>><<

Manga / Anime

Bleach

image thème

Epouse-moi

Darkangel Guard

Résumé : Haruhika Omoikiri est une messagère méconnue de la 4e Division jusqu'au jour où son secret est découvert par Byakuya Kuchiki,dont elle est amoureuse.Pour la sauver,une seule solution:devenir puissante et la marier à un noble haut-placé...Lui. Bya+Autre personnage

Disclaimer : L'univers et ses personnages appartiennent au fantastique Tite Kubo. Seule Haruhika et les autres personnages ou idées inventées par moi m'appartiennent.

Pfiu…le dernier chapitre était éprouvant ! Celui-là aussi le sera… On voit une intrigue se dessiner à côté de la première. Même plusieurs. Des questions restent toujours sans réponse. Comme toujours, merci à ma merveille bêta Moonlight d’avoir corrigé ce chapitre aussi rapidement, et toujours avec autant de plaisir! Je t’aime ma chérie! On dit qu’après la pluie il y a le beau temps. J’ai remarqué qu’il en était de même pour la force et la faiblesse. Elles sont deux vagues, qui vont et viennent au gré de la marée. Après la faiblesse la force. Mais l’inverse aussi est vrai. Et sa nature n’est jamais de celles qu’on attend.

Chapitre 10 :: Faiblesse

† Chapitre précédent †

« Merci », dit-elle à voix haute. Elle s’inclina de nouveau. « MERCIIIIIIIIIIII !!! » Elle leva les bras, le sourire aux lèvres. Des acclamations lui répondirent. Elle sut à ce moment que tout travail était réellement récompensé.

-Haruhika ? lui glissa Unohana à l’oreille.
-Oui, Capitaine ? répondit-elle en baissant les bras et en tournant son visage vers son interlocutrice.
-Lorsque tu auras fini ce que tu as à faire, (elle jeta un rapide coup d’œil au Capitaine Kuchiki), je souhaite te faire une promotion.
-C-comment ?
-Je souhaite te confier le poste de 8e officier. Tu dirigeras une équipe spécialement conçue pour toi et ton pouvoir. J’ai besoin de toi. Qu’en dis-tu, mon admirable Haruhika ?
-Je…je… ! (Elle ne sut comment elle parvint à contenir sa joie en un simple sourire éclatant.) Je dirais que si vous n’étiez pas ma Capitaine, Capitaine, je vous sauterais certainement au cou.

Unohana rit gentiment.

† Présent †

† Un mois et trois semaines d’entraînement †

Tandis qu’elle s’échauffait, Haruhika repensa aux derniers évènements en date…
Il avait fallu pratiquement deux semaines avant que la 4e division ne se décharge un peu de ses patients. Elle se sentait plus cassée, faible et vulnérable que si elle avait subi mille ans d’entraînement sans interruption.
Elle se sentait rouillée. Aujourd’hui serait la première reprise de l’entraînement depuis l’incident, à présent nommé « L’hécatombe de la 5e Division. ». C’est pourquoi elle appréhendait les heures à venir. Elle s’était plus que surmenée et en à peine quelques jours elle avait maîtrisé la dernière technique de guérison en date.

-« Je serai là, tu sais. » lui souffla son zanpakutto Koutashi Kogane.
-Je sais. Merci.

Malgré cela elle avait toujours une boule au ventre.

-Prête ? demanda le Capitaine Kuchiki, égal à lui-même.

Elle le regarda droit dans les yeux, le sabre dégainé, en position d’attaque. Il fit un simple shunpo et atterrit à quelques pas d’elle seulement. Elle s’apprêta à mettre son katana en position de défense lorsqu’un immense reiatsu envahit sa perception spirituelle.
La seconde d’après, elle était à quatre pattes, au sol, les yeux écarquillés, stupéfaite par la violence de la puissance de l’énergie s’abattant sur elle. Aussitôt, elle se retrouva incapable de respirer, sa vision se brouilla, noircie. Ses membres tremblaient, presque incapables de soutenir le poids de son corps abattu par tant de pression spirituelle. Elle se mit à tousser et hoqueter sans discontinuer. De la sueur perlait déjà sur sa peau.

Incapable de comprendre ce qui se passait, Byakuya l’observa sans comprendre, un vent de panique montant crescendo en lui, avant de réagir promptement en la soutenant par les avant-bras, agenouillé devant elle, sans un mot. Mais cela ne fit qu’empirer les choses. Cette fois, elle se retrouva plaquée au sol de tout son long, comme prise de cible par la gravité insoutenable. Tout oxygène avait déserté son corps littéralement écrasé.
Le Capitaine de la 6e division réagit à nouveau si promptement et s’éloigna d’une bonne vingtaine de mètres en un shunpo si rapide que, s’il l’avait utilisé contre Ichigo, nul doute qu’il l’aurait vaincu. Il l’observa les yeux grands ouverts, la gorge sèche.
L’air qui lui manquait trop s’engouffra alors douloureusement dans les poumons de la jeune fille, à l’aide de grandes inspirations, et elle revint peu à peu à son état normal.
Lorsqu’il s’approcha à nouveau d’elle, prudemment, elle était encore en état de choc, le cœur battant la chamade, la respiration rapide et les yeux agrandis par la peur et la douleur, comme si elle avait vu la mort marcher devant elle. Il posa une main hésitante sur son front, comme s’il craignait que l’étrange phénomène ne se manifeste à nouveau. C’était comme mettre sa main sur une sculpture de glace.

-Bon sang…mais qu’est-ce que c’était ? Demanda-t-elle d’une voix blanche.

Lorsqu’elle tourna de l’œil, il la rattrapa soudainement et la maintint contre lui, avec l’impression que s’il lâchait prise, elle allait disparaître dans une volute de fumée. Il fronça les sourcils, totalement confus.

…Elle ne supportait plus la moindre pression spirituelle.

† Plus tard dans la nuit †

Lorsque le Capitaine de la 6e Division rentra à nouveau dans la chambre, la patiente qui l’occupait ne put ignorer le fait qu’il venait de converser avec le Capitaine de la 4e, son Capitaine…et qu’en revenant, son air était indubitablement grave.

-Comment te sens-tu ? Questionna-t-il, au grand étonnement de la jeune Shinigami.
-Mieux, répondit-elle, suspicieuse. Je me suis…évanouie ?
-En effet. Constates-tu une différence entre cette pièce et l’environnement extérieur ? Demanda-t-il à nouveau avec le même détachement qu’aurait le plus méticuleux des médecins.
-Oui, la chambre est…comment dire…
-Stérile.

Elle l’observa les sourcils froncés. Elle n’avait jamais eu autant de difficulté à lire son esprit, et c’est cela qui l’inquiétait. Visiblement, la chambre dans laquelle on l’avait disposée avait été spécialement aménagée pour elle, en urgence. Il s’agissait normalement d’un bloc opératoire. Les murs sont faits d’une pierre spéciale pour isoler les occupants et leur perception spirituelle du monde extérieur.
Et en effet, Haruhika ne captait plus rien en dehors de la pièce. Aucune énergie, aucune pensée…à part le Capitaine Kuchiki, dont le niveau spirituel était maintenu de force le plus bas possible. C’était étrange.

-Qu’est-ce que j’ai ? Demanda-t-elle, l’inquiétude la gagnant.

Il avait remis de la distance entre eux, comme s’il n’avait aucun attachement envers elle.

-Il semblerait que tu sois devenue vulnérable à la moindre pression spirituelle plus élevée que la tienne. La Capitaine de la 4e Division et moi pensons que ta technique de guérison pourrait avoir augmenté ta perception spirituelle à un niveau difficile à supporter avec ton faible niveau et ta...particularité, si je puis dire.
-Alors…

Elle devina soudain que la savoir physiquement ou mentalement en danger, malade, ou dans un hôpital, lui rappelait la maladie de sa femme. Comme s’il ressentait qu’elle allait disparaître elle aussi, il avait remis de la distance entre eux. Une distance immense.
Allait-il mettre fin à leur contrat parce qu’il n’y avait plus aucun espoir ?

-J’ignore si cette capacité nouvellement acquise est provisoire. C’est pourquoi la famille Kuchiki t’accorde le bénéfice du doute. Pour cette fois.

Le cœur de la jeune fille ralentit sensiblement.

-Et…
-Je tenterai de trouver une solution, de mon côté. Et, si cela s’avérerait incurable, l’interrompit-il, comme si cette fois, c’était lui qui avait lu dans ses pensées. Les Kuchiki seraient obligés de prendre les mesures qui s’imposent, et sache que cette fois, je ne saurai m’y opposer.
Il avait dit ces mots aussi froidement qu’il aurait rempli un formulaire de déclaration de décès.
-Ça ne l’est pas, répondit-elle nerveusement, en serrant ses draps des mains défensivement. Ce n’est qu’un revers de la médaille je suppose. Je n’étais pas en forme lorsque je me suis présentée à l’entraînement. Peut-être aurais-je seulement besoin d’un peu de repos. La technique de Koga m’a mise à rude épreuve.
-Je dois attendre une réponse sous forme de missive. Cela fait, nous pourrons être fixés. D’ici là, je te recommande de ne pas sortir de cette pièce, et de chercher également une solution de ton côté. Peut-être est-ce ton Zanpakutto qui la détient.
-Bien sûr.

Il se leva machinalement, comme s’il s’était mis en mode autopilote, programmé pour effectuer des tâches sans sourciller. Cela la blessa profondément. Avant qu’il ne s’éloigne, elle rattrapa son poignet. Sa main tomba sur un chapelet de pierre seki...ce qui expliquait comment il pouvait se tenir dans la pièce sans l’étouffer avec son énergie. C’était une faible tentative pour le retenir, elle le savait.
Et il la dévisagea, impassible. Bien sûr, il ne comprenait pas. « Merci. » susurra-t-elle avec un mince sourire désolé. Il la regarda dans les yeux un moment, l’esprit vide. Elle avait espéré avoir un aperçu de ses sentiments. Mais rien. Ce fut comme lire un livre vierge.
Puis elle le laissa partir. Difficilement. Il ferma la porte sans même se retourner. Et elle le regarda jusqu’au dernier moment, car la sensation que ce pourrait être la dernière fois traversa soudainement son esprit, embué par la tristesse que provoquait l’idée de rester seule à nouveau, dans cette chambre, des jours durant cette fois, tel un rebut de la Soul Society.

Que lui était-il donc arrivé ?

Lorsque le Capitaine sortit de la chambre de sa présupposée fiancée, et déposa le bracelet de pierres seki blanches dans l’urne prévue à cet effet près de la porte, il retint un soupir. Puis, machinalement, il regarda à droite, puis à gauche dans le couloir, pour constater qu’il n’y avait personne.
Alors, seulement, il laissa son dos s’appuyer contre la porte de sa chambre et porta une main à son visage blafard. Il ferma les yeux, moralement épuisé. Pourquoi fallait-il que les femmes qui sillonnaient autour de lui croisent toujours la mort régulièrement ?

† Trois jours plus tard †

Lorsque sa porte de la chambre s'ouvrit, elle se retint de se lever et sauter au cou du Capitaine de la 6ème Division. Rester des jours durant dans une chambre, complètement isolée du reste du monde, de tout ce à quoi elle était habituée à ressentir était une torture pleine d'ironie.

Elle ne l'avait pas vu depuis la dernière fois qu'il était venu vérifier son état après son malaise, et elle constatait cette fois qu'il n'était pas seul. Un élégant chat noir aux yeux d'un jaune brillant et au regard perçant accompagnait ses pas. Accompagner était un bon terme, puisqu'il marchait à ses côtés, plutôt que de le suivre comme n'importe quel animal de compagnie le ferait.
Elle fronça les sourcils en constatant que l'animal n'était pas tout à fait imperméable à son pouvoir de télépathe. Sûrement parce qu'il ne portait pas le chapelet de pierre. Et ses pensées étaient des plus...étonnantes. Pire. Le chat pensait en paroles.
-Shihôin...Yoruichi ? Hasarda l'apprentie.
-Hum...répondit le chat en bondissant au pied de son lit, tandis que Byakuya s'approchait simplement sans même s'asseoir.
Il avait toujours ce comportement distant, l'esprit vide et le regard lointain qu'elle lui détestait tant.
-Voilà qui est très intriguant, lança la noble déchue d'une voix grave. Je ne pensais pas revoir à nouveau une seconde un membre de la famille Omoiriki un jour dans les rangs du Seireitei.
-Comment ? S'exclama Haruhika.

Cette dernière constata qu'elle n'était pas la seule à tomber des nues, puis Byakuya avait également fixé des yeux insistants sur le félin.
-De toute Ă©vidence, des choses se tramaient dans notre dos Ă  tous depuis l'ancienne chambre 46, continua-t-elle en ignorant leur Ă©videntes interrogations. Rien d'Ă©tonnant. Enfin, lĂ  n'est pas la question. Nous devons faire vite.
-Faire...vite ?
En une seconde, Haruhika vit que le Capitaine de la 6ème Division avait programmé son départ de façon clandestine.
-Comment ? Partir ?
-Oui, confirma le chat couleur chartreux, résonnant comme une sentence aux oreilles de l'apprentie. Tu peux te lever ?
-Mais...non !
Haruhika sentit les larmes lui monter aux yeux. Byakuya abandonnait ? Il abandonnait l'idée qu'elle puisse y arriver ? Qu'elle s'en sortirait ? Il préférait préparer sa fuite ?

Elle retira les couvertures d'un geste preste avant de se mettre sur pieds en descendant faiblement du lit. Les deux shinigamis de la puissance d'un capitaine la regardèrent avec attention.
-Capitaine, dîtes-moi que c'est faux !
Elle sentit une angoisse froide et insipide monter en elle, serrant son cœur et restreignant ses poumons. Bon sang ! À cause de ce fichu bracelet, elle ne pouvait rien entendre ni sentir ! Elle ne savait rien de ce qu'il pensait, et jamais elle n'avait été aussi frustrée.
-Si tu as bien connaissance des circonstances, alors tu sais comme moi que c'est la seule solution, répondit-il calmement en baissant les yeux sur sa forme s'approchant de lui à pas chancelants.
-Mais enfin c'est faux ! C'est...c'est... !
Sa colère la disputa à l'angoisse et la panique.
-C'est qu'une attitude de perdant ! Jamais je n'aurais songé à renoncer ! Quelle vie m'offrez-vous, si ce n'est celle du déshonneur ? N'avez-vous déjà pas assez fait de mal ? Je refuse de partir la queue entre les jambes, plutôt mourir ! S'écria-t-elle en serrant les poings.

Les yeux du capitaine s'écarquillèrent de surprise devant son attitude, tandis que les yeux du chat semblaient s'allumer d'une lueur d'amusement et de malice. La déesse du shunpo émit d'ailleurs un rire feint de sa voix grave féline, ce qui acheva d'agacer l'apprentie shinigami.
-Omoiriki, tu te méprends... assura-t-il en hochant légèrement la tête.
-Moi, me méprendre ?! Sur le fait que vous me laissiez tomber comme un flanc après simplement m'être surmenée pour sauver des vies ? Je ne crois pas non !
Elle agrippa son bras d'une prise assurée et émotive, ceignant sa manche dans le processus. Le tissu froissé dans ses mains assurait au Capitaine une dernière protection contre son pouvoir, ce à quoi il fut très alerte.
-Omoiriki, ton état est encore très instable, tu devrais garder tes distances, lança-t-il d'un ton préventif qui ne laissait aucune place à la défiance.
Sa prise se resserra, tandis que son visage pâle se froissait, les premières larmes s'échouant sur ses joues.
-...Ne m'abandonnez pas, somma-t-elle.

Byakuya sentit son cœur se renverser. Flancher, avant de se scinder. Une partie s'était perdue, plongée quelque part dans ses grands yeux bleus.
Mais il garda le contrôle de son corps. De ses émotions. Son âme. Son masque. Pour la première fois, devant elle, il avait un vaste horizon infini d'intimité avec tous ses secrets. Et pour la première fois, devant elle, il éprouva le besoin de s'épandre. Lui faire comprendre sans avoir à prononcer le moindre mot devant leur auditoire.
Il n'avait pas cette chance.
Il coula un regard inquisiteur caché par ses longs cils et ses paupières lourdes vers la noble ex-shinigami, qui fit alors mine de faire sa toilette et d'ignorer du regard les deux protagonistes, avant d'en poser un plus léger sur son apprentie, pendue à ses lèvres.
-Haruhika, tu te trompes, souffla-t-il. Il n'a jamais été question de te faire partir définitivement de la Soul Society.
La jeune shinigami cligna des yeux, sentant poindre un embarras naissant. Elle fut prise de court par son besoin de discrétion devant l'ex-Capitaine.
-Shihôin Yoruichi, qui est une enseignante hors-pair, a seulement accepté de reprendre ton entraînement loin de toutes turbulences le temps que, nous supposons, ton esprit érige à nouveau des barrières contre les reiatsus environnants.

Haruhika glissa un instant un regard embué et étonné vers le chat qui leur tournait maintenant le dos tandis que l'animal léchait sa patte droite sur le lit.
-Oh...Je...
-Nous sommes trop près du but, à présent, pour reculer. Tu penses bien dorénavant que je ne peux que recourir à des solutions servant à ta protection, et rien d'autre. Shihôin Yoruichi était de loin la meilleure alternative. Tu as tout à gagner. En conséquence, tu ferais bien de ne pas gâcher ta chance et profiter de cette opportunité en acceptant cette proposition.
La façon dont il l'avait présenté ne ressemblait en rien à une proposition...
Il plongea son autre main dans son uniforme et en ressortit les manties qu'il lui avait offertes. Il s'en servit pour dégager prudemment et sans heurt son bras en retirant sa main sans contact direct.
-Il n'est question ici que de ta sécurité, assura-t-il en lâchant sa main lentement avant de présenter les manties.

En le regardant dans les yeux et en se servant de tout ce temps où elle avait eu un aperçu très précis du fonctionnement de son esprit, elle comprit par déduction qu'il faisait là référence au fait qu'il gardait ses distances et évitait tout contact de près ou de loin.
Il craignait qu'elle absorbe son reiatsu par contact direct, et bien qu'elle ait une chance d'apercevoir ses pensées malgré le chapelet de pierre seki, elle pourrait bien ne pas supporter à nouveau la force de sa pression spirituelle.
Lorsqu'elle saisit l'étendue de son explication, elle ne put que se confondre en excuses balbutiées.
-Non...je...c'est ma faute. Je n'ai eu qu'un simple échantillon de l'histoire, dit-elle en coulant un regard vers le chat, ce qu'il saisit. Mais j'en ai tiré des conclusions hâtives. Toutes mes excuses, Capitaine. J'ai outrepassé mes droits.
Il hocha la tête négativement une fois encore, signifiant qu'il n'en avait pas pris offense.

Elle prit lentement les manties sans oser le regarder, rougissant comme jamais lorsqu'elle réalisa toute l'ampleur du ridicule de son discours.
-C'est la première fois, je suppose, murmura-t-il comme une demi-question.
Elle lui envoya un regard interrogatif, les yeux fuyants. Sans ses pensées profondes, elle était complètement perdue parmi ses demi-phrases auxquelles elle était pourtant tant habituée. Que voulait-il dire par là ?
-C'est la première fois, affirma-t-il devant son air ébahi, un brin amusé.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se ridiculisait, qu'est-ce qu'il voulait dire ?
-Je suis désolée.

Du coin de l'Ĺ“il, elle voyait l'ancien capitaine s'impatienter un peu.
-Quand reviendrai-je ?
-Quand nous serons sûrs de ton état, informa-t-il toujours à voix basse en coulant un regard vers le chat se grattant l'oreille avec l'autre patte arrière, l'air de rien.
Soudain, sans réfléchir, elle se jeta contre lui, l'entourant avec ses bras fatigués, provoquant encore une fois sa surprise. Elle ne pouvait pas savoir ce qu'il en pensait réellement, ce qu'il ressentait. S'il était gêné, en colère...s'il appréciait. Son cœur battait. Elle avait peur, alors elle le serra davantage quelques secondes plus tard à peine.
Elle respira une dernière fois son parfum concentré de fleur de cerisier, contre sa chaleur printanière, et y nota quelques notes boisées et musquées, comme celle que dégageait son manoir et les papiers de riz.
-Vous allez me manquer, chuchota-t-elle contre son haori, le front entre ses clavicules juste assez couvertes pour qu'elle puisse s'y poser sans danger.
Elle ne voulait pas voir son impassibilité. Pas quand elle ne pouvait pas voir au-delà.

Une main délicate se posa sur son épaule, rassurante. Puis elle vit que de l'autre main, il tenait un mouchoir imbibé d'une odeur acide qu'il présentait près de son visage.
-Pour ta sécurité, renchérit-il.
Elle prit un instant pour savourer le moment, avant de hocher la tĂŞte. Il colla doucement le tissu, et quelques battements de cils plus tard, elle flanchait contre lui, s'abandonnant avec une confiance impressionnante.
Alors qu'il la soulevait dans ses bras, il vit du coin de l'œil Yoruichi s'habiller avec une chemisette d'hôpital, contrastant en tout point avec sa couleur de peau. Elle avait un mince sourire, mi-amusé, mi-empathique. Il laissa sa frange retomber allègrement devant ses yeux lorsqu'il reposa un instant un regard inquiet sur le visage lourdement endormi dans ses bras.
-Il est l'heure, lança la déesse du shunpo.

Yoruichi, dans son fond intérieur, ne s'étonna pas de le voir lui passer le corps inerte de son apprentie avec précaution. Son masque était bien en place, dur comme la pierre. Mais ses yeux lointains en disaient long.
Il ouvrit la porte en premier pour vérifier que la voie était libre, avant de la laisser passer. C'est quelques minutes après son départ en shunpo, bien après qu'il eut refermé la porte de sa chambre, reposé le chapelet de pierre seki, planté en totale inertie dans le couloir, baignant dans la solitude, qu'il réalisa qu'elles étaient enfin parties.
Qu'elle avait bel et bien disparu.

Elle le rendait faible. Elle le remplissait de sensations déstabilisantes. Ni tout à fait oubliées, ni tout à fait connues. Nouvelles et enterrées. Vivantes et indésirables. Vrillantes et stupéfiantes.
Il fallait qu'il se reprenne. Qu'il existe Ă  nouveau par lui-mĂŞme.

Et pourtant, son absence se confirmait, d'instants en instants...
Sa main se serra, douloureusement. Son cœur avec, suspendu à un fil. Le fil de l'incertitude, dans le vide de l'attente, l'obscurité de la solitude et le silence du désœuvré.

« Nous ne devons jamais verser de larmes.

 Les larmes ne sont rien d’autre que
La défaite du corps contre le cœur.
Elles constituent la preuve que garder un
Cœur ne sert à rien d'autre qu'à s’affaiblir. »
Tite Kubo, volume 7

---

J'imagine que pour ceux qui ont lu les mangas, ce poème était prévisible... ^^'

Ce chapitre était un peu plus court, mais j'ai tenté de condenser les trucs importants, et je trouvais que les évènements à suivre étaient d'un ton trop différent de celui-là, alors j'ai préféré couper ici.
J'ai une règle qui m'impose environ dix pages normalement, c'est pour ça que je dis ça...mais bon, la qualité compense j'espère ^^ !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !