probable. A moins que l’homme normal en question ne se promène avec l’instrument sur lui, écoutant invariablement le cœur de ses futures conquêtes. Ce qui, à ce compte là, ne relevait plus de l’homme normal, mais plutôt du médecin névrosé. Mais elle s’égarait là, non ?
En un mot, elle était stressée, et son cerveau avait des ratés. Ce qui ne l’aiderait pas à manipuler son ami.
- A ton avis ? demanda-t-elle faiblement, sachant qu’il l’entendrait très bien.
Pour l’assurance et la séduction, il faudrait repasser !
- Ben, je sais pas, c’est pour ça que je te demande.
- Sérieusement, tu n’as pas une petite idée ? demanda la constellationniste, agacée plus envers elle-même pour ne pas être capable de se comporter comme elle le voulait, que contre cet idiot qu’elle adorait mais qui ne comprenait vraiment rien à rien.
La conversation s’éloignait de plus en plus d’une confession dans les règles de l’art, si tant était qu’elle en avait été proche à un moment ou à un autre. La jeune fille se laissa tomber sur le lit, alors que l’eau était coupée, persuadée qu’elle n’aurait pas de réponse. Mais elle se trompait.
- En fait, j’ai bien une… théorie, bafouilla Natsu.
- Ah oui ? fit la blonde en se redressant, l’espoir revenant.
Elle fut à nouveau éblouie. Le Salamander avait visiblement terminé, et était sorti de derrière les panneaux de bois. Mais il n’avait apparemment pas trouvé utile de mettre d’autres vêtements qu’un caleçon. Ecarlate, Lucy lui lança son pantalon et sa veste, en grommelant que ce n’était pas correct de se montrer face à une jeune fille dans un tel accoutrement.
- Ben quoi ? Ca te gêne pas quand c’est Gray, si ? s’exclama Natsu en fronçant les sourcils.
- Oui, mais c’est différent ! Gray, c’est Gray, et toi… c’est toi… marmonna la blonde en regardant ailleurs.
- C’est pas vraiment une explication ! constata le jeune homme.
Lucy sentit le matelas s’affaisser à côté d’elle. Elle soupira et consentit enfin à regarder Natsu. Avant de détourner à nouveau le regard, rouge comme une tomate.
- Mais tu te fiches de moi ! s’indigna-t-elle. Habilles-toi !!!
- Nan !
- Si !
- Nan !
- Mais, si !
- J’ai pas envie !
« Aaaaaaaaah… Ma confession !!! » Pleura-t-elle intérieurement. La discussion avait complètement dérapé. Au lieu des violons et du coucher de soleil dont elle rêvait, elle était en train d’essayer d’enfiler ses vêtements de force à un idiot, dans une chambre creusée au fond d’un souterrain. Ce qui ne conférait pas réellement une ambiance romantique à la scène.
- Comment ça, tu n’as pas envie ? Mais les gens normaux ne se promènent pas à moitié nus !
- Gray le fait bien, lui ! répliqua le jeune homme avec une moue boudeuse, assis en tailleurs à côté d’elle, les bras croisés.
- Et ça lui vaut des tas de reproches.
- Pas les tiens.
Lucy fut un moment à court de répartie, puis reprit :
- Il faut croire que je me suis habituée. Et puis, ce n’est pas une raison pour faire la même chose !
- Et si j’ai envie moi aussi, de jouer au pervers, ça me regarde non ?
- Natsu ! Tu t’entends parler ? Allez, arrête ces enfantillages et habilles-toi maintenant !
- Nan !
Ah non ! Ca n’allait pas recommencer ! Mais elle était qui au juste ? Sa mère ou sa petite amie ? Ah oui, ni l’une ni l’autre…
- Si ! répondit-elle en lançant une attaque surprise sur le garçon, à l’aide de sa veste.
Il se débattit, et ils perdirent l’équilibre. Lucy se retrouva couchée sur le lit, hors d’haleine. Elle avait fermé les yeux lors de sa chute. Lorsqu’elle les rouvrit, son cœur recommença à battre à tout rompre. Natsu se trouvait au-dessus d’elle, le regard planté dans le sien, sérieux comme jamais. Vraiment gênée, elle voulut le repousser, mais il lui agrippa les poignets, la bloquant dans sa position.
- Tu veux bien me lâcher ? demanda-t-elle, le souffle court.
- Non.
- Natsu ! Ca commence à devenir ridicu…
- Pas tant que tu ne m’auras pas dit pourquoi ça te gêne tellement que je sois en caleçon, alors que tu ne dis rien quand c’est ce crétin de glaçon, continua-t-il en rosissant et en détournant le regard.
Lucy aperçut une lueur étrange dans ses yeux. De la tristesse ? Est-ce qu’il pensait qu’elle et Gray… ? Mais, il était bête ou quoi ? C’était lui qu’elle avait enlacé ! Lui qu’elle avait failli embrasser ! Pas Gray ! Et en aucun cas Gray ! Elle soupira.
- Est-ce que, par hasard, tu serais… jaloux ?
- Humph !
- C’est quoi “Humph“ ? C’est pas une réponse ça ! poursuivit-elle en riant.
- Te moque pas de moi ! ronchonna Natsu.
- Je ne me moque pas de toi, mais tu es tellement mignon quand tu es jaloux… répondit-elle en insistant sur le dernier mot.
- Humph !
- Hahaha !!! Jaloux, jaloux, jaloux ! Le célèbre Salamander de Fairy Tail est jaloux ! Hahaha !
- LĂ , tu te moques de moi !
- Un peu… avoua Lucy en adressant un clin d’œil au jeune homme.
Ils restèrent ainsi, Natsu évitant toujours le regard de la jeune fille, pendant quelques instants.
- Alors ? reprit le Dragon Slayer.
- Alors quoi ?
- Tu me donnes la réponse à ma question ?
La constellationniste réfléchit quelques instants.
- Nan ! répondit-elle finalement en lui tirant la langue.
Avant qu’il ne puisse répliquer, la jeune fille posa délicatement sa main sur la joue de Natsu, et tourna son visage vers elle, le forçant à la regarder.
- Gray est mon ami, et c’est tout, compris ? dit-elle tendrement, avant de l’attirer doucement vers elle.
Lucy enlaça le jeune homme, et caressa ses cheveux alors qu’il enfouissait son visage dans le creux de son cou. Elle avait agi sur un coup de tête, sans réfléchir.
La jeune fille sentait le souffle chaud du Salamander qui chatouillait sa nuque, ses lèvres frôlant sa peau blanche. Elle fit courir ses doigts le long du dos de son ami, heureuse lorsqu’elle sentit les frissons que ses caresses provoquaient. Elle l’aimait tellement !
Natsu avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Pouvait-il réellement croire que Lucy le serrait dans ses bras ? Ca devait être un rêve, non ? Il respira à plein poumon pour s’imprégner du parfum de la jeune fille. Elle sentait si bon ! Il aurait pu rester ainsi indéfiniment. Mais il avait quelque chose à faire. Il devait lui dire, maintenant. Il sentait que c’était le bon moment. Presque à regret, il prit appui sur ses coudes et se redressa. Ils se regardèrent droit dans les yeux.
- Lucy… commença Natsu.
Il entendit le cœur de la jeune fille s’affoler, et vit les rougeurs surs ses joues. Il se permit d’espérer un peu plus.
La constellationniste retint son souffle. Enfin, il allait le lui dire. Enfin, elle aurait ce qu’elle voulait tant.
- Lucy, je… reprit le jeune homme.
A ce moment une rafale de vent s’engouffra dans le couloir, couvrant la voix de Natsu. Interloqués, les deux mages levèrent les yeux en direction de la porte, puis se regardèrent à nouveau. Ils étaient écarlates. Lucy soupira.
- On devrait peut-ĂŞtre aller voir, proposa-t-elle.
- Ouais, répondit son co-équipier, dépité d’avoir encore raté une occasion.
De toute façon, l’atmosphère romanesque était totalement retombée, et il se sentait intimidé. Il se redressa complètement et se leva, se grattant nerveusement l’arrière de la tête. Le jeune homme s’habilla prestement, pendant que Lucy se levait à son tour, et ils se dirigèrent vers la porte, maudissant intérieurement le sens de l’à propos désastreux de l’abruti qui les avait dérangés.

Gray transporta Juvia jusqu’à la chambre qu’elle partageait avec Lucy, ayant vu cette dernière refermer la porte de la sienne. La constellationniste avait certainement rejoint cette andouille de Dragon Slayer. Il faudrait qu’il la charrie avec ça, quand il aurait le temps. Et accessoirement, qu’il la remercie pour son soutien…
Il déposa délicatement dans le lit la jeune femme endormie, puis rabattit les couvertures sur elle.
Ne sachant que faire en attendant qu’elle se réveille (et ne tenant pas spécialement à aller voir Erza, son amie semblant être d’une humeur massacrante), il s’assit à terre, le dos appuyé sur le lit. Au bout de quelques instants, il entendit Juvia remuer et se retourna, pensant qu’elle s’était déjà réveillée. Il allait la gronder, agacé qu’elle ne prenne pas suffisamment de repos, mais il se rendit compte que ses yeux étaient toujours fermés. Il se redressa pour jeter un œil à son bandage, et vérifier qu’il était toujours bien en place. Ce faisant, il surprit l’expression de son visage. Elle avait les sourcils froncés, la mâchoire serrée, et était recouverte d’une pellicule de sueur. Gray fut un instant désemparé, pensant qu’elle souffrait. Il allait chercher Wendy pour qu’elle jette un coup d’œil à la blessée, lorsqu’il l’entendit gémir d’une voix faible et étouffée :
- Gray-… sama…
- Qu’est-ce qu’il y a ? s’affola-t-il, oubliant pour une fois de lui demander d’arrêter d’ajouter –sama à son nom.
- Gray-sama…
- Juvia, qu’est-ce que tu as ?
- GRAY-SAMA !!! cria la mage en ouvrant brusquement les yeux.
Elle resta quelques secondes le regard dans le vague, avant de pouvoir distinguer les traits inquiets du mage de glace au dessus d’elle. Soulagée, Juvia porta ses mains à son visage, et commença à pleurer.
Gray ne comprenait plus rien.
- HĂ© ! Tu peux me dire ce qui te prend ?
- Juvia a fait un cauchemar… Elle a rêvé qu’elle n’arrivait pas à temps pour sauver Gray-sama, répondit-elle entre deux sanglots. Juvia n’aurait jamais pu se le pardonner.
Embarrassé, le jeune homme passa sa main dans ses mèches brunes, avant de s’assoir sur le bord du lit.
- Je suis là, ok ? Et toi, tu as énormément de chance d’y être aussi ! Et d’ailleurs, qu’est-ce que c’était que cette lubie encore ? Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ?! demanda le jeune homme.
Après toutes ces émotions, ses nerfs n’étaient pas encore tout à fait remis.
- Juvia ne voulait pas laisser Gray-sama mourir… Juvia ne l’aurait pas supporté… répondit la jeune femme timidement.
- Parce que tu crois que ça m’aurait rendu heureux que tu disparaisses ? Ne refais jamais ça !
- Juvia le fera autant de fois qu’il le faudra ! Si Gray-sama ne veut pas que Juvia prenne des risques pour lui, alors Gray-sama devrait apprendre à ne pas se battre quand il est blessé, et écouter les autres ! rétorqua la mage de l’eau.
Gray fut surpris par son ton et son regard déterminés. C’était la première fois qu’elle le contredisait ainsi. Il s’apprêtait à répliquer, mais il vit les cernes sous les yeux de la jeune femme, son teint blafard et sa respiration un peu trop heurtée à son goût.
- Ok, ok, céda-t-il. Tu dois avoir raison sur ce point.
- Bien sûr que Juvia a raison ! se renfrogna-t-elle.
Il soupira en ce pinçant l’arrête du nez. Il pouvait se permettre d’être agacé, maintenant qu’elle était sauvée.
- Tu es vraiment infernale ! répondit-il en esquissant néanmoins un sourire. Allez, rendors-toi maintenant. Je ne bougerais pas d’ici, continua-t-il alors qu’elle allait protester, donc pas la peine de faire des cauchemars, ok ?
- Est-ce que Gray-sama veut bien tenir la main de Juvia, le temps qu’elle s’endorme ? demanda la mage d’une toute petite voix.
- Non, répondit-il.
Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent et se remplirent de larmes, sa lèvre inférieure se mit à trembler. A cette vue, Gray ne put s’empêcher de rire.
- Franchement, tu es impossible ! Attends au moins que j’ai fini de parler avant de t’emballer !
- Mais… Gray-sama a dit que…
- Gray-sama ne veut pas te tenir la main, mais Gray n’y voit aucun inconvénient.
Juvia ouvrit la bouche, puis la referma, la rouvrit encore et ainsi de suite, sans qu’aucun son n’en sorte. Finalement, ce fut d’une voix chevrotante qu’elle répéta sa question.
- Est-ce que G… Gray veut bien tenir la main de Juvia, le temps qu’elle s’endorme ?
Contre toute attente, le jeune homme rougit et s’exécuta sans répondre, en détournant le regard.
« Hihi ! Gray-sa… Gray est tellement adorable ! Juvia aimerait bien l’embêter encore un peu, mais elle est si fatiguée… »
Etouffant un bâillement, elle demanda :
- Juvia voudrait aussi que Gray-sa, Gray l’embrasse encore… Elle pense que ça l’aiderait à dormir.
Ce fut au tour du jeune homme de se retrouver sans voix. Puis, il se pencha vers elle et déposa un baiser sur son front.
- C’est tout ce que tu auras, jusqu’à ce que tu sois complètement rétablie ! riposta-t-il.
- Alors Juvia va se dépêcher de guérir, répondit-elle avec un grand sourire.
Il grommela quelques mots incohérents, tout en regardant le sol. Il était battu à plate couture par cette femme !
Devant l’air gêné de Gray, Juvia réprima un petit rire. Elle avait encore du mal à croire qu’ils étaient enfin ensemble. D’ailleurs, il ne lui avait pas demandé officiellement…
- Juvia a encore une question, reprit-elle.
- Ah, stop ! la coupa-t-il. Quoi que ce soit, ça attendra. Tu dois dormir maintenant !
La jeune femme l’ignora superbement, et poursuivit :
- Est-ce que… Gray… et Juvia sont un couple maintenant ?
Le mage de glace s’empourpra à nouveau. Mais à quoi elle pensait ? Qu’est-ce que c’était encore que cette question débile ?
- Dors, Juvia ! répondit-il.
Mais la jeune femme garda résolument les yeux ouverts, le regardant fixement.
- Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? C’est assez clair, non ? bredouilla-t-il.
Juvia lui adressa un regard implorant.
- Oui, mais Juvia n’a jamais reçu de confession… Alors, elle pensait que peut-être…
Le rougissement de Gray atteignit son paroxysme. Elle lui en faisait vraiment voir de toutes les couleurs ! Depuis le début de cette mission, elle l’avait tour à tour harcelé, agressé, embrassé, embrasé, rendu fou, et maintenant, cerise sur le gâteau, elle lui demandait de se confesser ! Et lui, il allait le faire, bien entendu ! Les femmes de Fairy Tail étaient décidément les plus fortes.
Ignorant son cœur battant à tout rompre, il prit une grande inspiration, planta son regard dans celui, brillant, de la jeune femme et se lança :
- Juvia Loxar, tu me rends dingue. Veux-tu sortir avec moi ?
Il avait l’air d’un parfait idiot. Elle allait lui éclater de rire à la figure !
- Ou… Oui ! répondit l’intéressée, aussi rouge que son prétendant.
- Bon, tu dors maintenant, ou tu as encore une question loufoque Ă  me poser ?
Mais, il n’eut jamais de réponse, Juvia s’étant évanouie de bonheur, à peine sa réponse donnée. Il la regarda, mi-exaspéré, mi-attendri et remonta les couvertures sur la jeune femme.
Soudain, ce qui semblait être une tornade fit un bruit de tous les diables dans le couloir. Il vérifia que Juvia dormait toujours, puis se dirigea vers l’origine de la tempête. En sortant de la chambre, il vit Natsu, Lucy, Happy et Erza agglutinés sur le seuil d’une pièce qu’il supposa être la chambre de leurs hôtes. Le jeune homme s’approcha, jeta un coup d’œil et décida qu’ils n’avaient pas besoin de lui. Il retourna au chevet de Juvia.

Wendy était allongée sur un lit (Sharuru ne lui avait pas vraiment laissé le choix), écoutant son amie lui raconter ce qui s’était passé, et ce qu’ils avaient appris ces derniers jours. Lorsque celle-ci prononça le nom de Mirai, la fillette sursauta et se redressa d’un seul coup.
- Wendy ! Recouche-toi ! lui ordonna l’Exceed en la repoussant contre son oreiller.
- Sharuru, attends ! Ou est Mirai-san ? Je ne l’ai pas vue. Natsu, et les autres… Ils l’ont ramenée ici, n’est-ce pas ?
- Pardon ? Bien sûr que non, elle est dans le camp opposé, c’est une ennemie !
- Non, ce n’est pas vrai ! Elle est toujours là-bas ? Elle est en danger ! s’écria la jeune mage.
- Wendy, oĂą vas-tu ? cria la petite alors que son amie sautait hors du lit.
Le jeune dragon sortit en trombe de la chambre, sans prendre le temps de remettre ses chaussures. Sharuru soupira, prit les sandales de la fillette, et la suivit dans le couloir.
Wendy repéra vite l’odeur de la jeune femme qu’elle cherchait. Elle ressemblait énormément à celle de la mage rousse qu’elle avait rencontrée en captivité. Elle se précipita jusqu’à la porte, et allait frapper, lorsque celle-ci s’ouvrit brusquement. Déstabilisée, et emportée par son élan, Wendy ne put s’arrêter et fonça droit dans… Shin qui sortait de la chambre, l’air renfrogné.
- Aïe ! fit-elle en tombant en arrière, fesses les premières.
- Wendy… soupira Sharuru qui arrivait derrière elle.
L’exceed laissa tomber les chaussures à côté de son amie, qui se relevait déjà en s’excusant de toutes ses forces.
- Pardon pardon pardon ! Je suis vraiment désolée je me suis précipitée j’espère que je ne vous ai pas fait mal pardon pardon par…
- Ah, euh… Non c’est bon, il n’y a pas de mal, la coupa Shin en l’aidant à se relever.
« Cette gamine a une pêche d’enfer, pour quelqu’un qui vient d’utiliser toute sa force magique ! » pensa-t-il, incrédule. Alors qu’il la regardait recommencer à présenter ses excuses en gesticulant ans tous les sens, son air perplexe se changea en un sourire, et il commença à rire.
- Et bien ! Vous êtes vraiment à part, vous, les mages de Fairy Tail ! Wendy c’est ça ? Moi c’est Shin, se présenta-t-il en ébouriffant la chevelure foncée de la fillette. Tu voulais nous voir ?
Wendy arrêta de s’agiter quelques instants, puis reprit de plus belle en se rendant compte qu’elle avait déjà oublié ce pour quoi elle était venue.
- Oh oui ! Je suis désolée avec tout ce qui s’est passé et la blessure de Juvia-san j’ai complètement oublié oh lala j’aurais dû venir vous en parler tout de suite pardon pardon pardon.
- Haha, calme-toi ! Suis-moi, dit Shin en invitant le Dragon Slayer Ă  entrer dans la chambre.
Il se demandait ce qu’elle pouvait bien avoir de si important à leur annoncer, elle qui venait à peine d’arriver. Après tout, elle avait été captive de Dark Holders pendant plusieurs jours… Et si… Elle avait eu des nouvelles de…

Yume fut arrachée à son sommeil par une petite voix véhémente qui semblait s’excuser pour elle ne savait quel motif. La jeune femme se redressa difficilement, encore à moitié prise par son rêve. Une jeune fille blonde se tenait debout devant une silhouette masquée par la brume… Elles allaient s’affronter… La prêtresse devait lui dire quelque chose. La mettre en garde ? Non, ce n’était pas ça… Mais c’était important.
Elle soupira en finissant de se réveiller. L’inconnue à la petite voix venait de la sauver en l’empêchant de rêver, mais il faudrait qu’elle voit ce songe en entier avant leur grande bataille, elle pressentait que c’était crucial.
Yume porta la main à ses tempes, un mal de crâne sourd commençant à se répandre dans toute sa tête. Fichu poison qui la drainait de sa magie ! Elle ouvrit néanmoins les yeux, et se trouva nez à nez avec une fillette d’une douzaine d’année, qui la regardait d’un air à la fois coupable et concerné.
Le Dragon Slayer des Cieux. Tous ses espoirs reposaient sur les épaules d’une si jeune mage ! Le cœur de Yume se mit à tambouriner dans sa poitrine, lui faisant presque mal. Mais elle ne devait toujours pas être remise du sort de guérison lancé sur son amie… Si ? Pouvait-elle décemment lui demander de la soigner tout de suite ? Etait-elle venue pour cela ? Et pourquoi affichait-elle une moue si honteuse ? La fillette prit la parole, coupant court aux interrogations de la jeune femme.
- Je m’appelle Wendy, je suis le Dragon Slayer des Cieux. Vous êtes Yume-san, n’est-ce pas ?
Celle-ci répondit par un hochement de tête, puis attendit la suite, sentant que son interlocutrice n’avait pas terminé.
- Je… je suis désolée…, continua Wendy en baissant les yeux.
Comme elle se taisait, Yume adressa un regard interrogateur à Shin, qui était visiblement entré dans la chambre en compagnie de l’enfant. Il haussa les épaules, n’en sachant pas plus qu’elle.
- Pourquoi ? demanda doucement la prĂŞtresse.
- Je… J’ai rencontré votre sœur, dans les cachots de Dark Holders, poursuivit la fillette, alors que tous fronçaient les sourcils. Elle ne vous a pas trahis ! Elle a été enfermée dans la cellule en face de la mienne, et m’a tout raconté. Nous avions prévu de nous enfuir ensemble, quand Natsu et les autres viendraient me chercher, mais je me suis évanouie. Quand je me suis réveillée , j’étais ici, et avec l’état critique de Juvia-san, j’ai complètement oublié Mirai-san. Je suis tellement désolée, finit-elle, les larmes aux yeux.
- Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas de ta faute, la rassura Yume en lui levant le menton. Je sais très bien ce que mon idiote de sœur a en tête. J’ai besoin de toi pour l’empêcher de se sacrifier inutilement. Un poison pernicieux coule dans mes veines, m’empêchant d’utiliser ma magie sous peine de provoquer ma propre mort. Quand tu seras prête, je te demanderai de me débarrasser de cette substance. Acceptes-tu ?
Wendy détourna le regard. Elle ne savait pas quoi faire. Bien sûr, Mirai lui avait demandé de ne pas guérir sa sœur, que cela ne ferait qu’aider la prophétie à se réaliser. Elle lui avait dit de ne pas s’inquiéter, qu’elle allait s’occuper de tout elle-même. Mais elle savait, elle sentait que la jeune femme, seule, ne serait pas de taille contre le monstre qui tirait les ficelles. A travers le récit qu’elle avait entendu, elle avait compris que la mage se tenant devant elle, maintenant affaiblie, avait la force nécessaire pour terrasser le dénommé Kyouaku. Mais si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, leur affrontement pouvait prendre un tour bien plus dramatique que présentement. S’il lui volait ses pouvoirs de prêtresse de la lumière, personne ne pourrait plus se dresser contre lui. De plus, elle n’appréciait pas du tout l’idée de la guérir si c’était pour mieux l’envoyer à la mort après.
Wendy pesait le pour et le contre, ne voulant pas donner de réponse hâtive. Voyant le trouble de son amie, Sharuru se posa sur son épaule. Elle comprenait ses hésitations, mais ne voyait pas en quoi ils avaient encore le choix. Ils avaient besoin d’une prêtresse au mieux de sa forme pour gagner ce combat. Elle choisit cependant de ne rien dire. Wendy avait besoin de faire ce choix elle-même. Elle la connaissait. Elle était sure qu’elle prendrait la bonne décision, quelle qu’elle fut. Ou du moins, la meilleure possible. Celle qui sauverait le plus de monde. Celle qui impliquait forcément qu’elle en ferait encore trop… Franchement ! Veiller sur cette gamine était plus qu’épuisant !
A ce moment Wendy reprit la parole.
- Votre sœur ma demandé de ne pas vous guérir avant qu’elle n’ait réglé le problème, commença-t-elle. Elle ne veut pas que vous mourriez.
Chuujou allait protester, mais Yume lui fit signe de se taire.
- Cependant, continua le Dragon Slayer, je ne crois pas avoir le choix. Je suis consciente des dangers que je nous fais tous courir en accédant à votre requête, et j’en prends la responsabilité. Car je pense que le péril est tout aussi grand si je vous laisse dans cet état. Avec vous et vos pouvoirs, nous avons au moins une chance de remporter la victoire. Alors, en échange, je vous demande de me promettre une chose : gagnez ce combat, et revenez saine et sauve.
Tous la regardèrent, abasourdis. Avait-elle seulement douze ans ?
Sharuru était vraiment stupéfaite d’entendre son amie parler ainsi. Elle qui n’avait aucune confiance en elle et qui avait constamment besoin d’être rassurée, venait de s’exprimer avec une assurance que l’Exceed ne l’avait jamais vue arborer, tenant des propos qui laissaient transparaitre une maturité qu’elle ne soupçonnait même pas la fillette de posséder. Quand avait-elle grandi ainsi ? La chatte sourit. Son petit dragon serait bientôt en âge de s’envoler seul… Ou pas, se dit-elle alors que Wendy ajoutait d’une voix mal assurée « Enfin… s’il-vous-plait ? »
Yume la regardait avec des yeux ronds. Elle ne s’attendait pas à ça. Même les étrangers semblaient faire grand cas de sa mort. Fairy Tail n’était décidément pas une guilde comme les autres.
- Et bien, j’essaierai, au moins, répondit-elle dans un sourire.
Wendy prit une grande inspiration.
- Très bien. Je suis prête. Shin-san, pouvez-vous refaire la même chose que tout à l’heure, quand j’ai soigné Juvia-san, s’il-vous-plait ?
Alors que le jeune homme allait s’exécuter, Sharuru lança une chaussure (que la fillette n’avait toujours pas remises), sur la tête de la préadolescente.
- Sharuru ! Mais qu’est-ce qui t’arrives ? s’exclama cette dernière en se massant le haut du crâne.
- Ce qui m’arrive ?! Il m’arrive que tu es affaiblie, tu n’as pas encore récupéré de ton dernier sort ! Il est hors de question que tu te lances manu militari dans…
- Tout va bien, ne t’inquiètes pas. Tout le monde fait de son mieux, alors moi aussi je dois donner le meilleur de moi-même, répondit Wendy avec un sourire éblouissant.
Sharuru s’en retrouva sans voix pendant quelques secondes. Puis, réalisant qu’elle pourrait bien dire tout ce qu’elle voudrait, cette entêtée avait déjà pris sa décision, elle bougonna :
- Ne viens pas te plaindre après !
- Merci Sharuru !
Elle devenait vraiment impossible ! Au moins, avant, elle écoutait ses conseils. Cette stupide guilde avait vraiment une mauvaise influence sur elle, se disait l’Exceed. Puis elle se souvint des quelques semaines passées depuis qu’elles avaient rejoint Fairy Tail. Elle devait reconnaitre que son amie n’avait jamais autant souri que depuis leur arrivée dans cette guilde de demeurés certifiés sur facture. Ni autant progressé. Ils n’étaient pas si mal, finalement…
Wendy s’était retournée vers Shin, qui attira un vrai tourbillon d’air jusque dans la chambre. La fillette reporta son attention sur Yume, et ses mains brillantes se posèrent sur sa poitrine. Le Dragon Slayer se concentra, et repéra sans mal le poison dans le corps de la rousse. Elle comprit très vite que l’extraction allait être très difficile. Il s’était mélangé à la magie de sa victime, ce qui lui permettait de l’annihiler un peu plus chaque fois qu’elle l’utilisait, en s’auto-consumant. Les deux étaient si étroitement imbriqués que la fillette ne voyait pas comment elle pourrait détruire le toxique sans toucher à la faible réserve de magie de la jeune femme.
Se concentrant toujours plus, elle ne remarqua pas que Natsu, Lucy, Erza et Happy étaient entrés à leur tour dans la chambre. Tous la regardaient avec attention, impressionnés par la pression magique qui émanait d’elle.
Wendy s’attela à désenchevêtrer le poison et la magie de Yume, utilisant au maximum de ses capacités sa magie de l’air. Le processus promettait d’être long et difficile, et elle était consciente qu’au moindre faux pas, elle mettait la vie de la prêtresse, et donc leur vie à tous en danger. Si elle perdait sa concentration et extirpait la force vitale de sa patiente en même temps que la substance parasite, elle la tuerait certainement sur le coup. Cela n’avait vraiment rien à voir avec les guérisons qu’elle avait l’habitude de faire ! Mais elle en était capable, elle le savait. Alors, tout doucement, elle commença à séparer les deux éléments. Heureusement pour elle, il n’y avait plus beaucoup de magie dans le corps de Yume, donc plus beaucoup de poison non plus, sinon, elle n’aurait jamais eu assez d’énergie pour tout faire d’un coup. Mais ça rendait le traitement d’autant plus dangereux.
Le jeune Dragon Slayer progressait petit à petit, détruisant au fur et à mesure le toxique qu’elle parvenait à isoler. Cela faisait déjà plus de trois quarts d’heure qu’elle avait commencé, et elle sentait ses forces diminuer. Elle suait à grosses gouttes, et ses mains moites tremblaient. Elle tint bon cependant, et continua sa tâche sans faiblir. Le renouvellement constant de l’air par Shin l’aidait beaucoup. « Tout le monde fait vraiment de son mieux, je ne dois pas abandonner ! » La fillette redoubla d’effort et de concentration, ses mains reprenant l’éclat qu’elles perdaient peu à peu.