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Manga / Anime

Fairy Tail

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Les nouvelles aventures de Fairy Tail : la princesse au bois rĂŞvant

Usagi-chan

Résumé : Le futur est-il vraiment déjà écrit, et notre destin tout tracé ? Nous, on n’y croit pas une seule seconde ! Nous sommes des mages de Fairy Tail, et notre avenir, il n’y a que nous qui puissions en décider ! Si tu n’aimes pas ce que tu vois, alors lève-toi et bats-toi pour que demain existe !

Disclaimer : La plupart des personnages ainsi que l'univers appartiennent Ă  Hiro Mashima. Les personnages qui ne font pas partie de Fairy Tail sont Ă  moi.

Comment tout a basculé… Que quelqu’un calme Natsu, de préférence avant qu’il n’aille défier une guilde entière tout seul !

CHAPITRE 10

- Le pouvoir sacré t’a choisie Yume, lui répondit Hana. Tu es notre nouvelle prêtresse.

La jeune fille la regarda, abasourdie.

- Mais… pourquoi moi ?
- C’est ton destin. Maintenant, il faut que je vous parle. Je sais que vous souffrez énormément en ce moment, mais je n’ai pas le choix. Si nous voulons éviter une catastrophe, vous devez toutes les deux être au courant de la prophétie…

Le décor changea une nouvelle fois. Ils étaient à présent revenus dans le jardin. Le soleil brillait doucement, et commençait à descendre dans le ciel. La douceur du temps laissait à penser qu’on était en été. Devant eux, Yume et Chuujou marchaient en silence. Ils avaient grandi et semblaient à peine plus jeunes que leur moi du présent. Le jeune homme avait l’air nerveux. Yume le regarda et lui demanda, l’air mi-amusée, mi-méfiante :

- Qu’est-ce que tu as ? Pourquoi m’as-tu fait venir ici ? Nous aurions pu parler dans la guilde, comme d’habitude.

Le jeune homme rougit.

- Non, ici c’est… mieux.

Yume s’arrêta et il l’imita.

- Chuujou, je sais ce que tu veux me demander. Mais je te l’ai déjà dit, la réponse est non et ne changera pas, peu importe le nombre de fois où tu essaieras. Tu devrais passer à autre chose. Il y a plein de filles magnifiques dans notre guilde, et la moitié n’a d’yeux que pour toi.
- Je ne peux pas Yume. C’est toi que je veux, depuis que nous sommes enfants, lui dit-il en la regardant dans les yeux. Arrête avec tes histoires de prêtresse et de secret qui t’empêche de te lier avec qui que ce soit. Tu as des sentiments pour moi, je le sais. N’essaie pas de me mentir, tu ne peux pas.
- Chuujou, s’il-te-plait, ne rends pas les choses plus difficiles, lui répondit-elle en baissant le regard.
- Je vais te les faciliter alors. Je suis au courant pour la prophétie. Je sais tout.

La jeune fille écarquilla les yeux, étonnée.

- Mais comment ?
- Le jour où Hana-san vous l’a apprise, nous étions juste à l’extérieur et nous avons tout entendu, Shin et moi.
- J’aurais dû m’en douter. Alors tu sais que je vais mourir. Il est hors de question que…
- Arrête ! l’interrompit-il, en colère à présent. Je ne te laisserai pas disparaître, jamais ! On peut encore faire quelque chose, rien n’est décidé, il faut se battre ! Sinon, à quoi ça sert d’être au courant ? Et tu crois vraiment que Mirai pourrait se retourner contre toi ?
- Mais ça me fait si peur… Tout comme maman a disparu si soudainement, les choses ici pourraient changer. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à voir ce qui déclenchera tout ça.

Elle hésita, puis reprit à voix basse.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi c’est moi qui ai été choisie. En plus, Mirai lit les rêves de la même façon que moi, elle aurait fait une bien meilleure prêtresse.
- Ne dis pas de bêtises ! Tu remplis très bien ton rôle, et tout le monde t’adore et te respecte. Mais depuis que tu es devenue prêtresse, vous portez le poids de cette malédiction sur vos épaules toi et Mirai. Laisse-moi t’aider à porter ce fardeau, ne me repousse plus.

Il s’était rapproché de la jeune femme et avait posé sa main sur sa joue.

- Chuujou…
- Je te promets que je serais toujours là pour toi, murmura-t-il en fixant son regard au sien. Tu peux compter sur moi, je ne t’abandonnerai jamais. Je t’aime Yume.

Il l’embrassa et elle céda.

- Il était temps ! murmura Mirai à l’adresse de Shin.

Ils étaient tous les deux cachés derrière des buissons et épiaient le couple qu’ils avaient suivi discrètement lorsqu’ils étaient sortis du temple.

- Ooooooh, mais… Chuujou espèce de pervers ! Arrêtes de tripoter ma sœur ! murmura-t-elle, toujours cachée. Et toi là, ne regarde pas, t’es trop jeune pour ça ! reprit-elle à l’adresse de Shin, en lui cachant les yeux.
- Fiche-moi la paix ! répondit-il, à voix basse, je te rappelle que je n’ai que deux ans de moins que toi !
- Ce qui t’en fait 15. Il te manque quelques dizaines d’années pour avoir le droit de regarder ma sœur !
- Je m’en fiche de ta sœur, maugréa-t-il.
- Quoi ?
- Laisse-tomber, allons-y. C’est toi la perverse, pour continuer à mater « ça ».
- Je ne mate pas ! Mais t’as raison, on y va.

Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes. Puis Mirai attrapa l’oreille de Shin et la lui tira, en continuant d’avancer.

- Héééé qu’est-ce que tu fais ! protesta celui-ci.
- C’est ta punition ! Vous êtes vraiment des petits fouineurs, toi et ton frère !
- Tu parles de la prophétie ?

La jeune fille acquiesça.

- Tu sais, je ne veux pas que vous mourriez, dit Shin embarrassé. Je ne veux pas que tu meurs, ajouta-t-il à voix basse.
- Shin… Je…, hésita-t-elle. Moi non plus tu sais, mais tant qu’on reste ensemble Yume et moi, il n’y a pas de risque. En plus, je n’y crois pas vraiment. Je sais bien que les pouvoirs qui sont passés de génération en génération dans notre famille sont extrêmement puissants, mais cette histoire d’élue, de fin du monde avec notre combat en point d’orgue, je trouve que ça ressemble à un mauvais roman(1). Ce n’est vraiment pas réaliste, et je ne vais pas arrêter de vivre parce que quelqu’un, il y a très longtemps, a rêvé d’un futur incertain. Quels que fussent les pouvoirs de notre ancêtre, l’avenir est extrêmement difficile à prédire, surtout ce genre d’évènement. Si ça se trouve, les choses ont déjà changé et cette prophétie n’a plus lieu d’être ! Après tout, personne après elle n’en a jamais rêvé à nouveau.

Sa déclaration fut suivie d’un silence. Puis Shin reprit, l’air embarrassé.

- Tu n’as pas compris ce que j’ai voulu dire.

Mirai soupira faiblement. Elle semblait avoir redouté qu’ils en arrivent là.

- Si…, répondit-elle. Tu sais, je t’aime beaucoup, mais tu es comme mon petit frère. Et il y a déjà quelqu’un que je…
- Cet idiot de Yoru ? s’emporta le jeune homme. Il ne vaut rien ! Et il est trop vieux !
- Je me contrefiche de ce que tu penses de lui, Shin ! Je ne te demande pas ta permission !

Mirai le quitta précipitamment, en colère contre son ami qui regrettait déjà ses paroles.

- Alors comme ça, ça y est. Tu lui as dit oui.

Ils étaient à présent de retour dans la grande salle où avait eu lieu l’oraison funèbre d’Amami. Les tentures noires avaient disparu, révélant des murs ornés de peintures colorées, représentant les différentes prêtresses s’étant succédé depuis Hikari. Des tables étaient disposées dans la pièce, où de nombreuses personnes étaient assises, discutant, mangeant, se bagarrant. « Cet endroit ressemble beaucoup à Fairy Tail » pensa Lucy en regardant autour d’elle. Elle était à côté de la table où Yume était installée et lisait un livre. Un homme brun, grand et très costaud venait d’arriver. Il s’adressa à la jeune fille en s’asseyant face à elle. Il avait l’air en colère.

- Oui Yoru, il m’a demandé de me fiancer avec lui, et j’ai dit oui.
- Pourquoi ? Ce type est une mauviette ! Laisse-le tomber, ce n’est pas un homme comme lui qu’il te faut !
- Mais un homme comme toi, c’est ça ? répondit la prêtresse en soupirant, sans quitter son livre des yeux. Nous avons eu cette discussion des centaines de fois, et ça se finit toujours de la même manière. Non Yoru je ne t’aime pas, alors laisse-tomber ! Pourquoi tu t’acharnes ?

La jeune femme avait l’air passablement agacée. Le ton qu’elle avait employé étonna Lucy, qui n’imaginait pas la jeune femme parler ainsi.

- Parce que je te veux toi, pas une autre ! Et j’aimerai bien que ta sœur arrête de me tourner autour à ce propos. Si tu repousses mes avances à cause d’elle, je te préviens c’est inutile. Elle ne m’intéresse pas.
- Tant mieux ! Ca me ferait mal que Mirai sorte avec un type comme toi. Je ne vois vraiment pas ce qu’elle te trouve. Tu es égoïste, violent et hypocrite.

Elle fit une pause et leva le regard de son livre pour le regarder dans les yeux. Lorsqu’elle reprit la parole, son ton avait changé. Plus bas, plus menaçant.

- Tu crois que je ne sais pas pourquoi tu es ici ? Ne me sous-estime pas, je suis la prêtresse de cette guilde et je fais des rêves très instructifs en ce moment ! Je n’ai rien dit pour te laisser le bénéfice du doute, mais là, c’est trop. Alors dis-moi Yoru, es-tu vraiment resté ici pour mes beaux yeux lorsque tu es arrivé il y a trois ans, comme tu le prétends? Où es-tu juste un agent double de Dark Holders ?

Yoru, estomaqué, ne répondit pas.

- C’est bien ce que je pensais, reprit la jeune fille, elle aussi en colère à présent.
- Tu te trompes Yume. C’est vrai que c’est de cette guilde que je viens, mais si je suis resté, c’est vraiment pour toi.
- A d’autres ! Je ne te crois pas Yoru et je te surveillerai. Au moindre agissement suspect, je te ferai renvoyer ! Mais, si comme tu le dis, tu n’as rien à te reprocher, alors tu n’as rien à craindre.

Devant les accusations de la prĂŞtresse, Yoru prit la mouche et haussa le ton.

- Ne te donne pas cette peine ! Tu sais quoi Yume ? J’en ai marre que tu me regardes de haut et me traites comme si j’étais une merde de chien collé sous ta chaussure ! Si tu veux que je m’en aille, très bien, je m’en vais ! Je ne supporterai pas de te voir mariée avec un autre de toute façon. Mais ne viens pas pleurer quand ton beau petit monde sera brisé et que tu auras tout perdu ! Si tu m’avais accepté, je t’aurais sauvée.
- Ce sont des menaces ?
- Qui sait ?

Il se releva et s’éloigna d’un pas rapide. Il sortit en claquant la porte. Le silence se fit dans la guilde, mais comme Yume ne bougeait pas, les conversations reprirent peu à peu. Après tout, il était de notoriété publique que Yoru faisait des avances à la jeune fille à chaque fois qu’il en avait l’occasion et qu’il se faisait constamment rejeter. La prêtresse s’était montrée compréhensive au début, puis devant l’acharnement qu’il mettait à la séduire, elle s’était montrée de plus en plus sèche. Cependant, elle savait que sa sœur avait un très gros faible pour le mage, et elle eut peur de sa réaction en apprenant son départ, alors qu’elle n’avait rien de concret contre lui. Ce n’étaient que des rêves et elle savait que ça ne suffirait pas à Mirai. Il avait très bien pu dire tout cela sous le coup de la colère, elle s’était montrée vraiment désagréable. Aussi, elle se leva et partit à la poursuite de Yoru pour lui présenter ses excuses, et lui demander de rester. Au moins jusqu’à ce qu’elle ait des preuves tangibles contre lui, ou au contraire en sa faveur. Elle le rattrapa alors qu’il allait sortir du jardin.

- Attends, Yoru ! Je… te prie de m’excuser.
- Les mots semblent vraiment t’écorcher la langue, lança-t-il en se retournant. Pourquoi voudrais-tu que je reste ? Tu me détestes.

Yume ne répondit pas.

- A moins que ce soit ça que tu veuilles…

Il s’approcha brusquement d’elle et l’embrassa. Surprise, elle ne réagit pas tout de suite, puis essaya de le repousser. Mais il était plus fort qu’elle et elle eut beau se débattre, ça ne sembla pas le déranger. Il finit par mettre fin au baiser, mais ne la relâcha pas. Elle lui décocha une claque, furieuse.

- Qu’est-ce qui te prends ! cria-t-elle. Laisse-moi !
- Oh non, pas maintenant que je t’ai goûtée. Fallait pas me chercher Yume, tu m’as trouvé.

Il avait les yeux d’un fou. Il l’embrassa à nouveau, plus brutalement cette fois, et comme elle continuait de se débattre furieusement, il la plaqua violemment contre un arbre. La tête de la jeune fille heurta le tronc et le choc l’étourdit. Elle sombra dans une demi-conscience. Elle sentait les mains de son agresseur dans ses cheveux, dans le creux de ses reins, sur sa poitrine. Elle ne pouvait plus réagir, elle était comme paralysée. Lorsqu’elle sentit la main de Yoru remonter sur sa cuisse, soulevant sa robe, elle commença à pleurer.

- Arrête ! hurla Natsu en se précipitant vers eux. Il voulut frapper Yoru, mais il passa au travers.
- Natsu, c’est un souvenir, on ne peut pas le changer ! lui lança Gray, qui n’avait pas l’air d’apprécier la situation non plus.

Ils étaient tous horrifiés et ne voulaient pas en voir plus. Heureusement, à ce moment un flash de lumière frappa Yoru, qui dût lâcher Yume. Celle-ci tomba à genoux, les yeux écarquillés d’horreur, sous le choc. Yoru convulsa quelques instants, puis reprit ses esprits.

- Ton chevalier servant est arrivé, princesse ! Mais ne t’inquiète pas, on se reverra…
- Ne t’approche pas d’elle, ordure !

Chuujou s’élançait vers lui, une boule d’électricité se reformant déjà au creux de sa main, prête à frapper son ennemi. Il la lança et Yoru l’évita de peu. Il regarda une dernière fois la jeune fille immobile devant lui, puis s’enfuit.

Yume était dans sa chambre, assise sur son lit, les bras enroulés autour de ses genoux et pleurait. Ses rideaux étaient tirés. Elle avait demandé à rester seule, malgré les protestations de son fiancé. Soudain, Mirai fit irruption dans sa chambre, enragée.

- Qu’est-ce que tu as fait ! Pourquoi tu l’as chassé ? De quel droit ? J’ai tout vu, la façon dont tu l’as traité, dont tu l’as renvoyé, je l’ai rêvé cette nuit ! Je suis revenue en catastrophe de mission, pour t’en empêcher, mais il était trop tard ! Il est parti ! PARTI ! ET C’EST A CAUSE DE TOI ! Tu n’avais pas le droit de me faire ça, tu sais très bien ce que je ressens pour lui, mais tu t’en moques éperdument n’est-ce pas ? Il t’agaçait alors tu lui as dit de partir ! C’est dégueulasse, tu ne penses qu’à toi, j’en peux plus ! Et arrêtes de pleurer comme si c’était toi la victime !
- Mais Mirai…
- Non, il n’y a pas de Mirai qui tienne ! Je t’ai épaulée, soutenue du mieux que je le pouvais depuis le jour où tu as été choisie ! Je ne me suis jamais plainte, j’ai supporté tes angoisses alors que j’avais les miennes aussi ! J’ai dû endurer le changement de regard que les autres portaient sur moi, je n’étais plus que la sœur de la prêtresse, toujours derrière, jamais à ta hauteur, à toi, la parfaite Yume ! Mais je m’en fichais ! J’ai même supporté sans rien dire les avances qu’il te faisait ! Tu sais pourquoi ? Parce qu’on était ensemble et que tu étais heureuse, je savais que je pouvais compter sur toi quoi qu’il advienne, alors ça suffisait à me rendre forte ! Mais je me trompais, tu m’as trahie ! Et je n’ai plus envie de me donner du mal pour toi, ça ne m’apporte rien du tout !

Mirai pleurait pour de bon elle aussi, mais des larmes de rage. Elle regarda sa sœur choquée, prit une inspiration, puis se retourna.

- Au revoir Yume, lâcha-t-elle froidement.
- Attends, oĂą vas-tu ?
- Le rejoindre. Je le retrouverai, il me suffira de rĂŞver.
- Non ! Tu ne sais pas tout, reviens ! Tu n’as pas tout vu, sinon tu ne dirais pas ça ! MIRAI !

Mais la jeune fille sortait déjà et claqua la porte. Elle tomba sur Shin, qui avait entendu des cris et voulait savoir ce qui se passait.

- Je m’en vais, Shin. Cet endroit m’étouffe, elle m’étouffe. Ici, il n’y a plus rien pour moi, lui répondit Mirai en séchant ses larmes.
- Quoi ? Non, reste, je suis sûr que tout va s’arranger ! Ce n’est pas de sa faute, si vous en discutez calmement…
- Tu es de son côté maintenant ? Tant pis, partir n’en est que plus facile.
- Arrête ! Tu sais bien que je serais toujours de ton côté, seulement tu te trompes cette fois-ci !
- C’est inutile. Je te l’ai dit, il n’y a plus rien pour moi ici.

Ils étaient arrivés à la porte de derrière, que Mirai ouvrit. Shin la retint.

- Moi, je suis toujours lĂ .
- Ca ne me suffit pas.

Devant l’acidité du ton et des paroles de la jeune fille, Shin la relâcha, et Mirai disparut dans la nuit.

La mage à peine partie, le décor fut de nouveau modifié. Ils se trouvaient en plein champ de bataille. Des éclairs de magie et des sorts fusaient de toutes les directions, et Lucy se baissa instinctivement, avant de se rappeler qu’elle se trouvait dans un souvenir et ne risquait rien. Elle regarda autour d’elle et fut surprise lorsqu’elle reconnut le jardin du temple. L’étonnement laissa place à l’horreur lorsqu’elle vit le paysage apocalyptique qui s’étendait sous ses yeux. Les arbres étaient brisés et de certains, il ne restait plus que des cendres. La guilde était en feu.
Tout autour d’eux, le combat faisait rage. La jeune fille vit Juvia avoir un hoquet de surprise lorsqu’un corps passa à travers elle, pour aller se cogner contre la fontaine, à moitié détruite. Elle se retourna. Lucy suivit son regard et vit Shin, étendu à terre. Il se releva vite, mais avait l’air sonné.

- Alors, gamin, t’es jaloux il parait ? se moqua une voix tonitruante.

Yoru s’avançait d’un pas nonchalant vers le jeune mage. Le visage déformé par la rage, celui-ci s’élança vers l’homme qui lui faisait face.

- C’est de ta faute tout ça ! Espèce d’ordure, elle est partie à cause de toi ! Tout ce que tu sais faire c’est la rendre malheureuse ! Je vais te réduire en bouillie !

Il leva la main, formant une tornade, qu’il lança sur Yoru. Celui-ci l’évita de peu, ainsi que les rafales coupantes comme des rasoirs que le jeune mage lança sur lui. Le traitre se trouva tout à coup pris dans une nouvelle tornade, qu’il n’avait pas vue venir. Le combat semblait pencher en faveur de Shin, lorsque la tempête autour de son ennemi disparut.

- Tu t’es amélioré, dis-donc ! lui dit-celui-ci, l’air impressionné. Mais ça ne suffira pas.

Yoru regarda le jeune homme dans les yeux. Shin s’immobilisa instantanément. Il se sortit cependant vite de l’influence de Yoru et voulut l’attaquer de nouveau. Mais il ne se passa rien. Il recommença en se concentrant plus fort, et tomba à terre en se tenant la tête.

- Qu’est-ce que tu m’as fait ?
- Désolé, mais j’ai dû sceller ta magie, elle devenait très embêtante. J’ai rien contre toi personnellement, mais notre mission est de pulvériser ta petite guilde. Le prends pas mal, t’aurais pas dû m’attaquer, et choisir un adversaire à ta taille.

Il sortit un poignard et fonça sur Shin qui para le coup de justesse. Il répliqua en donnant un coup de genou dans le ventre de Yoru et profita de ce que celui-ci était légèrement sonné pour lui mettre un coup de poing en pleine figure, lui brisant le nez. Yoru recula sous le coup et regarda Shin.

- Vous me cassez les pieds, ton frère et toi. Vous faites partie des seuls mages qui aient réussi à me porter un coup et qui soient encore vivants pour s’en vanter.

Shin tituba, il n’avait plus de forces. Il se sentait vidé, il avait pris plusieurs mauvais coups et tenter de briser le scellé qui retenait sa magie était trop épuisant. Il s’effondra alors que Yoru avançait vers lui, avec le sourire de qui s’apprête à achever son adversaire. Shin eut juste le temps de le voir se faire frapper par un rayon lumineux, puis il s’évanouit.

Lucy et compagnie furent brusquement transportés à un autre endroit du champ de bataille. Du coin de l’œil, la jeune fille vit le combat entre Shin et Yoru à quelques dizaines de mètres et comprit qu’ils avaient remonté le temps de quelques minutes. Face à elle, deux jeunes femmes, se ressemblant comme deux gouttes d’eau s’affrontaient. Mirai harcelait Yume à l’aide de lianes épineuses qui sortaient du sol, que la jeune prêtresse faisait disparaître facilement, en gagnant toutefois quelques égratignures au passage, mais sans répliquer.

- Arrête Mirai, s’il-te-plait ! suppliait-elle. Tu sais très bien que je ne veux pas me battre contre toi et que ta magie n’a pas d’effet sur moi. C’est inutile, tu nous fais du mal pour rien ! Tu ne vois pas ce que Dark Holders fait subir à notre guilde ?
- C’est me supplier qui est inutile, je ne changerai pas d’avis. Je ne fais plus partie de Dreaming Light. Il n’y a d’ailleurs plus de Dreaming Light. Regarde autour de toi ! Le temple est détruit, et la moitié des mages se sont enfuis et vous ont abandonnés. Si tu ne veux pas te défendre tant pis pour toi !

Elle sortit une fiole et la lança sur sa sœur, qui, n’ayant pas vu le coup venir, ne put l’éviter. Il s’en dégagea une fumée grise à l’odeur acide, qui enveloppa Yume. Elle toussa et tomba à genoux.

- Alors, tu l’as vraiment fait, dit-elle en levant des yeux remplis de larmes vers sa sœur.
- Tu le savais ? Pourquoi tu ne m’en as pas empêché alors ?
- J’ai préféré te faire confiance et croire que tu renoncerais.
- On devrait arrêter de se faire confiance, ça ne nous réussit pas, lui répondit Mirai d’une voix triste.
- Quoi que tu en penses, je ne t’ai pas trahie. Tes sentiments t’aveuglent et t’empêchent de voir la vérité. Mais je garde espoir. Je veux croire que nous trouverons une solution et que nous empêcherons cette stupide prophétie de se réaliser. Moi, je continue de croire en toi, en nous. J’y croirai pour deux s’il le faut. Et je t’empêcherai de l’affronter seule. C’est mon devoir, et je le vaincrais, même si c’est la dernière chose que je fais. Alors ne mets pas ta vie en jeu et renonce à cette folie, Mirai. Tu n’as pas besoin de mourir.
- Alors, tu as tout vu… Si tu me fais tant confiance, reste en dehors de ça et laisse-moi faire. Je n’ai pas l’intention de mourir. Mais sache que je n’ai pas non plus l’intention de revenir.
- Je le sais.

La jeune fille s’écroula sur le sol. Ses paupières étaient lourdes, elle ne pourrait plus rester consciente très longtemps. Mais avant de s’évanouir, elle devait lui dire une dernière chose. Une chose capitale. Elle força sa bouche à former les mots, sa gorge à faire sortir sa voix.

- Quoi qu’il en soit, quoi qu’on puisse te dire, n’oublie jamais que je t’aime. Tu es ma sœur et rien ne pourra jamais changer ça.

A bout de forces, Yume se tut et ferma ses yeux qui continuaient à laisser échapper ses larmes. Mirai se détourna et partit. A ce moment, Tairyoku arriva et avisa sa fille inconsciente. Il la prit dans ses bras et s’enfuit du champ de bataille, sans être vu, abandonnant sa guilde dont il ne restait que des ruines.

La scène se dissipa lentement, et les mages de Fairy Tail se retrouvèrent à nouveaux dans la petite salle aux murs de pierre. Tairyoku s’écroula sur sa chaise, épuisé par le sort qu’il venait de jeter. Yume s’approcha de lui et posa sa main sur l’épaule de son père.
Les mages de Fairy Tail étaient troublés par les évènements auxquels ils venaient d’assister et se sentaient mal à l’aise d’avoir ainsi pénétré l’intimité de leurs hôtes. Personne ne parla pendant un long moment.
Lucy, ne supportant plus le lourd silence, posa la première question qui lui passait par la tête.

- Comment les avez-vous retrouvés ? demanda-t-elle à Shin et à Chuujou.
- J’ai vu maître Tairyoku emporter Yume, alors que je venais d’assommer Yoru. J’ai pris Shin, et je l’ai suivi jusqu’ici.
- Quelques jours plus tard, nous avons appris que notre guilde avait été accusée d’avoir attaqué sans raison Dark Holders et était condamnée à la dissolution, continua Shin. Nous n’avons pas eu de nouvelles de nos amis depuis, nous ne savons pas qui a survécu.
- Mais c’est ridicule ! s’emporta Lucy. C’est eux qui sont venus chez vous !
- Kyouaku, le maître de Dark Holders est un homme riche et influent, et le conseil est suffisamment occupé à se reformer pour aller chercher plus loin. Lorsqu’ils se soucieront de notre cas, il sera trop tard, répondit Yume.

Juvia se tourna vers elle.

- Juvia n’a pas bien compris l’échange que vous avez eu avec votre sœur, à la fin. Qui veut-elle affronter ? Et puis, elle donne tantôt l’impression de vous avoir trahis, tantôt de vouloir vous aider…
- Je n’ai pas pour habitude de raconter mes rêves, mais je crois que je dois vous expliquer au moins ceci. Je pense que Mirai a vu que j’avais chassé Yoru, mais pas … ce qu’il a essayé de faire après, et elle m’en a voulu. Elle a fini par le retrouver et a rejoint sa guilde, qui n’était autre que Dark Holders. Et ce n’est qu’une fois là-bas qu’elle a compris la vraie nature de cette guilde, et que son maître voulait nous attaquer pour s’emparer de mes pouvoirs. C’est lui, l’ennemi annoncé par la prophétie. Je ne sais pas comment il l’a appris, mais je suis sure qu’il sait qui je suis. Et la veille de l’attaque, j’ai rêvé qu’il demandait à ma sœur de créer un poison m’empêchant de me servir de la magie, pour m’affaiblir et m’obliger à me montrer pour obtenir l’antidote. L’attaque de notre guilde n’était qu’une diversion. Lorsque je me suis réveillée, l’affrontement avait déjà commencé et je me suis retrouvée face à elle.
- Pourquoi a-t-elle accepté ? Elle doit bien se douter que ça ne fait que vous rapprocher un peu plus du désastre ? demanda Gray.
- Pour se venger ? Pour me tenir à l’écart ? Ou prouver qu’elle peut réussir à affronter Kyouaku seule et à l’inverse de ce que dit la prophétie ? Peut-être un peu tout ça à la fois. Elle m’en veut, mais elle sait aussi que notre lumière ne doit pas tomber en de mauvaises mains, même si elle ne croit pas vraiment au destin.
- Que vient faire Wendy dans tout ça ? intervint Sharuru.
- C’est de notre faute. Malgré tous ses efforts, mon père n’a pu trouver l’antidote de ce poison. Mirai a dû voir que Chuujou et Shin allaient ramener votre amie ici et qu’elle pourrait me soigner. Elle a voulu les en empêcher et a prévenu Kyouaku. La magie de votre amie est très intéressante pour Kyouaku, alors il a demandé à ma sœur de la lui ramener et il la gardera jusqu’à ce qu’il m’ait vaincue, au cas où il en aurait besoin. Après, il l’absorbera.
- Comment peut-il faire ça ?
- Il existe un sort ancien, appartenant à la magie perdue, qui permet de s’approprier les pouvoirs d’autres mages lorsqu’on les tue… Je l’ai vu l’utiliser… sur moi.

Un lourd silence s’abattit de nouveau sur le petit groupe.

- Alors, ça veut dire que le futur est déjà décidé ? demanda Lucy, horrifiée.
- Non, car dans aucune de mes visions je ne vous ai vus, hors vous êtes là. Le futur a déjà changé, mais je ne peux plus le voir.
- Et Wendy ? S’il utilise ce sort sur elle dès maintenant ? paniqua Sharuru.
- Ne vous inquiétez pas, tant qu’il ne m’aura pas vaincue, il ne lui fera rien. Il n’est pas stupide et sait que la magie du Dragon Slayer des cieux ne peut pas soigner son utilisateur.
- Bon, alors on y va ! s’exclama Natsu. Dîtes-nous où sont ces types, et on va leur mettre une raclée dont ils se souviendront !
- Non, répondit Tairyoku qui n’était pas encore intervenu.

Il était assez mal en point, mais il devait encore tenir. Il n’avait d’autre choix que de continuer à maintenir les protections de la forêt.

- Non ? demanda Natsu étonné, la tête penchée sur le côté.
- Vous n’êtes pas tous remis des évènements de la journée, et nous non plus. Y aller maintenant serait du suicide, nous faire tuer ne nous avancerait à rien. Nous devrions au moins attendre demain.
- Mais, je vais très bien moi ! Je suis tout à fait capable de m’occuper de tous ces imbéciles tout seul !

Pendant qu’il se vantait, des flammes sortaient de sa bouche, et il avait son sourire carnassier qui ne présageait rien de bon. Qui présageait surtout de gros dégâts, et une facture exorbitante. Lucy n’avait pas besoin de lire les rêves pour voir ses maigres économies s’évaporer en fumée, vraisemblablement directement carbonisées par son ami.

- On se calme Natsu ! le reprit Erza. Pour l’instant, nous allons faire ce que nous disent les clients et nous reposer pour la nuit.
- Quels clients ? Ce n’est même pas une requête officielle et … AYE !


(1) Et vlan ! Prends-toi ça dans la figure Usagi-chan !